Anne-Sophie Bailly

Un pari très risqué. Trop? (édito)

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

La population s’y était préparée. Le reconfinement n’a pourtant pas été décrété. Le gouvernement a choisi de faire le pari très risqué de la solidarité nationale.

Alors que depuis des jours, les professionnels de la santé alertaient sur le niveau alarmant de la propagation du virus et la saturation des hôpitaux, que les mots reconfinement et lockdown étaient sur toutes les lèvres, le gouvernement a choisi une autre voix, celle de la solidarité nationale. Un coup de poker qui a suscité l’étonnement, l’incrédulité, tant la population semblait déjà avoir intégré la possibilité d’un nouveau confinement.

L’idée derrière cette absence de nouvelles mesures fortes: préserver l’école, l’économie, la santé mentale. Et, en basculant la responsabilité dans le camp des citoyens, redonner aussi à chacun la possibilité d’agir, de redevenir acteur de la lutte contre le virus. Jouer l’équipe.

Placer le collectif au-dessus d’autres paramètres. Comme, la méconnaissance qu’on a encore de certaines composantes du virus. Et surtout le fait qu’il touche davantage certaines catégories de la population plus vulnérables et pour lesquelles aucune mesure particulière n’est prise.

Une erreur pour certains, un manque de courage politique pour d’autres. Un rendez-vous manqué pour beaucoup.

Un pari risqué. Très risqué. Demain, nous dira s’il l’était trop.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire