Trois parkings seront reconfigurés. © Hatim Kaghat

Vers la métamorphose du centre de Wavre

Le Vif

Wavre doit se renouveler pour rester attractive face à ses voisines. Ses enjeux sont concentrés dans le centre, où il faut non seulement revoir la mobilité mais aussi réinjecter des habitants et des activités. La ville a lancé une série d’études dont elle s’inspirera pour réaliser ses projets. Dans quels délais ?

Wavre est à un tournant en matière d’aménagement du territoire. Jusqu’ici, la ville ne disposait d’aucun plan directeur concernant son développement. Ce manque de vision globale se fait notamment ressentir dans le centre, qui reste fort marqué par la circulation automobile et accueille une faible densité de population. La cité du Maca a décidé de prendre ses problèmes à bras-le-corps ces dernières années en lançant une série d’études comme un plan communal de mobilité, un schéma de développement commercial ou encore un plan-qualité du pôle touristique.  » Toutes ces études ont pris du temps mais on peut dire aujourd’hui que nous disposons d’une importante quantité de données dont pourra utilement s’inspirer l’auteur de projet du Schéma de développement communal que nous venons de désigner « , souligne Françoise Pigeolet, bourgmestre de Wavre.  » Ce document sera notre outil opérationnel et stratégique pour les années à venir.  »

Le problème le plus épineux à gérer est lié à la présence du chemin de fer, véritable coupure dans la ville.

En attendant, la Ville a mis au point  » Wavre 2030 « , une vision globale des grandes orientations urbanistiques à suivre et projets à réaliser pour améliorer la qualité de la vie, du logement, des espaces urbains, des activités économiques ou encore de la mobilité dans le centre. Wavre espère ainsi séduire les habitants, mais aussi donner un coup de pouce au commerce qui, comme de nombreux centres-villes, a perdu de son attractivité ces dernières années.

 » Au-delà de la qualité des produits et de la variété de l’offre, les citoyens sont de plus en plus attentifs au cadre dans lequel ils vont effectuer leurs achats « , pointe Françoise Pigeolet.  » Il importe donc, pour la Ville de Wavre, de revaloriser la qualité de ses espaces publics en accordant la priorité aux piétons et en réduisant la pression de l’automobile au centre-ville. Il faut aussi réaffecter les locaux inoccupés au-dessus des commerces pour ramener des habitants et encourager tout projet de construction de logements dans le centre, dans le respect de la morphologie du centre historique.  »

Des logements, des commerces et de la culture

La cité du Maca a l’avantage de posséder une importante maîtrise foncière de territoires stratégiques, ce qui lui permet un plus grand pouvoir de décision. La Ville n’entend cependant pas mener seule la rénovation de son centre, et s’appuiera sur des acteurs privés. C’est notamment le cas pour un des projets les plus emblématiques de  » Wavre 2030  » : le parking des Carabiniers. Situé à proximité de l’hôtel de ville, celui-ci va être reconfiguré par le promoteur Matexi en un projet mixte rassemblant 85 logements, des commerces, des espaces publics et 400 places de parking en sous-sol. Le dossier est dans les cartons depuis plusieurs années déjà, une demande de permis intégré a été déposée et l’enquête publique est en cours. Le chantier pourrait se terminer en 2022.

Pour dynamiser son centre, Wavre mise aussi sur La Sucrerie, un hall culturel dont la construction se termine. Celui-ci dotera enfin la ville d’une salle de spectacle et comprendra aussi plusieurs salles polyvalentes, un restaurant ou une bibliothèque.

Côté mobilité, l’actuel parking des Mésanges à ciel ouvert sera transformé en parking à étages par un concessionnaire désigné par les autorités locales. Cela permettra de porter sa capacité d’accueil à plus de 570 places et d’offrir aux automobilistes une solution de délestage près du centre-ville.

Un hall culturel pour dynamiser le centre.
Un hall culturel pour dynamiser le centre.© Hatim Kaghat

Des réalisations qui se font attendre

La circulation automobile n’est cependant pas le seul défi à relever à Wavre en matière de mobilité. Il est en effet nécessaire – et prévu – de développer la circulation cycliste et piétonne mais, pour les autorités,  » le problème le plus épineux à gérer est lié à la présence du chemin de fer, véritable coupure dans la ville « , confie Françoise Pigeolet.  » Nous travaillons depuis plusieurs années sur ce dossier avec la SNCB, TUC Rail et Infrabel. C’est une problématique complexe sur le plan technique, qui implique des investissements importants, mais aussi sur le plan institutionnel puisque la Ville n’a pas la main sur ce dossier…  »

Parmi les solutions prévues, la création d’une passerelle piétonne enjambant les voies de chemin de fer et intégrée à une véritable  » promenade verte  » au coeur de Wavre. Elle sera nécessaire pour relier le nouveau hall culturel au centre, mais le projet a été mis en veilleuse après les remarques et réclamations récoltées lors de l’enquête publique à l’automne dernier. Un réaménagement complet est aussi planifié pour le plateau de la gare, qui accueillera notamment une nouvelle gare de bus.

Enfin, le programme  » Wavre 2030  » comprend des projets très attendus comme la création d’une piscine ou la réaffectation de la galerie commerciale des Carmes (vide depuis plusieurs années) en centre administratif. Vont-ils enfin se concrétiser comme c’est le cas pour la transformation en logements de l’ancien Athénée Folon qui, après plus de vingt ans d’abandon, vient enfin de démarrer ? Une chose est sûre : la métamorphose de Wavre risque de durer plusieurs années. D’autant qu’après  » Wavre 2030 « , la Ville devra encore s’attaquer à d’autres travaux conséquents et emblématiques comme le réaménagement de la célèbre place Bosch, qui sert actuellement de parking.

Par Marie-Eve Rebts.

Des projets qui divisent

Soumis à de vives critiques, certains projets ne verront peut-être jamais le jour. Comme la fameuse tour-hôtel d’environ 100 mètres de hauteur qui devait être construite sur le site de l’ancienne vinaigrerie. Le projet a suscité de nombreuses réclamations de la part des citoyens, notamment en raison des problèmes de mobilité qu’il risquait de causer ou de son concept décalé par rapport au reste de la ville – qui compte très peu de hauts bâtiments. La tour-hôtel est pour l’instant au frigo, la Ville ayant refusé en mai dernier de lui octroyer un permis malgré les quelques remaniements apportés au projet.

Un accord a en revanche été trouvé pour un autre projet qui suscitait le débat : celui de l’ancien site Mitra, dans le zoning sud. Il était initialement prévu d’y implanter un centre commercial, ce qui inquiétait beaucoup les commerçants du centre-ville. Finalement, l’espace n’accueillera que des magasins de grande taille, dont les marchandises ne concurrencent pas les autres commerces de la ville.

Enfin, si Wavre se félicite du potentiel déménagement de la clinique Saint-Pierre d’Ottignies sur son territoire, le choix du site soulève déjà des critiques. Celui-ci présente l’avantage d’être proche de l’E411, mais s’éloignerait du réseau des transports en commun alors qu’il est actuellement situé tout près de la gare d’Ottignies.

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