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Sierre: Les hypothèses de l’alcool, d’une vitesse excessive ou d’un dvd écartées

Moins de trois jours après le drame, il est encore trop tôt pour connaître les causes de l’accident du car belge qui a fait 28 morts dont 22 enfants mardi soir dans un tunnel à Sierre. En l’état actuel des investigations, le procureur ne peut qu’écarter des hypothèses.

Il en est ainsi des rumeurs selon lesquelles le chauffeur aurait manqué d’attention en insérant un DVD ou une cassette audio. Aucun enfant survivant parmi la dizaine d’entre eux qui ont été auditionnés n’a vu le chauffeur procéder à de telles manipulations, a déclaré vendredi devant la presse à Sion Olivier Elsig, le premier procureur du Valais central.

Au terme de ces auditions, aucun élément fourni par les enfants blessés n’a permis de déterminer la ou les causes de l’accident. Sur la base des enregistrements vidéo qui permettent de suivre la trajectoire de l’autocar dans le tunnel, le procureur a tordu le cou à une autre hypothèse: les images excluent des chocs préalables sur le côté gauche du tunnel, ainsi que l’implication d’un véhicule tiers.

Les disques tachygraphiques sont en cours d’expertise, a précisé le procureur. Jusqu’à présent, les autorités s’étaient limitées à déclarer qu’il n’y avait apparemment pas d’excès de vitesse. L’analyse des disques permettra de déterminer avec précision la vitesse, mais d’après les données visibles, elle était inférieure à la vitesse autorisée, de 100 km/h.

Le procureur a également confirmé des informations rendues publiques en Belgique. Ainsi aucune trace d’alcool n’a été révélée chez le chauffeur du car, selon les résultats partiels de l’autopsie. Le décès du chauffeur est en principe dû à un traumatisme, aucune pathologie préexistante ou élément particulier ne permet d’étayer l’hypothèse d’un malaise, a dit M.Elsig.

Selon lui, deux hypothèses demeurent: une cause technique liée à une défectuosité du véhicule ou une cause humaine consécutive à une erreur ou une inattention. Le Ministère public ne privilégiera aucune de ces hypothèses jusqu’à ce que les résultats de l’expertise technique soient connus.

Celle-ci se trouve au stade de la mise en oeuvre. Des experts seront nommés très prochainement afin de déterminer la présence d’éventuelles défectuosités du véhicule. Les enquêteurs sont encore en train de procéder aux auditions des personnes ayant croisé l’autocar avant l’accident et qui se sont annoncées. Outre la justice, les forces de police ont fourni un engagement sans précédent, a souligné le commandant de la police valaisanne Christian Varone.

Ainsi, alors qu’une identification de corps peut prendre plusieurs jours ou semaines en temps normal, l’identification des 28 victimes a été menée en 40 heures. Une cinquantaine d’inspecteurs et des médecins légistes belges et suisses ont travaillé sans relâche, alors qu’une centaine de policiers étaient mobilisés pour permettre de rendre le plus vite police les corps aux familles.

LeVif.be, avec Belga.

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