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Un pacte énergétique entre le refus de la N-VA et l’absence de Charles Michel

Le Premier ministre, Charles Michel, a confirmé son absence mercredi et jeudi à la Chambre. L’opposition a dénoncé une « vacance du pouvoir » tandis que le président Siegfried Bracke a exprimé son regret après un troisième contact infructueux avec les services du Premier ministre.

« Je le regrette mais ceci étant dit, j’en prends acte », a expliqué M. Bracke à la reprise des travaux. Le chef du gouvernement se trouve à Paris où il participe à une réunion internationale sur la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et doit assister jeudi après-midi au sommet européen. Un comité ministériel restreint pourrait se tenir dans la matinée.

L’opposition veut entendre les explications de M. Michel à propos du Pacte énergétique, que ce soit mercredi, jeudi ou même vendredi.

« Je ne peux plus utiliser le conditionnel: le Premier ministre cherche à fuir ses responsabilités. Je ne peux pas tirer d’autre conclusion », a lancé Jean-Marc Nollet (Ecolo). « Une présentation honteuse et scandaleuse », s’est exclamé David Clarinval (MR) qui a rappelé les engagements internationaux du Premier ministre.

Les écologistes n’étaient pas les seuls à pointer du doigt le profond désaccord qui semble régner au sein de la majorité à propos du Pacte énergétique et de la confirmation de la sortie du nucléaire en 2025.

« Le premier ministre n’est pas en mesure de faire une déclaration au nom du gouvernement sur le Pacte énergétique et la sortie du nucléaire parce qu’il n’est pas sûr d’avoir le soutien de la majorité. Y a-t-il encore un gouvernement?  » a demandé Catherine Fonck (cdH) alors qu’Ahmed Laaouej (PS) dénonçait la « vacance du pouvoir ».

Le MR a pris vigoureusement la défense du Premier ministre. Les autres groupes de la majorité sont restés discrets.

La N-VA n’approuvera pas le pacte

Les quatre ministres de l’Énergie du pays sont tombés d’accord lundi soir sur un projet qui établit les grandes lignes de la politique énergétique et climatique d’ici 2050. Le document doit toutefois encore recevoir l’aval des gouvernements concernés, mais la N-VA ne semble pas encline à donner son blanc-seing. « Je vais être très clair, au nom de mon parti. Nous n’approuverons pas ce pacte, ni au gouvernement flamand, ni au fédéral », a déclaré M. Gryffroy.

Le député estime entre autres que la durabilité et la faisabilité financière du pacte sont compromises. Il ajoute que la sécurité d’approvisionnement ne serait pas garantie par le pacte en l’état. L’un des points épineux du document est notamment la sortie du nucléaire prévue en 2025, conformément à la loi. L’échéance serait confirmée mais la N-VA a encore rappelé ses réticences, la jugeant intenable.

La Febeg demande une analyse d’impact

La Fédération belge des entreprises électriques et gazières (Febeg) a demandé mercredi l’élaboration par les différentes autorités impliquées d' »une analyse d’impact solidement étayée et chiffrée des principales options » du pacte énergétique interfédéral.

Les membres de la Febeg affirment être prêts « à investir dans l’accélération de la transition énergétique en Belgique » mais estiment qu' »un pacte réaliste, basé sur des mesures objectivement chiffrées et des impacts transparents pour la société, constitue une base solide pour une politique active d’investissements dans notre futur énergétique ».

La Febeg qualifie encore le document préparé par les quatre ministres de l’Energie de « base de travail utile en vue de l’établissement d’un pacte énergétique interfédéral ».

Le contenu du pacte « doit bénéficier de suffisamment de soutien de manière à ce qu’il couvre plusieurs législatures et puisse être utilisé à long terme. Les acteurs de marché ont en effet besoin de suffisamment de clarté et de stabilité avant de prendre des décisions d’investissements à long terme. La vision à élaborer doit aboutir dans un pacte largement supporté tant sur le plan politique que sociétal », souligne encore la fédération sectorielle dans un communiqué.

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