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Toussaint – « Les Wallons restent très attachés au cercueil et à la tombe »

Le Vif

Si le pourcentage de crémations augmente chaque année légèrement en Wallonie, les habitants du sud du pays restent en grande majorité attachés à l’inhumation et aux traditions qui y sont liées, selon les propos de Jean Geeurickx, président de la Fédération Wallonne des Entreprises de Pompes Funèbres.

« Les tendances en matière d’adieu au défunt sont totalement différentes en Flandre et en Wallonie », précise Jean Geeurickx. « Si les autres régions connaissent un grand succès des crémations (la moyenne du pays se situe autour de 50%), les Wallons ne choisissent cette option que dans 30-33% des cas. De la même manière, les Flamands auront tendance à accorder beaucoup d’importance à la réception suivant l’adieu, tandis que les Wallons restent attachés au cercueil, à la cérémonie, à la tombe ou au caveau sur lequel la famille pourra revenir se recueillir », explique l’entrepreneur. « Je travaille en face d’un cimetière et je vois bien que, même si ce n’est pas aussi répandu que par le passé, la tradition consistant à aller fleurir la tombe à la Toussaint reste vivace. »

Si il confie ressentir comme les autres l’effet de la crise, Jean Geeurickx affirme qu’elle ne freine pas toutes les familles dans leur volonté d’acheter un nouveau caveau, par exemple. « Même si c’est une option plus chère qu’un emplacement ‘basique’, le caveau fonctionne encore très bien de ce côté de la frontière linguistique », explique-t-il. Les familles continuent de même à choisir des cercueils traditionnels et des pierres tombales classiques, parfois rendus moins épais pour une question de budget. La crise joue également indirectement sur le bénéfice de l’entreprise de pompes funèbres via les taxes communales, qui ne cessent d’augmenter, selon les propos du président de la fédération.
L’entrepreneur de pompes funèbres explique l’attachement aux objets « physiques » par la mentalité wallonne, renforcée encore par la forte présence de familles d’origine italienne, qui entretiennent le culte des défunts. Les bourgmestres francophones attachant eux-mêmes beaucoup d’importance aux cimetières et à leur entretien, la Wallonie connaît un climat propice aux inhumations et au fleurissement des tombes.

Parlant avec passion de son métier, Jean Geeurickx pense toutefois que ces traditions finiront par s’estomper, même en Wallonie. « Actuellement, nous nous occupons de décès de personnes âgées de 70-80 ans, soit des gens qui ont mis de l’argent de côté durant toute leur vie, entre autres pour leurs funérailles. La génération suivante n’aura sans doute pas ces réserves financières », précise-t-il.

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