© Filip Van Roe

Van Rompuy : « Je me demande si la scission de B-H-V valait toute cette peine »

Le Vif

« My last five years » avait écrit Van Rompuy en 2009 sur son site web, et puis : « terminée la politique ». Cependant, Eric Van Rompuy a changé d’avis. Le 25 mai il se présentera à nouveau – pas à son cher parlement flamand – mais à la Chambre.

« Quoi qu’il arrive, mes années en politique resteront les plus belles de ma vie » confie Eric Van Rompuy à nos confrères de Knack. Pourtant, il y a des choses qu’il ne ferait (plus) jamais. Faire une montagne de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, par exemple. « Cela m’a occupé longtemps » dit-il. « Chaque année, j’ai participé au Gordel vêtu d’un T-shirt jaune affichant « Splitsen nu » (scinder maintenant). (il rit) Il y a dix ans, ce dossier a été amplifié, jusqu’à ce qu’un gouvernement tombe à cause de B-H-V. Et j’ai y donc collaboré. B-H-V a dominé la politique belge pendant six, sept ans. J’ai été furieux contre les francophones qui continuaient à dire non. Pas uniquement à la scission de B-H-V mais aussi à la réforme de l’état. Ils ont bloqué le pays, ce qui a provoqué un vide dans lequel la N-VA a sauté à pieds joints. Entre-temps, la circonscription électorale a été scindée – et c’est bien – mais je me demande si tout cela en valait bien la peine. N’ai-je pas contribué à faire des tonnes de ce qui a pratiquement entraîné un climat préséparatiste ? D’ailleurs, aujourd’hui plus personne ne parle de B-H-V. La scission ne sera même pas un thème des prochaines élections ».

Van Rompuy espère que les trois partis traditionnels auront une majorité dans le groupe linguistique néerlandais de la Chambre. « Le CD&V devrait pouvoir atteindre les 20 pour cent. C’est le minimum absolu pour reprendre notre rôle de parti populaire. Au niveau fédéral aussi. Ces dernières années, le gouvernement Di Rupo a mené une politique de redressement en partie chrétienne-démocrate, car elle tient compte autant de considérations sociales que de l’économie. Il faut insister davantage sur ces points. Je n’ai pas de problème à ce que Kris Peeters soit avancé comme figure de proue dans la campagne, mais entre-temps chacun sait qu’il veut à nouveau le poste de ministre-président flamand. Si nous proposons uniquement un leader flamand, nous renforçons l’idée que le CD&V se replie sur la Flandre, ce qui est très dangereux : si nous ne sommes pas forts sur le plan fédéral, nous risquons de nous voir entraîner dans une discussion communautaire qui éclipse l’essence de notre message. Il faut donc montrer que nous voulons également gouverner au niveau fédéral. Je ne peux pas dire qui doit mener ce combat. Je ne suis qu’un simple député ».

JG/AP

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