Gand © belgaimage

Tempête Dennis: beaucoup de dégâts mais de moindre ampleur que lors du passage de Ciara

Le Vif

La tempête Dennis a causé pas mal de dégâts depuis samedi soir sur l’ensemble du plat pays. Une semaine après le passage de Ciara, les interventions des pompiers ont été de moindre ampleur et on ne déplore aucun blessé.

Des vents moyens de neuf Beaufort ont été mesurés, dimanche matin, au-dessus de la mer du Nord, au large des côtes belges. Les vents doivent en effet atteindre neuf Beaufort pour que l’on puisse parler officiellement de tempête.

L’Institut royal météorologique (IRM) avait émis une alerte jaune pour tout le pays dimanche, prévoyant des rafales de vent de 70 à 100 km/h. Et en effet, des rafales de vent jusqu’à 108 km/h ont été enregistrées à Uccle et Stabroek, et de plus de 100 km/h dans divers endroits du pays, en raison de la tempête Dennis.

Dans le même temps, le mercure a culminé à 16,4°C ce dimanche à Uccle, ce qui constitue un nouveau record pour un 16 février.

Le numéro 1722 du SPF Intérieur pour les interventions non urgentes des pompiers a été activé samedi soir. Il restera actif jusqu’à plusieurs heures après la fin des intempéries.

Depuis minuit, les pompiers de Bruxelles sont intervenus 85 fois dans la Région-capitale, pour des objets qui s’étaient envolés ou détachés. Ils ont également dû dégager 36 arbres déracinés. En Région bruxelloise, les parcs régionaux ont fermé leurs grilles dès samedi 18h00. Ils ne rouvriront que lundi matin, après inspection, nettoyage et sécurisation par les agents de Bruxelles environnement.

Par ailleurs, plusieurs installations de Bright Brussels, Festival of Light n’ont pas été présentées dimanche soir en raison de l’intensité du vent.

Les pompiers de la zone NAGE (Namur, Andenne, Gembloux, Eghezée) ont été appelés plus de 200 fois dimanche. La Ville de Namur avait fait fermer ses zones boisées, et ce jusque lundi matin. Un second arbre est d’ailleurs tombé dimanche vers 17h30 sur le halage du bord de Sambre, à Namur.

Les pompiers de la zone Dinaphi sont, eux, intervenus à une soixantaine de reprises depuis dimanche matin sur l’ensemble de la zone (Dinant-Philippeville), principalement pour des branches d’arbres à évacuer.

Dans la Basse-Sambre, les pompiers ont fait état d’une centaine d’interventions dimanche.

Les pompiers brabançons ont pour leur part enregistré plusieurs centaines d’appels dans la journée de dimanche, pour des arbres ou branchages encombrant les voiries ainsi que des tuiles et objets divers envolés. La région de Wavre a été particulièrement touchée. Dans l’est brabançon et à Nivelles, le nombre de demandes a été plus réduit.

Les pompiers de la province de Liège se disent eux débordés à la suite des appels, principalement pour des tronçonnages et des branches d’arbres à évacuer de la chaussée. Des vents qui peuvent créer des situations farfelues, comme au Palais des Congrès où les lettres disposées sur le toit du bâtiment, « G », « R », « E » et « S », ont été balayées par le vent, le rebaptisant « Palais des Con »…

Les pompiers de la zone de secours 4, Vesdre Hoëgne et Plateau, ont eux été sollicités plus de 80 fois.

Le dispatching de la zone de secours de Wallonie Picarde, lui, avait enregistré un peu plus de 200 sorties, essentiellement des câbles électriques couchés au sol et des arbres entravant les voiries. Un tronçon de l’autoroute A8 a d’ailleurs été fermé.

En province de Luxembourg, les pompiers sont intervenus à une quinzaine de reprises depuis la nuit de samedi à dimanche en raison de chutes d’arbres et de branches liées aux vents violents.

Au nord du pays, les pompiers de la zone de secours ouest du Brabant flamand ont été appelés à 300 reprises depuis samedi soir tandis que dans l’est de la province, les pompiers ont eu beaucoup de travail mais les dégâts sont limités, avec une cinquantaine uniquement pour les services de Tirlemont.

A Gand, les pompiers ont dû être déployés en masse pour intervenir sur un immeuble de 26 étages. Les garde-corps vitrés des terrasses menaçaient de tomber. Un périmètre de sécurité avait été dressé mais la situation est revenue à la normale vers 20h00. Les pompiers de la zone ont d’ailleurs dû intervenir 230 fois.

Dans la région d’Anvers, les pompiers ont reçu plus de 300 appels depuis minuit pour des dégâts concernant principalement des toitures ou de panneaux publicitaires.

Le week-end dernier, la tempête Ciara avait occasionné d’importants dégâts en Belgique mais les météorologues estimaient que Dennis pourrait se révéler encore plus dangereux, en raison des précipitations importantes qu’il allait générer sur certaines régions alors que les sols sont gorgés d’eau.

Une jeune femme décède dans un accident probablement causé par le vent aux Pays-Bas

Une jeune Néerlandaise de 19 ans a succombé à ses blessures occasionées lors d’un accident de voiture à Neerkant, à l’est de Eindhoven dimanche soir. Une rafale a probablement causé l’accident, alors que la voiture a percuté un arbre.

La jeune fille était seule dans l’habitacle, l’accident est survenu à 09h00 du matin.

Un mort au Royaume-Uni, 45.000 foyers privés d’électricité en France

La tempête Dennis qui a balayé dimanche le Royaume-Uni a provoqué la mort d’un homme tombé dans la rivière Tawe dans le sud du Pays de Galles placé en alerte rouge, et des centaines d’avions ont été cloués au sol.

En France, près de 45.000 foyers étaient toujours privés d’électricité dimanche soir dans le nord-ouest du pays après le passage de la tempête qui a perturbé le trafic ferroviaire.

Un record a été établi en Angleterre avec le « plus grand nombre d’alertes et d’avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés », a indiqué un directeur de l’Agence environnementale (EA) dans un tweet, en dénombrant 594 dans une zone allant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre).

L’Institut météorologique britannique (MET) a émis dimanche une alerte rouge dans le sud du Pays de Galles en raison des fortes pluies liées à Dennis — une première pour des pluies depuis décembre 2015.

Ce niveau d’alerte le plus élevé équivaut à « des conditions météorologiques dangereuses » présentant « un danger de mort », des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et de dommages aux infrastructures.

« Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité », a déclaré Jeremy Parr, le responsable de la gestion des risques d’inondations au sein de l’organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles.

Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l’ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet.

La circulation des trains a aussi été suspendue dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d’eau sur les voies.

Dans la même région, la ville d’Aberdaron a subi des vents de plus de 145km/h et, au barrage de Cray Reservoir, il est tombé 132,8 mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00. Soit l’équivalent de plus d’un mois de précipitations locales (110,8 mm en moyenne en février), a expliqué le MET sur son site internet.

Déploiement de l’armée

Au début de la tempête samedi, deux corps ont été repêchés au large de la côte sud de l’Angleterre, dans une mer agitée. Les circonstances dans lesquelles ces morts sont survenues restent à établir.

La police de Brighton a déclaré activement rechercher une femme d’une vingtaine d’années, qui a été aperçue entrant dans l’eau dimanche vers 02H45.

Le ministère de la Défense a déployé l’armée dans le West Yorkshire, une zone du nord de l’Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations provoquées par la tempête Ciara.

Plusieurs compétitions sportives prévues pour dimanche, dont la Coupe d’Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées.

« La tempête devrait se poursuivre et l’eau devrait atteindre son niveau maximal lundi et mardi », a prévenu la Croix-Rouge britannique, demandant aux « gens de se tenir prêts comme si le pire allait arriver ».

En France, les 700 passagers d’un train à grande vitesse entre Nantes (ouest) et Paris, bloqué par un arbre tombé sur les voies, devaient être transbordés dans la nuit de dimanche à lundi. Un autre TGV parti également de Nantes à destination de Lille (nord) et Strasbourg (est) a lui immobilisé en raison d’un défaut d’alimentation électrique lié à la tempête.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire