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« Si les négociateurs décident d’épargner aveuglément, il y aura des réactions »

Le Vif

Le front commun syndical organisera un meeting, le mardi 23 septembre, sur la place de la Monnaie à Bruxelles, afin de s’opposer aux « économies aveugles » que semblent vouloir réaliser les négociateurs du futur gouvernement fédéral, ont annoncé les syndicats, jeudi au cours de leur conférence de presse de rentrée. Entre 3.000 et 5.000 personnes sont attendues à ce rassemblement « d’avertissement ».

« Nous nous inquiétons pour le pouvoir d’achat, pour la sécurité sociale, pour la justice fiscale », a indiqué Rudy De Leeuw, président de la FGTB. « Par notre action, nous voulons donner un signal clair avant que le gouvernement ne soit formé. Nous voulons également rappeler que nous avons des alternatives à cette austérité à court terme », a-t-il ajouté. « Nous nous mobilisons quand il le faut et quand il y a urgence », a pour sa part souligné Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, dont le successeur devrait être connu dans les prochains jours. « Aujourd’hui, il est nécessaire de changer de cap, de rassurer les allocataires sociaux et les travailleurs tout en investissant dans l’économie réelle. Or, les mesures qui sont sur la table vont renforcer l’austérité et ça, nous ne pouvons l’accepter », a-t-elle poursuivi.

Une position que partage Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale de la CSC. « Ce qui se prépare actuellement, c’est le contraire du progrès et de l’efficacité. Il faut sortir de la sinistrose et relancer l’économie réelle en mobilisant les moyens nécessaires », a-t-elle expliqué en réclamant notamment « une lutte structurée contre le dumping social ». Autre cheval de bataille éternel des syndicats: la défense de l’index. « Un saut d’index n’est pas symbolique. Pour un travailleur de 35 ans, qui gagne 2.000 euros brut par mois, cela représente une perte, en fin de carrière, de 16.700 euros », a encore affirmé la responsable du syndicat chrétien. « Il y a dans tout cela une constante: c’est toujours les familles et les plus faibles qui paient la note », a pour sa part résumé Jan Vercamst, le président de la CGSLB.

Dans ce contexte, le front commun syndical demande aux négociateurs fédéraux de suivre quatre « lignes de force » s’articulant autour de la sauvegarde et du renforcement du pouvoir d’achat; de la préservation d’une sécurité sociale forte; de l’investissement dans la relance et dans la création d’emplois durables et enfin d’une fiscalité plus juste, passant notamment par l’établissement d’un cadastre des fortunes. « Ce n’est pas les pauvres le problème, c’est la pauvreté. Si les négociateurs décident d’épargner aveuglément, il y aura des réactions », a enfin averti Marc Leemans, le président de la CSC. La première de ces réactions aura lieu le 23 septembre prochain à Bruxelles, prélude à un automne qui s’annonce agité.

Les négociateurs demandent aux syndicats d’attendre les textes définitifs

Le formateur Kris Peeters (CD&V) et le chef de la délégation MR au négociations fédérales, Didier Reynders, ont demandé jeudi aux syndicats d’attendre au moins que le texte de l’accord de gouvernement soit définitivement approuvé avant de se prononcer sur celui-ci.

« Dans la note des formateurs, il est fait référence à plusieurs reprises et explicitement à la concertation avec les partenaires sociaux. Je ne suis pas responsable des actions que l’on entreprendrait maintenant sur base de textes qui ne sont pas finalisés », a déclaré M. Peeters lors de son arrivée à la présidence de la Chambre où se déroulent les négociations. « Je demande que l’on attende les ultimes décisions et les textes définitifs. Dès le début, nous avons dit qu’il fallait maintenir la concertation sociale et essayer pour chaque réforme structurelle d’avoir une bonne concertation avec les partenaires sociaux », a dit pour sa part M. Reynders.

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