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Storme : le déroulement des faits selon l’acte d’accusation

Au matin du vendredi 15 juin, Léopold Storme prend le train à la gare Centrale pour la mer…

Au matin du vendredi 15 juin, Léopold Storme prend le train à la gare Centrale pour la mer. Son père l’appelle sur le coup de midi pour vérifier qu’il est bien arrivé. Ce qui n’empêche pas Léopold de prendre un tram pour Knokke, où il loue un vélo pour aller s’approvisionner en drogue à Sluis, aux Pays-Bas. Des résidus de cannabis, et surtout d’alcool, seront retrouvés, le 17 juin, dans ses urines.

Le samedi 16 juin, François-Xavier Storme a son fils au téléphone pour la dernière fois. Il est 12 h 54. A 14 h 47, Léopold grimpe dans le train pour Bruxelles-Midi. A 16 h 54, il prend une petite sortie latérale donnant sur l’avenue Fonsny. Arrivé à quelques centaines de mètres du magasin familial Léopold appelle sa soeur. Il est 17 h 10. Caroline étudie à la maison, au Sablon. Il lui demande de le rejoindre à l’entrepôt. En quelques enjambées, Léopold y sera avant elle. Du moins est-ce ainsi que les choses pourraient s’être passées…

Selon l’acte d’accusation, en entrant, il croise sa mère dans le bureau, sa veste sur le dos, prête à partir, qui lance un « Léopold ! » angoissé. Il l’attaque à coups de couteau, elle se défend, une chaise est renversée, elle est morte. L’entrepôt est tellement grand que personne ne l’a entendue. Léopold se faufile rapidement jusqu’à la réserve. La pièce aveugle, mal éclairée, est encombrée de caisses, de sacs, de tapis et d’ustensiles divers. François-Xavier s’y trouve. Léopold l’agresse, son père se défend mais roule par terre, mortellement blessé au coeur et au poumon.

A 17 h 28 (la vidéosurveillance de la maison de repos voisine est précise), « Carlouchka » pousse la porte de l’entrepôt et, sans doute étonnée de ne voir personne, se rend jusqu’à la réserve. Elle a sans doute poussé un cri en découvrant son père inanimé. Son frère se jette sur elle par derrière. Elle ne mesure qu’un 1,58 mètre. Il la « plante » (un mot issu de son charmant vocabulaire). Il la retourne sur le dos et lui dénude le haut du corps. Il retourne les poches de son père, ouvre les sacs de sa mère et de sa s£ur, ainsi que la caisse où devait se trouver la recette. Il y a des éclaboussures de sang partout. Léopold se met en devoir de tout nettoyer. Mais le temps presse. Il fourre son matériel de nettoyage, son couteau, ses chaussures et ses vêtements ensanglantés dans un sac. Direction la gare du Midi.

Lorsqu’il entre par la rue d’Angleterre, les caméras de surveillance enregistrent un jeune homme portant une casquette, un long imperméable, un sac à dos et un grand sac en plastique. Il est 18 h 56. Le contrôleur du train n’a pas fait attention à ses mains. Elles sont couvertes de blessures. Le soir, il va les faire soigner chez un médecin, à La Panne. A 23 h 17, il laisse un message sur les répondeurs de son père et de sa soeur. Il dira plus tard qu’il a craint d’être soupçonné, qu’il a voulu se créer un alibi, qu’il a honte. C’étaient des messages d’amour.

Le dimanche 17 juin, à 12 h 30, le mari d’une cliente découvre le cadavre de Caroline Van Oost (les portes étaient restées ouvertes toute la nuit) et donne l’alerte. A 18 heures, Vincent Storme vient attendre son filleul à la gare, avec des policiers. Léopold prétend qu’il a passé le week-end à la mer. Il est rapidement privé de sa liberté.

M.-C. R.

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