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Un pas de plus vers l’interdiction de la burqa dans l’espace public

Suite à l’adoption d’une proposition de loi à la Chambre, la Belgique pourrait être le premier pays européen à interdire la burqa dans l’espace public. Le culte musulman a toutefois mis les parlementaires en garde contre les mesures d’interdiction.

La Commission de l’Intérieur de la Chambre vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi visant à interdire le port de vêtements qui empêchent l’identification d’une personne dans l’espace public. Cette proposition, visant principalement la burqa, émane de la majorité, à l’initiative du MR.

De leur côté, les députés écologistes ont fait connaître leurs réserves. Selon eux, la proposition n’apporte pas toutes les garanties juridiques requises.

La Belgique pourrait, dans les prochaines semaines, devenir le premier pays européen à interdire la burqa dans l’espace public.

« Mesures liberticide »



La veille de l’adoption de cette proposition, les représentants du culte musulman avaient mis en garde les parlementaires francophones contre les mesures d’interdiction du port de signes convictionnels et religieux en particulier. Isabelle Praille, vice-présidente de l’Exécutif des musulmans de Belgique, a même parlé de mesure de « prohibition » ou « liberticide » et de « violence faite aux femmes », suscitant les réactions courroucées du MR.

Selon Mme Praille, l’interdiction de porter des signes religieux, et donc le foulard islamique, dans la fonction publique ou l’enseignement aggravera les discriminations dont est victime la communauté musulmane. Les femmes voilées feront les frais de ce genre de mesures, particulièrement pour trouver un emploi et les manifestations hostiles à leur égard croîtront encore, a-t-elle fait remarquer. »Le port de signes religieux relève des droits fondamentaux. C’est sous leur protection que nous nous mettons et nous demandons leur application », a-t-elle ajouté.

« Je suis interpellée par la violence de la sémantique utilisée », a souligné Christine Defraigne (MR), dénonçant le chantage auquel se livrerait, à ses yeux, Mme Praille. « Vous réduisez ces femmes à un foulard et, sans foulard, elles ne seraient rien. Ce chantage, je ne peux l’accepter », a-t-elle ajouté.

Le Vif.be avec Belga

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