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Terrorisme : dix solutions pour arrêter la spirale infernale

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La menace terroriste fait partie de notre quotidien. Les carnages de Paris, Bruxelles et Nice, ainsi que les attaques en Allemagne l’ont rappelé : on peut être frappé partout, à tout moment, par n’importe qui et n’importe comment. Est-ce une évolution inéluctable ? Non. Le Vif/ L’Express avance dix pistes.

Au coeur de l’été, tant l’attentat dramatique de Nice, avec son modus operandi d’un genre inédit, que les attaques à répétition en Allemagne ou la prise d’otages sanglante à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, démontrent, pour qui ne l’avait pas encore compris, que l’Europe ne connaîtra aucun répit dans la lutte contre le terrorisme. A court terme, du moins. A chaque nouveau drame, les dirigeants appellent, plus ou moins fort, à rester unis, à éviter tout amalgame et à continuer à vivre comme avant, avec des mesures de sécurité de plus en plus importantes. Mais la colère populaire enfle. Ainsi, on crache sur l’endroit où le conducteur du camion fou a été tué et on condamne les réfugiés, en masse. Les germes de division sont de plus en plus palpables sur le plan politique, aussi : on se rejette la responsabilité du drame, on s’invective, on se déchire autour de vidéos de surveillance ou de l’accueil des migrants. L’omniprésence de la menace déclenche l’hypertension générale.

Comment sortir de cette spirale infernale ? Est-il possible de déployer une stratégie alternative ? Pour y arriver, une seule option: s’inscrire dans une action à long terme. Et battre en brèche le caractère instantané de nos sociétés, qui nourrit l’horreur. Voici donc dix actions qui rendraient notre monde plus sûr.

1. Une sécurisation plus discrète

Depuis les attentats de Paris et de Bruxelles, la Belgique est sortie d’une forme de naïveté en termes de sécurisation des espaces publics et de protection des cibles potentielles. « Face à la menace qui s’est concrétisée, on a enfin pris le problème à bras-le-corps », souligne Vincent Seron, criminologue à l’université de Liège. Le temps où le Premier ministre ou le président de la Commission européenne faisaient leur jogging en toute insouciance dans les parcs de Bruxelles est révolu : les gardes rapprochées se sont imposées. Pour protéger les lieux publics, la mesure la plus spectaculaire et la plus emblématique fut sans aucun doute le déploiement des militaires dans les rues. Spectaculaire mais peu crédible : cela n’a pas empêché les attentats de Bruxelles et aurait été de peu d’utilité face à un camion fou.

La stratégie de sécurisation doit être plus large. Il s’agit d’installer des portiques de sécurité à l’entrée des bâtiments publics, de généraliser les fouilles de sacs lors des événements de masse… Et de s’adapter aux événements en plaçant des blocs de béton pour éviter les véhicules suicides. Mais ne communique-t-on pas trop à ce sujet ? « Est-il opportun de systématiquement détailler toutes les mesures prises afin de sécuriser tous les grands événements ? », s’interroge Maxime Kinique, un lecteur namurois du Vif/L’Express. « Pour les politiques, c’est une manière de montrer à l’opinion publique qu’ils tiennent compte des leçons du passé, rétorque Vincent Seron. Et les médias sont dans leur rôle. Mais à force d’informer à ce sujet, on donne des clés aux terroristes pour s’adapter. » Une discrétion s’impose, comme le résume joliment notre lecteur : « Comparaison n’est peut-être pas raison mais en football, quand on demande à un entraîneur, la veille d’un gros match, quelle tactique il a élaborée, celui-ci se montre volontairement vague dans sa réponse afin de ne pas donner des tuyaux à l’adversaire. »

Cela dit, cette sécurisation discrète est nécessaire, mais pas suffisante. « Le risque zéro n’existe pas, rappelle le criminologue liégeois. Les derniers événements montrent que les terroristes s’adaptent : en criminalité, au sens large, les bandits ont toujours une longueur d’avance sur les policiers. Il faut traiter le mal à la racine. » En outre, une société hypersécurisée à l’israélienne, comme la souhaitent certains, « coûterait trop cher », nous signale un expert actif auprès de la commission d’enquête parlementaire sur le terrorisme.

2. Un renseignement plus malin

Le nerf de la guerre, davantage que les militaires dans les rues, c’est le renseignement. Seul un travail minutieux d’information au sein des milieux terroristes permet de déjouer des projets d’attentats. « Mais là encore, ceux qui se radicalisent ont tendance à s’adapter pour ne pas être détectés, souligne Vincent Seron. Dans les prisons, par exemple, on constatait par le passé des signes extérieurs comme le port de la barbe ou des expressions religieuses manifestes. Aujourd’hui, ils se font plus discrets… » Et prêtent allégeance de façon tardive à Daech. En plus de mettre financièrement la priorité sur le renseignement, en sous-financement chronique depuis des décennies, un travail de fond s’impose pour détecter les motivations réelles des candidats terroristes.

« L’intelligence machiavélique de l’Etat islamique, c’est d’avoir activé un terrorisme imprévisible en maniant un revanchisme exacerbé, exposait au Nouvel Observateur Myriam Benraad, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman à Paris. N’importe lequel de leurs sympathisants, animé par cet esprit de revanche, est désormais invité à frapper autour de lui pour supposément ‘venger l’islam’, y compris s’il ne fréquente pas l’Etat islamique et n’a aucun lien avec ses combattants. Ces actions imprévisibles peuvent même déborder l’EI. C’est là le principal danger de la situation actuelle: quand bien même l’Etat islamique mourrait, ce revanchisme restera dans les esprits et se réincarnera. » L’objectif étant de provoquer des tensions, voire une guerre civile.

En Allemagne, le premier attentat suicide d’un demandeur d’asile syrien de 27 ans a choqué le pays et provoqué un séisme politique. En France, l’égorgement d’un prêtre a outré l’opinion publique et réveillé des propos dignes d’une guerre de religions. « Le plus important, embraie Vincent Seron, c’est de connaître les motivations de ceux qui se radicalisent et passent à l’acte. Il faut prendre le temps d’aller au fond des choses. » Ce travail de fond des services de renseignement, indispensable, pluridisciplinaire, demandera du temps, en marge de la lutte actuelle… Un long terme nécessaire, pour couper avec ce réflexe actuel, inutile, consistant à attribuer immédiatement la paternité de chaque attentat à l’Etat islamique. Dans l’urgence, on renforce sa stratégie marketing…

3. Une stratégie préventive belgo-belge

Notre pays manque de liens entre ses institutions. Les informations circulent mal entre les différents échelons des différentes polices, les concertations sont laborieuses en matière de sécurité et la loyauté fédérale reste à construite. En termes de solutions, aussi, le chantier est considérable. Après les attentats de Paris et, pire encore, après ceux de Bruxelles, le gouvernement de Charles Michel n’a pas réuni les représentants de tous les partis pour envisager une riposte commune face à la menace. Le Comité de concertation, organe clé du fédéralisme censé être revitalisé, est devenu en deux ans un comité de confrontation.

Résultat ? Tandis que le fédéral s’investit en matière de sécurité, ceux des Régions élaborent des plans non concertés de lutte à plus long terme en matière d’éducation ou d’encadrement social. Pire : des initiatives concurrentes ont vu le jour au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour ne pas parler de la Flandre. On disperse les moyens budgétaires, dans un contexte déjà étriqué.

Un sursaut fédéral s’impose. Il ne s’agit pas de réformer l’Etat, ce qui ouvrirait la boîte de Pandore avec une N-VA à l’affût, mais bien de huiler les rouages. Et d’élaborer une stratégie commune par-delà les rapports de force politiques et les rivalités entre partis. Quel sens cela a-t-il d’insister à tout-va sur la militarisation de nos rues sans que l’on ne mette l’accent sur les mesures prises, par exemple, au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour renforcer la prévention contre le radicalisme dans les écoles?

« La répression n’a qu’une portée limitée, ajoute Eric David, professeur de droit international à l’ULB. Les faits et l’histoire montrent qu’elle ne prévient pas la répétition de ces troubles sociaux graves. Il ne reste, alors, que l’éducation, surtout celle dispensée dans la famille où il faut montrer que la socialisation impose le respect de règles et que leur changement ne doit pas passer par la violence, celle-ci ne se justifiant que pour répondre à la violence elle-même. » Un fameux chantier à prioriser.

4. Une réaffirmation de nos valeurs

Le débat a lieu pour l’instant au Parlement fédéral et il est sensible : faut-il changer la Constitution pour y inscrire la neutralité de l’Etat, voire la laïcité ? Sensible parce que la laïcité n’a pas la même signification chez nous que chez nos voisins français : elle est devenue une forme de confession. Parce que, aussi, une telle réforme menacerait le réseau libre dans l’enseignement, notamment. « Il faudra surtout éviter une guerre sémantique, et se mettre d’accord autour de principes, parmi lesquels la séparation des domaines religieux et étatique », proclame Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre et grand partisan de cette évolution.

Au-delà des mots, il est grand temps que les pays européens réaffirment leurs valeurs héritées des Lumières. Sans arrogance, mais avec détermination. « Il ne faut pas que cette laïcité donne l’impression d’être autoritaire, ni qu’elle favorise une confession ou l’autre sous un prétexte de tradition historique ou d’identité profonde… », mettait en garde, fin 2015, le sociologue liégeois et élu PS Hassan Bousetta. Ce serait pourtant un moyen de lutter contre le communautarisme sous toutes ses formes. « En plus de la sécurité juridique, ce que notre revendication met en jeu, dans la société, c’est la protection de la communauté musulmane vis-à-vis de certains radicaux, qui influencent, intimident et font du chantage, en particulier auprès des plus jeunes et des plus faibles », précise le constitutionnaliste Marc Uyttendaele.

Le succès grandissant du salafisme, souligne un expert actif auprès de la commission d’enquête parlementaire, c’est aussi « l’indication de la faillite des autres idéologies ». De manière plus large, il s’agit donc de rendre toute sa chair à la démocratie européenne et de proposer une alternative de vie enthousiasmante face au projet de mort « marketé » par l’islamisme radical. Montrer qu’un « autre monde est possible » (slogan de l’altermondialisme), beaucoup plus équitable, loin de ces tendances suicidaires. Le tout devrait être mené par un leadership positif d’hommes politiques retrouvant la raison d’Etat sans se soucier de l’urgence électorale immédiate. Un fameux pari. Ah, ce long terme…

5. Un Islam assaini

« Le terrorisme, est-ce un problème de religion ou de criminalité ? Les deux ! » Tel est le constat répété à l’envi par l’islamologue Alain Grignard. En d’autres termes, il faut soigner le mal à deux niveaux. « Il faut chercher à assainir la maison islam », martelait dans Le Soir du 23 juillet Ghaleb Bencheikh, ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris. Selon lui, à côté des multiples solutions à apporter aux dérives terroristes, il convient de « mettre de l’ordre dans la tradition religieuse », de mener « une refondation théologique ».

En clair ? « Il faut sortir de la raison religieuse pour aller vers la raison critique autonome, se soustraire à l’argument d’autorité, en finir avec les représentations superstitieuses… » Tout la difficulté étant de mener ce travail dans la tradition sunnite où il n’y a pas d’autorité centrale. Ce dont on a besoin, c’est d’une phase des Lumières pour un islam envahi par les ténèbres. Les acteurs de terrain insistent aussi sur la nécessité de mettre en avant des modèles positifs pour ces jeunes désoeuvrés. Les musulmans modérés, oui, doivent élever la voix.

6. Une éthique médiatique

A force de médiatiser chaque attentat jusqu’à l’écoeurement, ne concrétise-t-on pas l’objectif des terroristes, qui est de semer la terreur ? Et ne risque-t-on pas de susciter des vocations nouvelles en faisant des terroristes les antihéros des temps modernes ? « 99% de la population reçoit ces informations pour ce qu’elles sont, mais il est possible que le pourcent restant soit touché », constate un de nos experts.

Il n’empêche que le ressentiment monte. La couverture en direct de l’attentat de Nice sur les chaînes télévisées françaises – y compris le service public France 2 – a été fortement critiquée tant elle privilégiait les sensations fortes, images sanglantes à l’appui et interviews de familles… à côté du corps de leur proche. Le quotidien Libération a subi une salve de réactions négatives après avoir publié en Une le portrait du terroriste avec son nom : « 31 ans, 84 victimes, adoubé par l’EI ». Une pétition circule depuis, en France, pour réclamer l’anonymat des tueurs dans les médias. Chez nous, des experts sont sous contrat avec les chaînes afin de meubler de leurs analyses les moments creux lors des interminables directs proposés lors des moments « chauds ». « Indécent, et cela pousse à la consommation », estime un criminologue. « On donne finalement aux terroristes ce qu’ils recherchent : provoquer l’effroi », enchaîne Vincent Seron. Et accéder à une forme de gloire. Nous évoquions la question dès après les attentats de Bruxelles : http://www.levif.be/actualite/international/doit-on-taire-le-nom-des-terroristes/article-normal-484827.html

« Dans le climat anxiogène actuel, l’explosion des chaînes télévisées en direct pose effectivement question, acquiesce Marc Lits, directeur de l’Observatoire du récit médiatique de l’UCL. C’est encore plus préoccupant quand l’attentat terroriste devient la seule information. C’est une tendance lourde chez BFM ou LCI qui déborde sur les autres médias, y compris la RTBF et RTL-TVI. On ressasse les mêmes images… Il y a des pratiques à interroger, c’est évident. »

L’islamologue Alain Grignard préconise encore qu’il faut « restituer aux médias leur démarche explicative, éducative, pour expliquer le débat et ses enjeux sans faire monter les haines communautaires ». Tout cela ne tient toutefois pas compte de la puissance des réseaux sociaux et du partage d’informations via le Web, pour lesquels une régulation s’impose d’urgence au niveau international. En plus d’un travail d’éducation critique sur Internet à l’école. « Mais tout est question d’équilibre, prévient Marc Lits. Nous ne voulons quand même pas nous retrouver dans une situation à la turque, où l’information est cadenassée. »

7. Une détermination militaire

« Monsieur le Premier ministre, retirez notre pays de la coalition internationale. » Le texte de Jonathan Dehoust, étudiant en sciences politiques à l’université Saint-Louis de Bruxelles, a connu un retentissement certain sur levif.be : il a été partagé à plus de 6 000 reprises. « Pour un attentat ici, on répond par plus de bombes là-bas, plaidait-il. Et pour plus de bombes là-bas, eux répondent par plus d’attentats ici. OEil pour oeil, dent pour dent. Des deux côtés, c’est la haine, le sang, la violence. C’est une chaîne sans fin qui détériore notre quotidien à tous. »

« Non, il ne faut pas se retirer de cette coalition, lui répond Tanguy de Wilde, professeur de relations internationales à l’UCL que nous avons contacté. Pour une question de principe, tout d’abord : s’il y a bien une cause contre laquelle on doit se battre aujourd’hui, c’est l’idéologie de mort de Daech ! Cela s’inscrit en outre dans un cadre international: depuis novembre 2015, une résolution de l’ONU appelle explicitement à lutter contre l’Etat islamique. Mais il y a aussi une raison pragmatique à mon propos: c’est une illusion de croire que se retirer de cette coalition nous épargnerait. »

Oui, il faut éradiquer Daech sur les territoires conquis en Irak et en Syrie. « On peut facilement balayer Daech et son califat », juge d’ailleurs André Dumoulin, attaché à l’Institut royal de défense. Qui insiste aussi sur la nécessité d’élargir cette réponse militaire à d’autres pays où l’Etat islamique s’implante, comme le Mali ou la Libye. Ne pas faiblir…

8. Une solution politique en Syrie

Attention, toutefois, à préparer l’après-Etat islamique. « Il ne faut pas commettre l’erreur faite après l’intervention en Irak, prévient Tanguy de Wilde. Le plus facile, c’est de créer une grande coalition contre le mal absolu. Mais faire la paix, c’est le plus difficile. Il faut forger un consensus international autour d’un processus global et inclusif. »

Il convient selon lui de mettre en oeuvre des accords qui incluent toutes les parties, en ce compris les Alaouites de Bachar al-Assad actuellement au pouvoir en Syrie. « La paix, ce n’est pas la justice, on a parfois tendance en Occident à confondre les deux », relève le politologue. Le modèle, selon lui ? Ce sont les accords de Dayton, parrainés par les Etats-Unis pour clore la guerre en ex-Yougoslavie. Slobodan Milosevic, alors président de Serbie, avait lui-même signé cette « paix des braves ». Avant que la justice internationale ne lui demande ensuite de rendre des comptes.

9. Un pacte avec la Russie et la Turquie

La lutte contre le terrorisme impose aussi une bonne dose de realpolitik. Singulièrement au moment où de nouvelles sources de tension traversent le monde. Les relations entre le monde occidental et la Russie de Poutine sont redevenues glaciales, l’Otan venant s’installer à ses frontières. Et la Turquie d’Erdogan poursuit sa dérive totalitaire, suite au coup d’Etat manqué du 16 juillet, sous le regard préoccupé des Européens. Ces deux puissances restent toutefois des partenaires incontournables dans la lutte contre le terrorisme. Pour le professeur de relations internationales à l’UCL, la Russie et la Turquie sont d’ailleurs dans des positions « convergente avec les Etats occidentaux » en matière de terrorisme.

« Si on analyse subtilement les signaux de Poutine, notamment le retrait rapide des troupes russes de Syrie, on s’aperçoit qu’il appuie son allié, Bachar al-Assad, à faire la paix, déclare Tanguy de Wilde. Il y a la conviction chez lui qu’il n’y aura pas de vainqueur. Quant à Erdogan, après les ambiguïtés dénoncée dans un premier temps, il a désormais la volonté sur la même ligne que nous, notamment parce qu’il ne veut plus que son pays soit la plaque tournante des combattants de l’Etat islamique. » Si la Turquie s’éloigne chaque jour davantage d’une adhésion à l’Union européenne – une évolution qui deviendrait irrévocable si elle renoue avec la peine de mort, dit notre expert -, elle reste un allié précieux pour stopper le terrorisme.

10. Des Nations unies contre le terrorisme

Il faut envisager des Nations unies contre le terrorisme. Ou une Agence internationale de lutte contre le terrorisme, au sein de l’ONU. Les criminologues que nous avons consultés considèrent qu’une véritable coordination à l’échelle mondiale s’impose. Ce serait un réveil bienvenu du monde multipolaire né de la Seconde Guerre mondiale, en cette ère de nouvelles menaces.

« Rappelons que les Nations unies n’existent que par leurs Etats membres, tempère Tanguy de Wilde. La belle grande théorie de 1945 n’est jamais advenue. Le plus remarquable aujourd’hui, c’est que tout le monde s’entend pour combattre le terrorisme international, de la Chine à la Russie en passant par les Etats-Unis. Tout le système interétatique est uni ! Je ne vois pas comment le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait aller plus loin. La création d’une telle Agence serait plutôt une internationalisation de la police et des renseignements. Et là, on peut rêver, sachant que ces services sont souvent très jaloux de leur indépendance. »

Oui, précisément: rêvons… Mais agissons. C’est indispensable pour contrer la terreur. Et enrayer la spirale infernale à laquelle nous assistons depuis les attentats de Paris de janvier 2015.

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