Bart De Wever © BELGA

Si la N-VA veut le confédéralisme, elle ne doit pas compter sur l’aide de Charles Michel

Stavros Kelepouris
Stavros Kelepouris Journaliste pour Knack.be

Lorsque la N-VA a quitté le gouvernement, les accords communautaires repris dans les cahiers Atoma ont été mis au rebut.

Le réfrigérateur communautaire est à nouveau grand ouvert, à présent qu’avec le gouvernement Michel, le silence radio convenu est volé en éclats. « En 2019, nous nous engagerons pleinement en faveur du confédéralisme », a déclaré le ministre-président flamand Geert Bourgeois, cofondateur de la N-VA. Après les élections, il veut prendre des mesures pour donner à la Flandre « la plénitude des pouvoirs ». La seule question, c’est : comment ?

À l’issue des pourparlers sur les entretiens de la formation fédérale, les partis de la coalition suédoise ont convenu de déclarer la Constitution sujette à révision à la fin de la journée. C’est ce qui ressort d’un passage énigmatique au tout début de l’accord de coalition : « À l’issue de cette législature, comme le prévoit le système électoral, et le permet la Constitution, il appartiendra aux électeurs de se prononcer sur les différents projets politiques. » Comprenez : le gouvernement rendrait possible une réforme majeure de l’État au cours de la prochaine législature.

Il y avait deux façons d’agir, expliquent les sources au sein du gouvernement fédéral : soit en ouvrant une liste d’articles constitutionnels à la révision, soit uniquement le fameux article 195. Comme il régule le fonctionnement de la constitution, l’article 195 agit comme une sorte de passe-partout pour les réformes de l’État : ce n’est pas nécessairement la plus belle solution, mais c’est la plus pratique.

Pour le Premier ministre Charles Michel, les deux options sont pour ainsi dire indiscutables. Dans son entourage, il a déjà été souligné la semaine dernière que les accords sur la révision constitutionnelle ne s’appliquaient que si tous les partis terminaient la législature ensemble, et que c’est ce que tous les partenaires de la coalition avaient convenu. En quittant le gouvernement, la N-VA a raté sa chance. En outre, les éructations des dernières semaines n’ont pas du tout été digérées. Ce sont surtout les déclarations du président de la N-VA Bart De Wever, qui n’a pas hésité à dire que maintenant Michel était sa marionnette, ont fait fondre la bonne volonté comme neige au soleil. Et les positions de Theo Francken et Sander Loones, entre autres, n’ont pas arrangé la situation.

À cela s’ajoute une bataille féroce de perception. Le gouvernement craint de laisser la N-VA, qui a fait sauter la majorité à cause d’un texte qu’elle avait négocié elle-même, de sortir vainqueur de la crise. « Pas d’aventure confédérale », a juré Charles Michel à la Chambre mardi dernier. D’une demi -phrase, il semble avoir renvoyé les désirs communautaires de la N-VA à la poubelle.

Dans les cercles nationalistes flamands, il y a aussi une idée plus audacieuse : qu’une révolution majeure dans le système belge ne nécessite pas une révision de la Constitution. Ensuite, ils n’auront plus qu’à discuter avec les autres régions de la manière dont la scission se fera. Selon cette ligne de pensée, la Flandre pourrait prendre en main son propre avenir par une simple déclaration d’indépendance au Parlement flamand. Des réformes majeures ont déjà eu lieu dans le passé sans que la Constitution ait été déclarée révisable », a déclaré Bourgeois sur Radio 1.

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