© AFP

Une association dénonce l’absence illégale d’accueil des demandeurs multiples

Les demandeurs d’asile qui introduisent une demande après en avoir vu une précédente refusée n’ont plus droit à l’accueil et à l’accompagnement, alors que cet accueil est prévu par les législations belge comme européenne, dénonce mardi la plate-forme Vluchtelingenwerk auprès du site du magazine Knack. En 2016, cela concernait 4.040 personnes sur les près de 19.000 demandeurs.

Le refus d’accueillir des demandeurs d’asile qui avaient déjà introduit une demande n’est pas motivé sur base individuelle, « l’exclusion est systématique, Fedasil tient à peine compte de la vulnérabilité », déplore l’association. Le Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA) estime pourtant que 40% de ces demandes sont fondées. « La décision prend des semaines voire des mois et, en attendant, la Belgique abandonne les demandeurs à leur sort sans qu’un toit et un accompagnement n’aient été proposés », poursuit Vluchtelingenwerk. Tant la législation belge qu’européenne indiquent que « l’objectif n’est en aucun cas d’exclure de l’accueil chaque demandeur d’asile qui a introduit plusieurs demandes », rapporte la plate-forme.

« La Cour constitutionnelle le confirme et précise qu’une décision de refus doit être prise par les instances compétentes de manière individuelle, objective et impartiale. » Cette pratique a déjà été dénoncée par des tribunaux du travail et par le médiateur fédéral. « Fedasil oblige de la sorte les demandeurs d’asile à se tourner vers la justice », fustige Vluchtelingenwerk. Depuis que le pré-enregistrement a été introduit il y a un an, la situation s’est encore aggravée, selon l’association. Sollicité pour une réaction, Fedasil renvoie vers le cabinet du secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken, mais celui-ci n’a pas pu être joint pour l’instant.

Contenu partenaire