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Selon une étude, le Belge fait plus confiance à ses « pairs » et aux experts

Les experts et les études universitaires ou scientifiques sont toujours considérés par les Belges comme étant les acteurs les plus crédibles en tant que source d’information. Ces experts sont cependant talonnés par les « pairs » et les ONG. Les partis politiques, les intercommunales et les parlementaires forment, quant à eux, la queue du peloton alors que les médias traditionnels tirent leur épingle du jeu par rapport aux médias sociaux, indique mercredi une étude réalisée par le cabinet-conseil Whyte Corporate Affairs.

La science et la connaissance restent donc des valeurs sûres en terme de crédibilité aux yeux des citoyens belges avec 82,9 pc, selon cette étude menée auprès de 1.029 Belges âgés de 18 à 75 ans entre le 27 octobre et le 6 novembre.

Autre enseignement significatif de cette étude: la crédibilité accordée par les Belges aux personnes qui leur sont « proches ou semblables » (« les pairs », ndlr.) dont la crédibilité atteint 76,5 pc. Dans le trio de tête des acteurs considérés comme les plus crédibles, on trouve aussi les ONG et les associations avec un score de 53,1 pc, en net recul cependant par rapport à 2012, souligne l’étude. Les médias traditionnels restent par ailleurs des sources d’informations considérées comme crédibles par les Belges même s’ils ont perdu quelque 30 pc de leur crédibilité en 5 ans. « 

Le phénomène des ‘fake news’ et la remise en cause des médias par des personnalités de premier plan sont manifestement passés par là », soulignent les auteurs de l’étude. La radio (69,4 pc), la presse écrite (papier ou en ligne) et la télévision (55,2 pc) restent cependant des sources crédibles en matière d’information. Le taux de crédibilité des médias sociaux affiche par contre un recul très net par rapport à 2012. Twitter affiche un taux de crédibilité de 17,5 pc à peine. Le rôle de ces médias dans la diffusion de fausses informations ou leur utilisation par les people ou des personnalités controversées peut expliquer cette érosion, selon l’étude, alors que les médias traditionnels jouissent de leur expertise passée, ce qu’on appelle le « matelas réputationnel ». Cette réserve de crédibilité n’est cependant pas inépuisable, souligne l’étude.

Les encyclopédies collaboratives sont jugées, quant à elles, hautement crédibles (73,6 pc) par les répondants, un score à rapprocher de celui recueilli par les « pairs », ajoute l’étude. L’étude fait également apparaître une chute de la crédibilité des syndicats avec 35 pc contre 49,5 pc cinq ans plus tôt. Le constat est identique pour les organisations patronales et professionnelles. Les entreprises (48,9 pc) et les administrations (43,5 pc) conservent pour leur part un taux de crédibilité honorable, selon l’étude. Seule exception: les intercommunales dont le degré de crédibilité est à peine supérieur à 22 pc. Certaines affaires très médiatiques récentes ne sont sans doute pas étrangères au phénomène, souligne l’étude.

Si les décideurs politiques ne jouissent que de peu de crédit auprès de l’opinion publique, les communes (43,4 pc) et les provinces (35,4 pc) s’en sortent mieux vu leur proximité avec le public. L’un des fils rouge de cette étude étant que plus l’émetteur d’information donne l’impression d’être éloigné des préoccupations et du quotidien des citoyens, moins celui-ci a tendance à le trouver crédible. L’étude s’est enfin penchée sur la crédibilité des acteurs politiques et d’une manière générale, constate l’étude, les partis politiques ne sont pas jugés très crédibles par les Belges.

« Globalement, leur crédibilité stagne à 10,6 pc, et pris individuellement, aucun d’entre eux ne recueille un score supérieur à 35 pc. » La chute est ainsi particulièrement spectaculaire pour les formations politiques francophones traditionnelles, surtout celles qui ont été sous les feux de l’actualité ces derniers mois alors que du côté néerlandophone, c’est l’effet inverse qui est observé.

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