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Un enfant de maternelle peut-il se radicaliser?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Lundi, un rapport relayé par le quotidien Het Laatste Nieuws révélait que certains enfants d’une école maternelle de Renaix présentaient des signes de radicalisation. L’affaire fait grand bruit en Flandre et plusieurs médias se sont demandés si un enfant de maternelle peut vraiment se radicaliser.

Invités à signaler les signes de radicalisation observés chez leurs élèves, des enseignants de l’école maternelle de Renaix rapportent la récitation de versets du Coran durant la récréation, l’absentéisme scolaire le vendredi pour des raisons religieuses ou le refus de donner la main.

Une tempête dans un verre d’eau

Dirk Moulart, le directeur du groupe d’écoles en question, se dit choqué par la divulgation du rapport qui n’était pas destiné à la presse: « C’est une tempête dans une verre d’eau. Le document interne a été préparé sur la base de témoignages de quatre enseignants et de leurs expériences ces dernières années. Il concerne six enfants de trois familles connues par la police de Renaix. Cela ne représente qu’un seul pour cent du nombre total d’enfants. »

Interrogée par De Standaard, Karin Heremans, directrice de l’Athénée d’Anvers responsable du groupe de travail « Déradicalisation enseignement » de la Commission européenne déplore également la fuite du rapport. « Nous espérions remédier à la situation en toute sérénité avec l’aide des familles, de l’école, de la communauté religieuse, des services de police et de la ville ».

Interrogé par De Standaard, le pédopsychiatre Dirk van West estime que les enfants de trois à cinq ans sont trop petits pour se radicaliser. « Ils reprennent ce qu’ils entendent de leurs amis, de leurs parents et même de la télévision. S’ils reprennent un comportement négatif, il faut les corriger. C’est ce qu’on appelle l’éducation. »

Youssef Kobo (CD&V) partage cet avis. « En littérature, il n’y a pas d’exemples d’enfants de maternelle radicalisés, pensez à Mossoul et Raqqa où l’on endoctrine des enfants de douze ans pour le combat. Mais tout cela est loin des propos de Renaix », déclare-t-il au Standaard.

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