Anne-Sophie Bailly

Tant qu’il le faudra

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Combien de temps avant d’entendre que le pire est derrière nous? Combien de temps avant d’embrasser à nouveau nos proches? Le temps qu’il faudra. C’est peut-être difficile à entendre, mais c’est la réalité.

Le confinement est prolongé. Personne n’en doutait. Certaines mesures sont précisées. Personne n’en doutait non plus. Les contrôles sont renforcés. Personne ne devrait le déplorer.

On peut traduire les propos de Sophie Wilmès et les recommandations des experts du Conseil National de Sécurité comme une bonne nouvelle. Car on entend en filigrane que les mesures prises produisent leurs effets. Que même si le personnel soignant travaille d’arrache-pied dans des conditions très difficiles, la situation reste toujours sous contrôle. Qu’il y a un ralentissement de la croissance exponentielle de l’épidémie.

Et surtout, surtout, qu’il ne faut pas relâcher nos efforts.

Reste la question: pendant combien de temps?

Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? Combien de temps avant que le pic de l’épidémie ne soit derrière nous ? Combien de temps avant d’entendre les experts nous dire que le pire est passé ? Combien de temps avant de ne plus angoisser pour nos proches ? Combien de temps avant de revoir nos familles, nos amis, nos collègues ? Combien de temps avant de rouvrir nos commerces, de relancer notre business, de quitter ce chômage temporaire ? Combien de temps avant que les échéances financières ne nous rattrapent ? Combien de temps avant la réouverture des écoles ? Combien de temps avant de décider de ce que sera la fin de l’année scolaire ? Combien de temps avant que la solidarité ne se fissure ? Combien de temps avant de circuler librement ? Combien de temps avant de revoir une pièce de théâtre, d’assister à un concert ? Combien de temps avant de retrouver une certaine légèreté dans nos propos ?

La seule réponse à ce stade:aussi longtemps qu’il le faudra. Ce n’est pas le plus gai à entendre. Mais c’est la réalité. Tant que les mesures de distanciation sociale seront nécessaires, il faudra les respecter. Tant la saturation menacera nos hôpitaux, il faudra rester confiné. Tant que la propogation du virus n’e sera pas sous contrôle, les écoles devront rester fermées.

Personne ne dit que c’est facile. Que du contraire. L’angoisse est partout. Au niveau sanitaire, économique, social. Mais le confinement semble aujourd’hui être la voie la plus efficace pour enrayer la propagation de l’épidémie. C’est la solution préconisée par les experts et choisie par le gouvernement belge.

Alors, il ne nous reste qu’une chose à faire : le respecter. Avec patience. Et tenir, encore. Tenir.

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