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Un SP.A faiblard est un gros handicap pour le PS

Han Renard

Les cadors du PS semblent très confiants quant au succès de leur campagne électorale. Mais le politologue Pascal Delwit, lui, n’est pas convaincu.

« La confiance affichée par Elio Di Rupo et Paul Magnette me semble être du bluff « , déclare Pascal Delwit (ULB). Aux élections municipales et provinciales d’octobre de l’année dernière, le PS a obtenu de faibles résultats. Le parti fait aujourd’hui principalement campagne sur le terrain. Elle est douée pour ça, mais rien n’indique un rebond spectaculaire.

Alors que les campagnes du PS sont généralement menées au cordeau, celles organisées pour les élections du 26 mai sont, toujours selon Delwit, très brouillonnes. Di Rupo joue sa propre partition dans le Hainaut, Jean-Claude Marcourt vient avec ses propres compositions et on voit Magnette partout. L’ensemble manque de coordination. »

Les circonstances peuvent néanmoins donner un coup de main aux socialistes francophones. Delwit :  » Outre la question climatique, les questions sociales figurent en bonne place des inquiétudes en Belgique francophone. Il y a aussi le combat dans la boue entre la MR et l’Ecolo qui donne l’impression que le PS est au-dessus de la mêlée. Et puis il y a la PTB/PVDA. Parce que ce parti ne veut pas faire partie d’un gouvernement, le PS peut se présenter aux électeurs de gauche comme étant le meilleur barrage contre un gouvernement Michel II. D’ailleurs, cette fois, l’extrême gauche s’est faite plus discrète en Wallonie. L’objectif principal du PTB/PVDA semble être d’obtenir des élus en Flandre.

De manière générale, dit Delwit, aucun parti francophone ne semble sortir son épingle du jeu. Le CDH est aux abonnés absents, le MR se perd dans ses attaques agressives contre Ecolo – ce qui est bizarre pour le parti du Premier ministre – et au PS c’est chacun pour soi. Tout cela fait qu’il est encore plus difficile que jamais d’anticiper les résultats des élections. Le PS est susceptible d’obtenir entre 25 % et 32 %. Cela lui permettrait de rester le parti le plus important en Wallonie et de prendre l’initiative de former un gouvernement. Reste à voir si la même chose sera possible à Bruxelles.

Pour le prochain gouvernement fédéral, tout reste ouvert. Pour la composition de ce gouvernement, les résultats en Flandre seront décisifs. Dans cette optique, la faiblesse du SP.A est un gros handicap pour le PS.

Le parti d’Elio Di Rupo est accusé d’avoir mené une campagne digne de Saint-Nicolas en promettant l’abaissement de l’âge de la retraite, des soins de santé gratuits et d’autres promesses intenables. Mais, toujours selon Delwit, tous les partis francophones sont coupables. Prenez le MR : ce parti promet une réforme fiscale majeure d’un montant de 9 milliards d’euros alors que le commissaire européen Pierre Moscovici vient de déclarer que le taxshift allait laisser un trou dans les finances publiques belges. »

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