Un portefeuille pour chaque étape de la vie

L’âge est-il d’une quelconque importance pour investir ses économies ? A priori, non. Il n’y a pas d’âge pour investir. La période de la vie dans laquelle nous nous situons aura toutefois une influence sur nos placements. Il est de bon ton d’adapter sa stratégie d’investissement en fonction des étapes de vie qui sont franchies.

Soyons concrets : un bébé a toute la vie devant lui et peut donc envisager d’investir pour le très long terme. Par contre, après une vie active bien remplie, un pensionné se concentrera sur la préservation de son capital et, pourquoi pas, sur le paiement d’une rente pour agrémenter ses vieux jours.

Dans les pages qui viennent, nous détaillerons les différentes stratégies qu’il conviendrait, dans un monde parfait, de mettre en place pour faire fructifier au mieux vos économies en fonction de votre âge. Nous avons distingué quatre tranches d’âge correspondant aux grandes étapes de la vie.

La première tranche d’âge s’étend de 0 à 25 ans. Ce sont les années d’insouciance. Les placements sont souvent le fait des parents ou grands-parents qui veulent s’assurer que le jeune, pas encore actif, aura de quoi se « lancer » dans la vie.

La deuxième tranche d’âge, de 25 à 40 ans, correspond aux jeunes actifs qui ne se soucient souvent pas encore de leur pension et brûlent leurs économies plus qu’ils n’en accumulent. C’est l’âge de l’achat immobilier, de la naissance des enfants, du mariage…

De 40 à 65 ans, vous entrez dans la troisième tranche d’âge. Ces années sont caractérisées par une vie professionnelle bien assise, la pension se profile doucement et il faut y songer. Les enfants quitteront un à un le nid et la maison sera bientôt payée.

Enfin à partir de 65 ans, il n’est souvent plus question d’accumuler à tout prix du capital mais bien d’en profiter au mieux, tout en préservant une poire pour la soif.

Quatre tranches d’âge, quatre profils d’investissement totalement différents.

Toute la vie devant soi

Durant ces 25 premières années, nos investisseurs en herbe vont doucement mais sûrement se constituer un petit capital à force d’étrennes, de cadeaux d’anniversaire et d’argent de poche épargnés. Bien souvent, les parents au sens large du terme vont contribuer année après année à gonfler leurs économies.

Dans un premier temps, ouvrir un compte épargne est la meilleure option. Ce compte n’est pas un placement en soi mais permettra d’accueillir les économies de notre jeune et de les faire fructifier jusqu’à ce qu’une somme assez élevée puisse faire l’objet d’un placement plus lucratif.

Les comptes « Bébé » ou comptes « Jeune » valent mieux qu’un compte d’épargne classique. Soucieuses de fidéliser cette jeune clientèle, de nombreuses banques offrent des conditions généreuses. Le plus rémunérateur de ces comptes offre pour l’heure du 2,75 % (taux de base + prime de fidélité) et en moyenne, les taux d’intérêts avoisinent 1,50 %.

Une fois la somme de 1.000 euros accumulée sur le compte d’épargne, un premier placement peut être envisagé. Au fil du temps, un véritable portefeuille diversifié prendra forme.

Comme notre jeune investisseur dispose d’un horizon de placement à long terme (en tout cas dans ses plus jeunes années), il convient d’orienter ses placements vers les actions. Sur le long terme, ces dernières sont en effet plus rémunératrices que les produits à revenu fixe. Le contexte de taux d’intérêts excessivement bas que nous subissons actuellement plaide d’autant plus pour des placements en actions.Pour veiller à une diversification optimale du portefeuille, il est préférable dans un premier temps de favoriser les fonds de placement. A cet égard, nous avons répertorié les fonds en actions européennes, actions américaines et actions émergentes qui ont fait leurs preuves ces dernières années. Nous avons sélectionné, non pas les fonds offrant le meilleur rendement à tout prix, mais bien ceux qui ont su conserver un rendement régulier sur les trois dernières années au moins. Nous avons également écarté les fonds prenant à nos yeux de trop gros risques.

Les années constructionCette tranche d’âge est déterminante dans la construction du patrimoine. C’est en règle générale l’âge de l’entrée dans la vie active, de la construction d’une famille et de l’achat d’une habitation. Les dépenses sont nombreuses et importantes mais la constitution d’un portefeuille reste tout à fait possible et est même souhaitable.

Là encore, un horizon de long terme est tout à fait envisageable, en tout cas pour une partie du patrimoine. Une autre portion devra être consacrée à des investissements plus liquides, directement accessibles en cas de besoin, comme lors de l’achat d’une habitation. Nous aurons donc un portefeuille mixte constitué idéalement pour moitié de placements à long terme.

Les actions à haut dividende à privilégier ici sont des actions défensives. La Bourse de Bruxelles recèle à cet égard quelques perles comme la sicafi Cofinimmo ou Elia, le gestionnaire du réseau électrique. Belgacom peut être une belle alternative mais après sa jolie progression de cet été, nous ne la recommandons que sur correction.

Dans le registre des obligations, la prudence doit être la même que lors de l’achat d’actions. Contrairement à l’idée couramment véhiculée, les obligations ne sont pas des placements dénués de risques. Si vous devez revendre en cours de route une obligation (avant sa date d’échéance donc), il est tout à fait possible que vous ne récupériez pas votre mise initiale. Le prix des obligations évolue au jour le jour en fonction de l’évolution des taux d’intérêts du marché. Si ces derniers viennent à prendre de la hauteur après l’achat de votre obligation, le prix de votre titre baissera.Pour réduire le risque d’un portefeuille obligataire, la meilleure chose à faire est d’étaler ses achats dans le temps et veiller à varier les échéances. Dans le contexte actuel de taux bas, il convient de favoriser les échéances courtes afin de ne pas se retrouver « coincé » pendant 10 ans avec des obligations à des taux au plancher.

Dernière ligne droite avant la pension

La pension est une étape qui se prépare tout au long de sa vie active. Commencer à épargner pour sa pension à 60 ans en espérant ne pas devoir réduire son train de vie une fois à la retraite est totalement utopique. En outre, compter uniquement sur la pension légale est risqué dans la mesure où la problématique du paiement des pensions d’une population vieillissante n’est toujours pas résolue.

Vous ne pouvez compter que sur vous-même. C’est pourquoi nous soulignons tout l’intérêt de profiter des incitants fiscaux pour épargner pour votre pension dès que vos économies vous le permettent ( lire l’encadré ci-contre : « Une pension, ça se prépare »).

Toujours dans l’idée de doucement se préparer à la pension, il convient d’accroître la proportion de son portefeuille investie à long terme. Dans la mesure du possible, un investissement immobilier serait de bon aloi. C’est l’assurance de disposer d’une rente lors de ses vieux jours pour peu que cet investissement puisse être totalement financé avant l’âge de 65 ans.La partie immobilière se construira au fur et à mesure. Nous avons évoqué l’achat immobilier « briques » afin de bénéficier d’une rente, mais un investissement immobilier « papier » est également envisageable par le biais de fonds ou de sicafis comme Cofinimmo, Befimmo ou encore Aedifica.

Le repos du guerrier

Après une vie de dur labeur, vous voilà enfin à la pension. C’est la période de votre vie où vous utiliserez le capital sagement épargné durant de nombreuses années. Il n’est pas question de jeter l’argent par les fenêtres mais de compléter une pension légale souvent chiche afin de ne pas devoir vous priver de tout. La physionomie de votre portefeuille évoluera dès lors vers des placements plus défensifs et générant des revenus réguliers. L’âge avançant, c’est également la période de votre vie où vous songerez doucement à aider vos enfants en leur léguant une partie de votre patrimoine. La fiscalité plaide pour l’heure pour une transmission de ses avoirs de son vivant. Les droits de donation sont bien moins élevés que les droits de succession. Votre notaire sera dans ce cadre un allié de choix.

Karine Huet

Une pension, ça se prépare

N’attendez pas d’avoir la cinquantaine bien frappée pour commencer à vous intéresser à votre pension. Commencez à épargner tôt. Soucieuses d’inciter la population à épargner pour ses vieux jours, les autorités ont mis en place des mesures fiscales attractives. Jusqu’à 30 % des primes versées peuvent être récupérées par le biais de vos impôts. La générosité du fisc a toutefois des limites : le montant maximal donnant droit à des avantages fiscaux est de 910 euros pour 2012 (exercice d’imposition 2013).

Vous pourriez donc bénéficier d’un avantage fiscal de 273 euros.Il ne vous reste plus qu’à dénicher le meilleur fonds d’épargne pension (ou assurance pension). Méfiez-vous des frais d’entrée qui peuvent s’élever à plus de 6 % auprès de certains organismes financiers alors que chez d’autres, ces frais sont inexistants. Les rendements varient également très fortement d’un fonds de pension à l’autre. Les formules peuvent être dynamiques ou plus défensives en fonction de vos désidératas. Votre banquier ou courtier sont les personnes les plus indiquées pour utilement vous conseiller. Avant de le rencontrer, n’hésitez pas à consulter le site www.guide-epargne.be qui vous donnera une idée des rendements et des frais appliqués pour chaque produit d’épargne pension sur ces deux dernières années.

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