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Suspension du prononcé pour le cycliste qui avait bousculé une fillette dans les Fagnes

Le tribunal correctionnel de Verviers a accordé, mercredi, la suspension du prononcé au cycliste, né en 1959, qui avait fait tomber une fillette de 5 ans alors qu’elle se promenait dans les Fagnes avec sa famille le 25 décembre.

Le 26 décembre dernier, un père a porté plainte à l’encontre d’un cycliste qui avait renversé sa fille, âgée de 5 ans, alors la famille se promenait le 25 décembre 2020, dans les Fagnes. La scène, filmée par le père de la fillette avait été diffusée sur les réseaux sociaux. La vidéo avait provoqué un véritable emballement. Suite à cela, le parquet avait lancé un appel à témoins. Le cycliste s’était présenté le lendemain, le 27 décembre, au commissariat de la zone de police Vesdre où il avait été privé de liberté durant une nuit avant de se voir remettre une citation à comparaitre, le 3 février.

Lors de cette audience, il avait expliqué qu’il n’avait nullement l’intention de faire chuter et de blesser cette petite fille de 5 ans. « Quand j’ai quitté mon domicile et que je me suis mis en route, il n’y avait presque personne. C’est uniquement sur cette portion, d’environ 1km, à proximité de la Baraque Michel, qu’il y avait pas mal de piétons. J’ai freiné, j’ai adapté ma vitesse et j’ai actionné mon klaxon de 120 décibels », avait détaillé le prévenu qui assurait que sans une glissade sur l’extrémité du chemin enneigé, il avait assez de place pour passer sur la droite.

« A hauteur de la petite fille, j’ai senti que ma roue arrière glissait. Pour éviter la chute je me suis rééquilibré en faisant un mouvement du genou. J’ai senti que j’avais effleuré la petite fille mais je ne me suis pas rendu compte immédiatement qu’elle était tombée », avait poursuivi le sexagénaire. Ce n’est qu’en voyant le visage et l’expression du papa de la fillette, qui avait filmé la scène, que le cycliste percuta. « Le papa m’a saisi par les épaules et a poussé des cris. Je me suis excusé en lui indiquant que je ne l’avais pas vue (la fillette, NDLR). Comme il était menaçant, j’ai poursuivi ma route quand j’ai vu que la petite s’était relevée et qu’elle n’était pas blessée ».

Contrairement au parquet qui soutenait qu’il s’agissait de coups et blessures volontaires à l’encontre d’un mineur d’âge, le tribunal a estimé que « le cycliste a porté, par défaut de prévoyance ou de précaution, un coup involontaire, sans intention d’attenter à la personne d’autrui, à Neïa ».

Dans son jugement, le tribunal souligne que « le prévenu aurait dû tenir compte des conditions climatiques (neige et gel) et de la présence de nombreuses personnes dont des enfants, en ce jour férié, pour adapter sa vitesse et sa conduite ». Le tribunal considère que la scène filmée démontre à suffisance une vitesse excessive et le manque de place pour effectuer le dépassement sans danger.

Si la prévention est donc établie, pour la détermination du taux de la peine, le tribunal a tenu compte de la gravité très relative des faits, de l’insertion socio-professionnelle du prévenu, de l’absence d’antécédent dans son chef, de l’emballement sur les réseaux sociaux, de l’appel à témoins lancé par le parquet ainsi que de la privation de liberté du prévenu. Le tribunal lui accorde dès lors la suspension du prononcé pour une durée d’un an.

Le sexagénaire doit indemniser la famille de la fillette qui réclamait un euro à titre symbolique.

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