L’armée a cloué au sol depuis une quinzaine de jours l’ensemble de sa flotte d’avions de transport C-130 Hercules – soit onze appareils – en guise de mesure de précaution à la suite de plusieurs incidents survenus en vol sur différents appareils, qui ont été immobilisés dans des endroits variés allant de l’Europe à la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources militaires concordantes.
Cette interdiction de vol nationale – elle n’a pas été émise, comme c’est parfois le cas par le constructeur, en l’occurrence le groupe américain Lockheed Martin, – fait suite au « fonctionnement anormal des commandes de vol » de ces avions, a précisé un porte-parole militaire à l’agence Belga.
Plusieurs incidents se sont produits au cours des dernières semaines sur différents appareils sans conséquence dommageable car ils ont tous réussi à se poser en sécurité. Les problèmes étaient irréguliers et très difficiles à reproduire, a-t-il ajouté.
Selon le porte-parole, il a été décidé de « maintenir tous les C-130 au sol » pour mener une enquête et « prendre les actions nécessaires » afin de leur permettre de reprendre les vols au plus vite.
Cette enquête est en cours avec l’aide des partenaires industriels de la Défense (comme Lockheed et Sabena Aerospace, qui assure les « grandes visites » et la mise à jour des C-130 belges sur son site de Zaventem) et porte sur tous les éléments des commandes de vol (systèmes mécaniques, électroniques et hydrauliques).
Selon des sources concordantes, des C-130 belges sont ainsi immobilisés dans le sud de la France, à Saragosse (Espagne), où un équipage a entamé sans parvenir à arriver à conclure avec fruit, un cours spécialisé, l' »European Advanced Airlift Tactical Training Course » (EAATTC), et à Kindu, le chef-lieu de la province du Maniema, dans l’est de la République démocratique du Congo, pour contribuer au retrait des instructeurs belges après la décision de Kinshasa de suspendre la coopération militaire entre les deux pays dans le cadre du Partenariat militaire (PPM) belgo-congolais.
L’état-major de la Défense espère, à la lumière de cette enquête et si plus aucun problème ne se pose durant les essais en vol, autoriser à nouveau ces appareils à voler en émettant la semaine prochaine un « release to fly » pour sa flotte de C-130H – des appareils entrés en service entre le 25 juillet 1972 et le 16 mai 1973 pour les douze avions originaux, auxquels s’est ajouté un appareil d’occasion et d’une version antérieure, le CH-13, construit en … 1965 et entré en service en 2009, après des modifications importantes.
Ces « Hercules » devront encore rester en service pendant plusieurs années, leur successeurs, sept Airbus A400M commandés en 2003, n’étant pas attendus avant fin 2019, en raison des retards et des surcoûts qui affectent ce programme européen sans précédent.
