Thierry Fiorilli

Un an sans Luc Delfosse. Mais avec Charles le Chauve, Raoul Batibouw, Theo Frankenstein et tout le barnum

Thierry Fiorilli Journaliste

« Bon, on va pas se mentir, Casimir, y a eu des jours meilleurs. Mais ze show must go on, comme tu dis. Et le monde aussi. Alors, comme je sais pas trop comment tu t’informes maintenant, je tente via un réseau qui penche plutôt vers l’asocial. Pour te donner des niouz d’ici. Il y en a un peu plus. Je te le mets, donc. »

Mon grand, ce 30 octobre, ça fait un an. La veille, c’était un dimanche. Je t’avais fait signe, par sms, à 19h23 : « Ai un peu fait mon Luc Delfosse. Talent en moins. Check site. » Une opinion, sortie comme le boulet du canon, tu connais ça, parce que Franckenstein, comme tu l’appelles, avait levé un moment la tête de ses chantiers d’expulsion pour proposer l’asile aux dirigeants indépendantistes catalans, qui avaient des soucis avec Madrid. Une heure plus tard, pile poil, tu me répondais : « Parfait. Juste parfait. Tu redonnes vie au métier qui est de pif, de rigueur et de hots ! Bravo. » On a échangé quelques mots. A 21 heures, tu m’écrivais « Ewé ! » Parce que le papier demandait à Charles le Chauve, comme tu l’appelles, qu’il renvoie une bonne fois dans ses pénates le Voldemort de Lubbeek. Et ça faisait un beau barouf sur le site. Trois heures plus tard, par-là, on était déjà le 30 en tout cas, sonnerie. Ton nom sur l’écran. Ai décroché. « Ma poule… » Sauf que c’était pas toi. C’était Anne. « C’est pas Ma poule », elle a dit. Et, vaille que vaille, elle m’a annoncé que t’étais parti galoper dans les nuages. Sur un coup de tête. T’étais là et un instant après tu y étais plus. Lumière qu’on éteint, d’une pression de l’index.

Ewé.

Bon, on va pas se mentir, Casimir, y a eu des jours meilleurs. Mais ze show must go on, comme tu dis. Et le monde aussi. Alors, comme je sais pas trop comment tu t’informes maintenant, je tente via un réseau qui penche plutôt vers l’asocial. Pour te donner des niouz d’ici. Il y en a un peu plus. Je te le mets, donc.

Sur Fesse de bouc, on continue à te publier, te causer, te regretter, t’appeler. Pas besoin de bine lire entre les lignes : tes salves quotidiennes manquent à plein de gens. J’imagine que pas à plein d’autres. Ceux dans le chou desquels tu rentrais, inlassablement. Charles le Chauve, Frankenstein, le bel Armand, Raoul Batibouw, Popaul Magnette, Lulu de Bastogne, le pharmacien de Charleroi, Elio Moncoeursaigne, Peignoir Ier, Marraine Lapine, Big Loulou, Didjé R., Bart d’Anvers… Ceux-là sont toujours là. Mais avec des fortunes diverses.

Charles le Chauve a pas lourdé Frankenstein. Et il se dit même que le Theo pourrait monter miniss pour la fin de la législature. A la Défense, Hortense ! Je t’entends striduler comme un goret. S’il garde l’Asile, il pourra utiliser les C-130 pour renvoyer tous ses karchérisés. Plus pratique que via les lignes commerciales, hé. Pour utiliser les F-35, comme tu l’avais annoncé (L’Avenir Radieux, numéro autour de 216 je crois), faudra un peu de temps quand même. Et puis ils peuvent pas embarquer des palanquées.

Sûr que t’aurais écrit sur ton compte un truc genre « sale automne pour les ptits Charles ». L’un est mort (le chanteur) alors qu’il voulait vivre plus vieux que ta mère. Le fou. L’autre (le danseur) (rythmes dictés par celui qui avant était un peu Jules César mais maintenant il est devenu Auguste) en mène pas plus large que l’année dernière à pareille époque. Mais c’est à cause de l’intox de la Retebe, des éditos de Béa dans Le Soir et de cette raclure de Didjé (casé aux Affaires étrangères, comme ça il est loin, mais qui en a pas touché une pour les communales, on peut décidément compter sur personne bordel). Les communales, elles ont pas été terribles pour Charlie, t’auras capté.

Pas de nouvelles folles de Peignoir Ier. Ni de Marraine Lapine. Pareils à eux-mêmes.

On frankenise allègrement, des deux côtés du rubicon communautaire. Ai dégainé un bon édito, tiens, il y a quelques mois. T’aurais adoré : la N-VA, cancer des Belges. Re-barouf, désabonnements, godefridisations, tout le toutim. Mais j’avais tout faux : aux communales, c’est Ecolo qui a raflé la mise, Elise. Virage à droite toute, cancer des Belges, tu parles ! Vainqueurs francophones : Ecolo et Raoul Batibouw ! Et Moncoeursaigne dans les cordes. Battu à Mons, Alphonse ! Bientôt l’Europe, loin des parvenus que j’en ai marre. Et rebelote la présidence à Magnette (l’a été très bien, quand t’es parti : « Parce qu’il ne nous a jamais épargnés, Luc Delfosse nous manquera beaucoup »).

Je pense que t’aurais bien aimé trois livres belges qui ont fait sensation cette année. Trois romans. Aux titres tout sobres (Débâcle, Arianne, La vraie vie) et au déroulé et à la plume qui touchent aux beaux-arts. Trois femmes. Ce n’est plus un hasard. C’est bel et bien un rendez-vous bientôt universel. Faut que tu nous trouves le mot pour le féminin de talent, allez quoi, réfléchis bine.

Y a le foot aussi. Aaaah, t’aurais vu la folie cet été ! Plus qu’un seul pays, soudain. Trois couleurs. Les djables ont refait le coup de 86, en mieux, tich. Tu te souviens ? Putain, quelle affaire alors. Cette fois aussi, tsé. Avec un ailier droit dans tous les bons coups. Didjé. Wé, celui de Liège monté à Uccle et envoyé loin mais qui fait rien pour aider les copains ici quand ça barde. Le foot… On vient de découvrir que les agents de joueurs font des trucs pas nets. Tu t’imagines, Régine ? Nooon. Si ! Bon, y a des présidents de clubs et des entraîneurs inculpés, et tout. Mais ils restent en place, eux. Souriant, bras levés sur le terrain une fois libérés, aucun qui démissionne. Comme si Pauwels présentait toujours ses émissions, comme si Armand, Moreaux et Mathot étaient toujours être bourgmestres, comme si Trump était toujours… Non, pas Trump, pardon.

Sinon, le ptit Joan lance sa télé. Comme ça, lui. Entre deux romans, un journal réinventé, un déménagement et trois mille rendez-vous par jour. LN24, que ça s’appelle. Beau comme une nationale du Lot. Il fera noir où il se perdra, lui. Donc, ça va le faire. News, débats, opinions, solutions. Qualité. 24h sur 24. Ça va nous changer.

A la Retebe radio, Ruyssen reste le meilleur. S’il faisait le matin, ce serait comme Tchernobyl, à l’époque. Tout baignerait dans l’huile.

Bouillon est toujours pas de retour au Soir. Ça la fout mal. C’était le plus fort, là. Les autres se battent, mais je crois que t’aurais massacré ton clavier quelques fois… A L’Avenir, pas radieux du tout. Ça sent mauvais. IPM se dresse en sauveur du radeau, fieu. Bon, ça vaut mieux que Marteau et les fossoyeurs nethyssiens, tu penses bine. Mais va ptêt falloir sortir ses mouchoirs, Grégoire.

Au Vif, va. La Perle de l’Orient y est même toutes les semaines, now. Madame Flandre. Dard-dard.

Dans le vaste monde, ça trumpise, ça jupitérise, ça poutinise, ça erdoganise, ça élimine les journalistes pas au pas un peu partout, ça fascistoïdise en Italie (ont toujours eu du mal à couper le cordon, les Ritaux, hein) et jusqu’au Brésil Emile, ça #metooise… Normalement, ça vote au Congo, pour Noël. Jésus Marie Joseph Staline, personne ne sait trop bien où ça va mener. Un petit A l’élégance du pied aurait servi à nous éclairer.

Mais bon. L’alignement des planètes était parfait, pour toi, quand t’as pris tes cliques et tes claques. Mais ici, on a beau regarder là-haut, il manque un astre. Un très grand. Perso, j’en aurais bien repris, amico.

D’ailleurs, y a pas de mal à se faire du bine : plongeon dans quelques-unes de tes saillies. (mets ta liquette, Hariet)

A l’élégance du pied ( 360 ) Je me repasse en boucle les « passes d’armes » en chambre entre Charles le Chauve et Raoul Batibouw. C’est mélodique comme une distribution de coussins péteurs dans un home du 4e âge. (12/10/2017)

L’avenir radieux des salopards (532)Riche idée de donner la parole à la peste pour soutenir le choléra « comme un seul homme ». Pauvre humain… (21/09/2017, quand Jan Jambon annonce que le gouvernement continue à soutenir la politique de Theo Francken)

L’avenir radieux (et blennorragique 528)

Après ce nouvel accès de gonorrhée politique, je crois que Theo Francken ne devrait avoir aucune difficulté à obtenir enfin la double nationalité soudanaise. #opkuizen #toutemaviejairevededevenirbarbouze #toiaussifaistondestexhe (19/09/2017)

A l’élégance du pied (du baron perché 345) Par Jupiter! Stephane Bern au Patrimoine hexagonal! Mais pourquoi pas Marie-Christine Marghem à la Permaculture, le prince Laurent consul à Sodome et Gomorrhe, Francken à l’Unicef, Raoul Batibouw au Nasdaq, Delusinne à Radio Centre Jodoigne et Lutgen… Non, pas Lutgen. (19/09/2017)

L‘avenir radieux (en vrille 526) Ryanair mon pote c’est comme la NVA: la crème des maîtres chanteurs.Tout le monde les compisse mais tout le monde -après avoir stridulé « Ca jamais! » -les emprunte pour arriver à destination à moindre frais. Et eux, mon lapin, ils embarquent qui ils veulent, quand ils veulent, au prix qu’ils veulent. Et le pire, c’est que leur train d’atterrissage, tu sais pertinemment où tu peux déjà te le mettre. #bartoleary #michaeldewever (18/09/2017)

A l’élégance du pied ( 343) Décidément Charles le Chauve, jupitérien, « recadre », tu en pisserais de terreur dans ton slip en peau de chamois « Theo Francken devrait surveiller son vocabulaire. » Waow: prends ça dans ta face de rat! C’est vrai quoi. Plutôt que « nettoyer », il aurait pu choisir absorber, affiner, approprier, arracher, assainir, astiquer, babichonner, baigner, balayer, battre, bichonner, blanchir, bouchonner, bricoler, briquer, brosser, cautériser, cirer, cribler, croquer, curer, débarbouiller, débarrasser, déblayer, débourber, décaper, décrasser, décrotter, dégorger, dégraisser, dépouiller, dérocher, dérouiller, désencrasser, détacher, déterger, draguer, éclaircir, écurer, éplucher, épousseter, essuyer, étriller, expurger, faire, filtrer, fourbir, fricasser, fricoter, frotter, gratter, housser, laver, lessiver, libérer, liquider, lotionner, monder, plumer, polir, poutser, purger, purifier, racler, ramoner, rapproprier, ratisser, ravaler, récurer, rincer, ronger, ruiner, sabler, sarcler, savonner, se défaire, toiletter, torcher, torchonner, trier, tuer, vanner, vidanger, vider. Vidanger, tu paries qu’il adorerait Franckenstein. (15/09/2017)

A l’élégance du pied ( 337 )

C dingue! Il y a des lieux où tu peux remonter le temps en t’accrochant simplement au rideau de pluie. (9/09/2017)

Fêtes en larmes.

Te laisse à ton Lac Kivu, grand.

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