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Un travailleur doit pouvoir « épargner » des jours de congé, selon Kris Peeters

Le Vif

Pour le ministre du Travail Kris Peeters (CD&V), il devrait être autorisé d’épargner des jours de congé afin de pouvoir prester plus d’heures en période de travail chargée et de pouvoir relâcher la pression quand la situation est plus calme, révèle De Morgen

Kris Peeters souhaite autoriser le travailleur à garder des jours de congé extralégaux pour bénéficier d’un congé plus long quand il en a vraiment besoin et que la charge de travail est moins élevée. Son idée fait partie d’un projet social plus large sur les conditions de travail autour des thèmes du stress, du burnout, des horaires flexibles et des congés.

Le principe : lors de périodes plus chargées au travail, il devrait être possible de prester plus d’heures et de prendre des vacances supplémentaires plus longues en période plus calme. Le projet de Kris Peeters doit encore être discuté avec les partenaires sociaux, mais le cabinet du ministre du Travail a déjà un plan bien élaboré dans ses cartons, comme l’explique le quotidien flamand.

Le projet porterait sur un certain type de vacances : les jours de congé extralégaux, ceux qu’un employeur offre à ses collaborateurs comme avantages. Le ministre du Travail voudrait que ces jours de congé puissent être mis sur le côté afin d’être utilisés en temps utile, à des périodes moins chargées de l’année. Cela éviterait aussi que de nombreux employés terminent l’année avec un compteur de jours de congé qui explose, sans pouvoir en bénéficier ou sous des conitions très strices l’année suivante. Ces jours en trop pourraient ainsi être reportés à l’année suivante, sans délai dans le temps. Dans la pratique, la personne qui pendant 5 ans n’utilisera pas ses 5 jours de congé extralégaux pourra profiter d’un mois de vacances d’une traite.

Le système serait introduit en différentes phases. L’outil de gestion de carrière en ligne doit tout d’abord être prêt. Cet outil doit permettre aux travailleurs d’avoir une vision d’ensemble sur leur carrière, en intégrant les congés thématiques comme les crédits-temps et les congés parentaux. Dans une seconde phase, l’employée doit aussi avoir une vue d’ensemble sur les congés auxquels il a droit en y intégrant les congés extralégaux.

Aussi pour les heures sup’

Egbert Lachaert de l’Open Vld a réagi positivement à la proposition. « Nous désirons élargir encore un peu plus ce projet et qu’il concerne aussi les heures supplémentaires afin de profiter de temps libre plus tard. Il devrait même être possible de convertir une prime de fin d’année en congé. » La N-VA était aussi favorable au système de gestion de carrière.

Pour Karel Van Eetvelt (Unizo) par contre, le système est « stupide ». « Il donnera comme résultat que les travailleurs garderont des jours de congé pour leur fin de carrière afin de partir le plus tôt possible à la retraite. Ce n’est pas l’objectif. » Kris Peeters a anticipé cette réaction veut rendre impossible le report de tous les jours de vacances en fin de carrière.

En contradiction avec l’équilibre travail/vie privée

Par voie de communiqué, le Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI) émet quelques réserves face à ce projet: « De telles formes de travail flexible mèneront à un labyrinthe administratif pour se retrouver dans les règles et exceptions, ce qui rendra la gestion du personnel encore plus complexe. C’est néfaste pour les petites entreprises qui hésiteront encore plus avant d’engager malgré la baisse des cotisations patronales lors des premiers engagements. »

« De plus, estime la présidente du SNI, Christine Mattheeuws, épargner des jours de congé est en totale contradiction avec le fait que nombreux sont ceux qui ont quotidiennement du mal à gérer travail et famille. En imposant une plus longue période ayant pour conséquence une prise moindre de jours de congés, la course quotidienne pour concilier travail et vie privée sera encore plus difficile.« 

Le projet doit encore être négocié avec les partenaires sociaux. Un premier tour de table a été organisé en juin. Les employeurs ont déjà fait savoir clairement qu’il existait trop de systèmes de congé spéciaux. Le 17 novembre aura lieu une deuxième session, mais ce sujet n’a pas la priorité dans les négociations, les partenaires sociaux sont en effet plus occupés par la pension complémentaire pour l’instant. Pour l’été prochain, après les élections sociales, Peeters devrait pouvoir montrer des résultats plus concrets.

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