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Tuerie de Liège : une revendication de l’EI « opportuniste »

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué mercredi en fin de journée l’attaque menée dans la ville de Liège par un assaillant qui a tué deux policières et un étudiant, selon l’agence de propagande de l’organisation djihadiste, Amaq. Une revendication que l’on pourrait qualifier d’ « opportuniste ».

« L’auteur de l’attaque de la ville de Liège est un soldat de l’Etat islamique », a affirmé le groupe dans un communiqué mis en ligne par Amaq sur l’application Telegram. Selon l’EI, « il a mené l’attaque en réponse aux appels pour cibler les pays de la coalition » internationale dirigée par les Etats-Unis, qui lutte contre le groupe jihadiste principalement en Syrie.

Si la revendication, par ailleurs assez tardive, se doit d’être prise au sérieux, il est cependant difficile de dire s’il y a bien eu allégeance de l’auteur, Benjamin Herman, à l’organisation terroriste. Le criminologue de l’université de Liège Michaël Dantinne explique au micro de la RTBF : « C’est la volonté d’un groupe terroriste de dire: ‘Ce qui a été commis, c’est nous. Ce n’est peut-être pas nous directement avec une organisation et un commandement, mais en tout cas ça s’inscrit dans notre idéologie, dans notre projet, dans notre volonté de terroriser’. C’est donc une signature et c’est aussi — il faut bien le savoir — une forme de reconnaissance a posteriori pour celui qui a fait ça ».

Le criminologue avance également que cette revendication peut aussi prendre la forme d’une gratification pour l’auteur des faits, même post-mortem. Elle contribue à faire de lui parce un martyr. « Il pense que le prestige va aussi rejaillir sur ces proches et ceux qui partagent ses idées », ajoute Michaël Dantinne.

L’assaillant, Benjamin Herman, un délinquant belge de 31 ans qui se serait radicalisé, a été abattu par les forces de l’ordre après l’attaque. Le parquet fédéral belge a souligné que selon les premiers éléments de l’enquête il « pourrait s’agir d’un attentat terroriste ». Parmi ces éléments, il a cité « le modus operandi auquel l’EI appelle régulièrement sur internet ».

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