Nouvel enclos des grands singes du zoo d'Anvers. © ZOO d'Anvers/Jonas Verhuslt.

Un morceau de forêt équatoriale pour les grands singes du zoo d’Anvers

Le Vif

L’été prochain, l’existence des grands singes du zoo d’Anvers va être bouleversée : ils disposeront désormais de deux grands enclos extérieurs végétalisés, complétés par une grotte en sous-sol.

Ils s’appellent Victoria, Amahoro, Kumba, Shirley ou Siri. Gorilles ou chimpanzés, ce sont les représentants des deux espèces de grands singes qui résident encore au zoo d’Anvers. Les bonobos vivent désormais au parc zoologique de Planckendael, à côté de Malines. Les orangs-outans du zoo ont quitté la Belgique.

Jusqu’à présent, les singes anthropoïdes étaient abrités dans un bâtiment datant de 1958 et plus tard doté d’enclos vitrés, semi-extérieurs. Il était difficile de faire mieux dans ce zoo urbain fondé en 1843, limité en surface. Cependant, le parc animalier a eu l’opportunité de s’agrandir d’un hectare et demi, et d’ainsi retrouver la surface qu’il couvrait en 1910. Un vaste programme de transformation a donc pu être lancé l’année du 175e anniversaire du zoo, classé monument historique en 1983. L’été prochain, l’existence des grands singes va en être bouleversée : ils disposeront désormais de deux grands enclos extérieurs végétalisés (d’une surface totale de 1850 m2), complétés par une grotte en sous-sol. Le public circulera sur un sentier en pente entouré d’arbres et de buissons tropicaux, au milieu de ces enclos. L’ancienne singerie sera, de plus, entièrement rénovée. Ces nouveaux espaces ont été pensés avec la collaboration des scientifiques du Centre for Research and Conservation (C.R.C.). La restauration de divers éléments du patrimoine historique et culturel du zoo est également prévue. Une nouvelle esplanade d’accueil, de même qu’une serre destinée aux okapis, seront en principe terminées au printemps 2016.

Les soigneurs des grands singes n’ont cependant pas attendu ces aménagements pour tenter d’améliorer les conditions de vie de leurs pensionnaires. Sous la supervision du C.R.C., ils leur proposent diverses activités destinées à les stimuler et à les distraire. Ils ont notamment installé des « termitières artificielles » où gorilles et chimpanzés plongent des branches effeuillées afin de pêcher des morceaux de banane ou des fruits secs. Ces stimulations sont essentielles pour les grands singes dont l’intelligence, la sensibilité, la capacité d’imitation, les compétences sociales sophistiquées et l’aptitude à utiliser des outils sont aujourd’hui reconnues. On le sait, les primates anthropoïdes se montrent également capables de communiquer en langage des signes, de classer des chiffres de « un à neuf » du plus petit au plus grand, de tracer des signes sur une feuille de papier ou, même, de peindre. Le regard des Occidentaux a changé au fur et à mesure de ces découvertes, de même que leur relation à une nature dont ils se sentent de plus en plus coupés et qui suscitent, en eux, une nostalgie lancinante.

Dès lors, les zoos se trouvent dans l’obligation de jouer trois rôles majeurs. Ils doivent, d’une part, assurer une importante participation financière à des projets de conservation, les animaux captifs se faisant les ambassadeurs de leurs congénères vivant dans le milieu naturel, auprès du public. D’autre part, soutenir la préservation de certaines espèces menacées grâce à des programmes de reproduction in et ex situ. Et enfin, remplir une mission scientifique et pédagogique, avec, notamment, l’organisation de recherches non invasives sur leurs pensionnaires, ainsi que la transmission de savoir aux visiteurs… Des visiteurs dont le nombre se montait à plus de 900.000 l’an dernier au parc animalier anversois. Les acteurs des zoos actuels devraient non seulement continuer à honorer ces obligations, mais également garantir des conditions de vie optimales aux animaux qui résident en leurs murs. Il reste à espérer que les nouveaux enclos des grands singes d’Anvers constitueront un pas supplémentaire vers une meilleure prise en charge des besoins des gorilles et des chimpanzés captifs, ainsi que le respect de leur droit le plus fondamental à vivre une existence à la fois digne et intéressante…

Par Chris Herzfeld

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