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Vervoort: « le parking C, seule option pour être dans les délais de l’Euro 2020 »

Le Vif

Les questions ont fusé de tous les bancs parlementaires vendredi au parlement bruxellois, principalement au sujet de l’option prise par l’équipe de Rudi Vervoort en faveur d’une implantation d’un nouveau stade national à l’emplacement de l’actuel Parking C du Heysel.

« Le football sera la destination prioritaire du stade national. S’il s’avère que les investisseurs sont prêts à y mettre les moyens financiers et que des solutions techniques le permettent, nous ne sommes évidemment pas opposés à ce que le nouveau stade national soit plurifonctionnel » et accueille le Memorial Van Damme, a affirmé vendredi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort.

Répondant aux très nombreuses interpellations de parlementaires à ce sujet et à propos des décisions prises par le gouvernement bruxellois à Ostende, Rudi Vervoort a répété que le parking C était le seul choix possible pour permettre à la Belgique de remettre une proposition de candidature à la co-organisation de l’Euro 2020 de football en septembre prochain.

Le projet de réaménagement du Heysel a prévu une urbanisation du plateau en permettant le maintien du stade mais dans son utilisation actuelle plus limitée.

L’implantation du stade à Schaerbeek-formation butait surtout sur une question de délai. Le timing de libération des voies non prévue avant 2020 et les délais de mise en fonction de la gare RER Schaerbeek-voyageurs ne permettait pas de disposer d’un stade avant 2025.

Rudi Vervoort a par ailleurs souligné que le gouvernement bruxellois n’était demandeur de rien dans ce dossier. « Mais nous disons que si l’on veut participer au championnat d’Europe de football en 2020, c’est à cet endroit qu’il est possible d’avoir un stade dans les délais ».

Le ministre-président bruxellois a par ailleurs jugé qu’il n’y avait pas de contrepartie à négocier avec la Flandre. Le recours de la Région bruxelloise introduit dans le contexte du projet de mega-centre commercial Uplace à deux pas de Bruxelles a été jugé irrecevable par l’auditeur du Conseil d’Etat qui risque fort de suivre ce dernier, a-t-il encore dit en substance.

Avalanche de questions

Pas moins de seize députés ont voulu en savoir plus au sujet des décisions concernant le devenir du stade sur un terrain, propriété de la Ville de Bruxelles mais situé en Région flamande, ce qui implique inévitablement une concertation.

Les questions ont aussi porté sur les autres mesures – une quarantaine – prises et annoncées à Ostende à la fin du mois de mai dernier: les affectations de plusieurs réserves foncières régionales (Reyers, Schaerbeek-Formation et Josaphat), la poursuite du plan logement face à la crise de ce secteur, la création d’un Musée d’Art Moderne ou Contemporain dans la zone du canal, la création d’un pôle de formation dédié aux métiers de l’industrie, la création de 4.000 nouveaux emplois, l’installation d’un groupe de travail sur la fiscalité régionale qui sera bientôt renforcée…

Le ministre-président bruxellois s’est également vu conseiller par certains de prévoir un plan B pour le cas où le dossier du parking C ne se réalisait pas en raison notamment des risques de ne pas voir aboutir la nécessaire concertation avec la Flandre.

« Et le plan B, c’est le Heysel », a dit, sans ambages le député cdH et ex-échevin des Sports de la Ville de Bruxelles Bertin Mampaka, tout comme notamment Marie Nagy (Ecolo). Bertin Mampaka a d’ailleurs rappelé que la reconstruction du stade Roi Baudouin sur son emplacement actuel avait été soutenue par le ministre-président sortant Charles Picqué dans le cadre de la candidature de la Belgique à l’organisation du Mondial de 2018.

Comme son chef de groupe Benoît Cerexhe, ex-ministre régional de l’Economie et de l’Emploi qui a parlé d’une « décision audacieuse », Bertin Mampaka n’a pas caché ses doutes quant à l’issue du dossier d’une nouvelle construction sur le parking C, si l’on en croit les très nombreuses questions que, comme d’autres parlementaires, il a posées.

Dans l’opposition, le chef du groupe FDF Didier Gosuin a souligné qu’hormis les périodes de vacances et la campagne électorale, il restait tout au plus six mois à Rudi Vervoort pour rattraper le temps perdu par la majorité en place dans de nombreux dossiers.

En ce qui concerne le stade, le chef de file des Fédéralistes Démocrates Francophones s’est étonné de « cette naïveté du gouvernement qui semble penser que la Région flamande ne va pas mener la danse en Flandre sous prétexte que la fanfare est bruxelloise ». Il a relevé par ailleurs qu’il n’aura pas fallu une semaine pour que « la petite musique d’Ostende se transforme en symphonie des fausses notes, y compris dans la majorité » par l’entremise d’un député cdH très critique sur le choix du parking C et d' »un député PS, bourgmestre de la Ville de Bruxelles, presque prêt à remettre ce choix en question si la Flandre persistait dans ses revendications ».

Pour le MR, Françoise Schepmans a mis en doute le fait que le gouvernement bruxellois trouve en quelques mois la capacité de faire en faveur de l’emploi ce qu’il n’a pas été en mesure de faire depuis ses promesses de 2009.

Vincent De Wolf a une nouvelle fois insisté sur la nécessaire prudence dont il importera de faire preuve pour préserver le caractère national du stade qui sera situé en Flandre et veiller à ce que les retombées de cette implantation ne profitent pas qu’au nord du pays en termes d’emplois te de commerce.

Pour le CD&V, formation du ministre-président flamand Kris Peeters, Brigitte Depauw a insisté sur la nécessité de construire un stade aussi multifonctionnel que possible, comprenant entre autres choses une piste d’athlétisme, afin d’en garantir la rentabilité économique.

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