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Une entreprise flandrienne a importé de la viande de cheval contaminée

L’agence italienne de contrôle alimentaire a tiré la sonnette d’alarme le 22 juin dernier car du cadmium avait été découvert dans de la viande de cheval congelée provenant de l’entreprise belge Chevideco, située en Flandre occidentale. Selon nos confrères de Knack, il ne s’agirait pas d’un cas isolé.

Le cadmium est un métal lourd qui se trouve naturellement dans le sol à de faibles concentrations. A forte dose, il peut provoquer des insuffisances rénales et de l’ostéoporose. Dès lors, l’Union européenne a établi une norme maximale: pour la viande de cheval, celle-ci est fixée à 0,20 mg de cadmium par kilo, et pour les reins de cheval à 1 mg par kilo.

Si un État membre constate un dépassement de la norme, il doit immédiatement avertir le reste de l’Europe via le système d’alerte RASFF (Food and Feed Safety Alerts).

Le 22 juin, l’agence de contrôle alimentaire italienne a lancé un tel avertissement: du cadmium a été découvert en grande quantité dans de la viande de cheval provenant de l’entreprise Chevideco, située à Menin, en Flandre occidentale. La valeur constatée était de 0,329 mg par kilo.

Selon l’entreprise, cette viande de cheval provenait de Roumanie. Elle a alors fait analyser une pièce du même lot en Belgique et aucun problème n’a été décelé. « Il s’agit donc d’un cas/cheval isolé », affirme Chevideco.

Pourtant, selon Knack, qui a mené l’enquête avec des médias italiens et roumains, il apparait que Chevideco a déjà connu à plusieurs reprises des problèmes avec le cadmium dans la viande de cheval en provenance de Roumanie. En 2014, du cadmium a ainsi été retrouvé en forte quantité à quatre reprises dans de la viande ou des reins de cheval provenant de Roumanie et importée par Chevideco.

La viande a été commercialisée dans des restaurants et des supermarchés en Belgique. Dans un cas, le taux de cadmium avait même atteint 60 fois la valeur autorisée. « Le cadmium est un métal lourd que vous ne trouvez normalement pas dans la nourriture », affirme Dorine Van Geert, porte-parole de l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire). « Le danger n’est pas aigu mais plutôt chronique. »

Entre septembre 2014 et janvier 2015, l’Afsca a procédé à neuf contrôles auprès de Chevideco. Le 29 juin 2018, un contrôle supplémentaire a encore été effectué. « La réalité aujourd’hui est que le consommateur a 40 fois plus de chance d’être exposé au cadmium en consommant des fruits de mer ou des calamars, plutôt que de la viande de cheval », fait remarquer Olivier Kemseke, le directeur de Chevideco. « Nous avons communiqué de manière pro-active et pris des mesures claires, en collaboration avec l’Afsca, afin d’eviter toute contamination de la chaîne d’approvisionnement par le cadmium. Nous avons toujours agi fortement dès que la contamination a été détectée, ajusté nos approvisionnements et recherché l’origine du problème en collaboration avec les autorités compétentes. »

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