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Scooters en libre-service à Bruxelles

Le Vif

Début octobre, 25 scooters électriques seront disponibles en libre-service à Bruxelles. Ils s’allument et s’éteignent sans clé ni badge, simplement avec un smartphone. Ils seront testés pendant six mois avant un déploiement plus important.

Parc du Cinquantenaire. Casque sur la tête, visière abaissée, main sur la poignée d’accélérateur. Le moteur est déjà sous tension. Prêt à bondir. Pourtant, ce scooter est totalement silencieux. Placardé sur la coque de l’engin, un drôle de lapin rouge. Un lièvre. C’est le logo de Scooty, une nouvelle startup de location de scooters en libre-service. Claire Dufour et Bram Vandeperre, deux des six fondateurs, donnent leurs derniers conseils. Tourner la poignée de l’accélérateur d’un mouvement brusque pour faire vrombir le moteur n’est, par exemple, pas une bonne idée. Car ce Muvi City, du constructeur espagnol Torrot, est 100% électrique. Un faux mouvement et c’est le faux départ.

Claire et Bram vont lancer 25 scooters identiques au début du mois d’octobre à Bruxelles. Ils seront disponibles en libre-service dans trois zones : près de la Gare Centrale, à l’avenue Louise et dans le quartier Schuman. Un smartphone suffit pour localiser le scooter, allumer le moteur et commencer la location. L’utilisateur paiera d’abord 2,50 euros les dix premières minutes puis 25 cents par minute supplémentaire. Après les voitures partagées de DriveNow et de Zipcar, c’est une des nouvelles solutions de mobilité qui débarquent à Bruxelles grâce à l’adoption du free floating par le gouvernement bruxellois en juin dernier.

Avant, quand on était jeune, on achetait un scooter. Maintenant, on achète un smartphone

Il n’est pas nécessaire de passer son permis moto pour utiliser ce nouveau système. Un permis B suffit. Claire Dufour et Bram Vandeperre proposeront cependant des séances d’initiation aux utilisateurs qui n’auraient pas d’expérience de conduite. En un léger tour de main, le scooter électrique s’élance dans un bruit de sèche-cheveux. Bruit qui s’amenuise à mesure que l’on s’approche des 45 km/h, sa vitesse maximale. Les deux batteries en dessous du siège permettent de parcourir une centaine de kilomètres. Une fois arrivé à destination, il n’est pas nécessaire de trouver une borne de recharge. Il suffit de remettre le casque dans le petit coffre fixé à l’arrière et de clôturer la location via l’application sur son smartphone. Les employés de Scooty se chargeront de remplacer les batteries déchargées pour que les scooters puissent repartir avec suffisamment d’autonomie.

Un concurrent face aux transports en commun ?

« C’est une toute nouvelle alternative », explique Claire Dufour. « Des communes comme Jette ou Uccle ne sont pas bien desservies par les transports en commun. J’habite à Jette et il me faut déjà 25 minutes pour arriver au premier métro », poursuit-elle. Scooty pourrait donc être un bon complément aux transports en commun et à la voiture. Pour zigzaguer dans les files aux heures de pointe ou se déplacer en soirée lorsque les bus, les trams et le métro se font rares.

Financés sur fonds propres et par des investisseurs new-yorkais, Claire, Bram et leurs cofondateurs vont tester leur système durant six mois pour valider leur business model et analyser les usages des premiers utilisateurs. Ils comptent convaincre 500 « early adopters » pour cette première phase de test. Notamment en distribuant des minutes gratuites lors de leur lancement. Ils espèrent ensuite développer leur offre pour être présent un peu partout à Bruxelles avec une flotte de 700 scooters d’ici deux ans.

Bastien Pechon

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