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Une lettre adressée au Conseil de l’Europe tance la candidature de Didier Reynders

Le Vif

Une centaine de chercheurs ont envoyé le 13 juin une lettre au Conseil de l’Europe pour s’inquiéter de la situation des enfants belges en Syrie. Pour les signataires, il est inacceptable de ne rapatrier que les orphelins.

« Ironie »: c’est Didier Reynders, candidat au poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe, qui a « mis de côté » les droits fondamentaux des enfants en tant que ministre des Affaires étrangères, peut-on lire dans la missive portée par la criminologue de la VUB Marijke Van Buggenhout.

Le 15 mai dernier, 150 personnalités du monde académique ont publié dans La Libre et De Morgen une lettre ouverte pour demander à la Belgique de rapatrier d’urgence les enfants belges en Syrie, en ce compris ceux qui y vivent avec leur mère. « C’est la protection de l’intérêt de l’enfant qui doit prévaloir, conformément à l’article 3 de la Convention relative aux droits de l’enfant. En conséquence, les erreurs des parents ne peuvent être attribuées à des enfants. Par ailleurs, la séparation de la mère et de l’enfant constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme (art. 8 CEDH) et des droits de l’enfant (respectivement art. 5 et 9 de la CDE) », argumente l’appel.

Depuis lors, six enfants qui vivaient seuls dans le camp d’Al-Hol ont été rapatriés. Mais les signataires trouvent « inacceptable » la décision du gouvernement fédéral de ne rapatrier que les orphelins. Cette politique viole les droits fondamentaux des enfants et crée une discrimination car « un enfant est jugé plus innocent et méritant davantage d’être sauvé qu’un autre », ont-ils fait savoir au Conseil de l’Europe dans un message qui lui a été envoyé le 13 juin, accompagné de la lettre ouverte du mois de mai.

« Nous trouvons cette politique incohérente inacceptable et épouvantable », poursuivent-ils, précisant qu’il s’agit de la politique menée par celui « qui a l’ambition de devenir le prochain secrétaire général du Conseil ». « Les décisions prises par notre ministre des Affaires étrangères sont contraires à la position du Conseil de l’Europe. Nous exhortons le Commissaire (aux droits de l’homme, NDLR) et le Conseil de s’attaquer à cette incohérence et incompatibilité », conclut la lettre.

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