Theo Francken © BELGA

Theo Francken: « L’accord avec la Turquie est particulièrement efficace »

Les ministres européens en charge des questions migratoires ont principalement débattu, jeudi à Luxembourg, de la mise en oeuvre de l’accord conclu le 18 mars entre l’UE et la Turquie pour tarir les flux migratoires illégaux en mer Egée.

Avec moins de 100 arrivées de migrants par jour sur les îles grecques durant la première quinzaine d’avril, l’accord est « particulièrement efficace », a estimé le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N-VA).

Ce dernier s’inquiète toutefois du fait que la Turquie « revienne sur certains de ses engagements », notamment dans le cadre des critères à remplir pour obtenir la libéralisation des visas. Cette dernière ne sera possible que si la Turquie respecte toutes les conditions de l’accord, a souligné M. Francken.

Le secrétaire d’Etat a par ailleurs insisté sur l’importance d’apporter une aide effective à la Grèce. La Belgique a entre autres répondu favorablement à l’appel de l’EASO (le bureau d’asile européen) en fournissant quatre interprètes et 50 agents d’asile pour un déploiement en Grèce. La république hellénique a d’ailleurs remercié lors de la réunion plusieurs Etats, dont la Belgique, pour l’aide qu’ils ont pu apporter jusqu’à présent. Lors de la réunion du Conseil Justice et Affaires intérieures, la présidence néerlandaise de l’UE a par ailleurs demandé aux Etats membres de concrétiser rapidement les « réinstallations » prévues de réfugiés syriens en Europe depuis la Turquie.

L’accord conclu en mars prévoit en effet que tous les nouveaux migrants irréguliers arrivant sur les îles grecques soient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d’asile. Pour chaque Syrien renvoyé vers le territoire turc, l’UE s’est engagée à « réinstaller » un autre Syrien depuis la Turquie dans l’UE, dans une limite de 72.000 places. A ce jour, 325 migrants en situation irrégulière en Grèce ont été renvoyés en Turquie, tandis que 103 réfugiés syriens ont été réinstallés dans l’UE dans le cadre du programme « 1 pour 1 ».

Avant d’entamer leurs discussions sur l’accord entre la Turquie et l’UE, les ministres ont également eu un échange de vues concernant la réforme du régime d’asile européen envisagée par la Commission. Cette dernière a proposé début avril deux options en vue de la mise en place « d’un système équitable » de répartition des demandeurs d’asile entre les États membres.

La première s’appuie sur la structure existante, en conservant le système de demande d’asile dans le pays de première entrée du demandeur (règlement Dublin III). Elle prévoit cependant un « mécanisme d’équité correcteur » en cas de flux migratoire massif comme celui que connaît actuellement l’Europe. Un système de « relocalisation », similaire à celui négocié dans l’urgence par deux fois en 2015 par les 28 Etats membres, pourrait donc être mis en place dans ces circonstances.

La seconde option reposerait quant à elle sur un nouveau système, qui serait fondé sur une clef de répartition établie en fonction d’un ensemble de critères. L’objectif serait alors de répartir automatiquement les personnes qui arrivent dans l’UE entre les Etats membres. Les positions des 28 sont encore très éloignées quant à l’avenir à donner au système européen d’asile, indiquent des sources européennes. Les points de vue exprimés jeudi seront pris en compte par la Commission qui formulera des propositions d’ici l’été.

Belga

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