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Une majorité à la Chambre pour un embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite

La commission des Relations extérieures de la Chambre a approuvé mardi une proposition de résolution qui demande entre autres choses de cesser les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Elle a donné lieu à un débat parfois animé entre les partis francophones. La majorité et les Verts ont voté en faveur du texte, le PS et le sp.a se sont abstenus.

A la suite de la polémique sur l’entrée de l’Arabie saoudite dans la commission des Nations-Unies pour les droits des femmes, la commission a repris l’examen d’une résolution de Benoît Hellings et Wouter De Vriendt (Ecolo-Groen) sur les liens avec le royaume saoudien. Les écologistes demandaient la suspension des relations commerciales avec ce pays dans l’attente d’une analyse approfondie des flux financiers en provenance ou à destination de celui-ci.

Le texte allait trop loin pour la majorité qui y a apporté un certain nombre d’amendements. Il est ainsi demandé de « soumettre à une réflexion approfondie » les liens diplomatiques, commerciaux et autres.

La résolution demande aussi aux entités fédérées de mettre un terme aux ventes d’armes, les Régions étant compétentes pour accorder les licences d’exportation. En toile de fond du débat, se profilent les intérêts de l’industrie wallonne de l’armement à l’égard d’un pays connu pour son piètre respect des droits de l’homme et impliqué directement dans un conflit au Yémen.

Le PS a rappelé son attachement à une mesure à l’échelon européen, seule efficace à ses yeux. « Cette résolution va-t-elle changer les choses? Je ne le pense pas. Je suis convaincue que le débat doit se mener au niveau européen, c’est là que nous devons faire bouger les lignes », a expliqué Gwenaëlle Grovonius.

Le MR estime au contraire qu’il faut prendre l’initiative en Belgique pour faire évoluer l’Union européenne. « Au niveau de l’Europe, s’il n’y pas de déclenchement à partir d’un Etat membre, vous savez bien que ça ne bougera pas. Il faut donc aller vers une résolution belgo-belge qui pourrait être l’amorce d’un débat européen », a fait remarquer Richard Miller.

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