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Syrie: des grands-parents veulent obliger l’Etat belge à rapatrier leurs petits-enfants

Une procédure en référé a été intentée à l’encontre de l’Etat belge par la grand-mère de deux enfants nés en Syrie et dont la mère est actuellement détenue en Turquie. Le dossier sera examiné ce mercredi par le tribunal de première instance de Bruxelles, explique dans De Morgen l’avocat Mohammed Ozdemir, qui réclame 5.000 euros par jour tant que les enfants ne sont pas rapatriés.

Amina Ghezzal, 29 ans, a été interpellée le 7 janvier à Kayseri, dans le centre de la Turquie. Elle avait rejoint le califat cinq ans auparavant. Le 3 avril, elle a écopé de dix ans de prison pour terrorisme.

Sa mère Rachma Ayad essaie depuis lors de faire rapatrier ses deux petites-filles, respectivement âgées de deux et quatre ans. Ces dernières rempliraient les critères fixés par le Conseil national de sécurité pour un retour, mais elles ne disposent pas d’acte de naissance. La Belgique refuse donc de leur fournir des documents de voyage.

Les grands-parents ont fait comparer un échantillon ADN avec elles. « Ce prélèvement garantit à 99% qu’il s’agit bien de nos petites-filles, mais l’Etat belge n’en tient pas compte », déplore Mme Ayad.

De nombreuses voix ont déjà fustigé l’absence de politique cohérente de la Belgique en la matière. Fin 2017, le gouvernement avait décrété que seuls les moins de 10 ans seraient automatiquement considérés comme des victimes, et que les autres seraient évalués au cas par cas. Au moins 160 enfants ayant au minimum un parent belge se trouvaient encore en Syrie ou en Irak en juillet dernier, selon le chercheur de l’Institut Egmont Thomas Renard.

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