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Vice de construction à la centrale nucléaire de Tihange

Engie Electrabel a découvert un vice de construction au sein du réacteur nucléaire Tihange 3, à l’arrêt depuis le 30 mars, révèle jeudi Le Soir. Des anomalies au niveau des armatures du béton armé, présentes depuis la construction du bâtiment, auraient ainsi été mises au jour. Ce qui pourrait potentiellement mettre à mal la résistance de la structure.

Mi-juin, Engie avait revu son agenda pour les révisions programmées des unités nucléaires de Tihange 2 et Doel 4 et a adapté la date de fin de la révision en cours de Tihange 3. Cela afin de permettre l’inspection des plafonds en béton du bâtiment annexé au bâtiment réacteur pour chacune de ces unités. Doel 1 et 2 ainsi que Tihange 1 ont une autre architecture et n’étaient en revanche pas concernées pas ces problèmes.

A Tihange 3, l’entreprise a décidé de pousser les analyses d’une dalle de béton dans le plafond d’un bunker, un bâtiment blindé de cinq étages qui abrite notamment des systèmes de secours. Engie Electrabel y a découvert que l’état du béton était dégradé. Mais, en le décapant et en faisant des tests approfondis, le fournisseur d’énergie a observé « des anomalies au niveau des armatures du béton armé présentes depuis la construction du bâtiment », à en croire Le Soir. Une partie de ces armatures n’ont pas été disposées comme le plan le prévoyait. Ce qui pourrait potentiellement mettre à mal la résistance de la structure, écrit le quotidien. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) s’est mêlée de l’affaire. « Le réacteur ne pourra redémarrer que lorsque les analyses auront démontré que cette résistance est bien garantie », prévient-elle. Le réacteur restera à l’arrêt au moins jusqu’à septembre 2018, voire davantage en fonction de l’importance des travaux à réaliser. Le député Jean-Marc Nollet (Ecolo) évoque une situation « inacceptable ».

Il souligne que des anomalies de construction ont été découvertes pour les trois réacteurs de Tihange, de même qu’à Doel 3. « Comment a-t-on osé faire fonctionner la centrale alors qu’aucun des trois réacteurs n’était en état d’être lancé sur le marché ? Il ne s’agit pas d’une entreprise de pinces à linge ; il s’agit de nucléaire, le secteur industriel le plus dangereux qui soit sur notre territoire ! « , indique-t-il.

Concernant les problèmes liés à l’armature du béton, le député écologiste demande que le ministre de la sécurité nucléaire Jan Jambon diligente une enquête en profondeur de Doel 4 et Tihange 2. « Aujourd’hui, 4 réacteurs sur 7 sont à l’arrêt, soit plus que si la loi de 2003 avait été respectée à la lettre (il n’y en aurait que 3 de fermés). On est en train de sortir du nucléaire par le chaos plutôt que par la loi », constate M. Nollet qui s’inquiète également de la capacité d’Engie à financer les investissements et entretiens nécessaires au vu de sa situation économique.

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