© belgaimage

« Schild & Vrienden »: De Wever va « nettoyer » la N-VA

Le président de la N-VA Bart De Wever a dit dans une interview au Morgen vouloir examiner les « allégations » attribuées à des sympathisants du mouvement d’extrême droite « Schild & Vrienden » membres de l’organisation des Jeunes de la N-VA et « décider ensuite si les protagonistes ont encore leur place au sein du parti ». Quoi qu’il en soit, « le rance et l’extrémisme n’ont pas de place chez nous », a-t-il affirmé.

Une vingtaine de Jeunes N-VA affichent leur inclination pour Schild & Vrienden, un mouvement dont la VRT a débusqué des conversations secrètes entre membres échangeant des remarques racistes et sexistes voire affichant des sympathies pro-nazies. Certains Jeunes N-VA ont affiché leur soutien à l’organisation, d’autres, membres du parti nationaliste, ont participé à des actions ainsi qu’aux conversations secrètes sur internet. Quelques uns se trouvent sur les listes en vue des élections communales.

Bart De Wever dit avoir été choqué par ce qu’il a vu dans le reportage diffusé mercredi soir par la VRT. Il assure avoir pris des initiatives pour appréhender le problème au sein de son parti. « Ma mère me disait toujours qu’il faut être propre sur soi. C’est ce que nous allons faire », a-t-il dit.

Bart De Wever dit ne pas connaître les N-VA concernés. Le parti les convoquera. A ce stade, le président des nationalistes n’entend pas se prononcer sur leur possible éviction du parti. « Nous devons d’abord examiner avec précision ce qu’ils ont fait et ce qu’ils savaient à propos de ces messages extrémistes. Dans un Etat de droit, chacun a droit à un traitement équitable ».

Le reportage met au jour les sympathies de Schild & Vrienden pour le secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Theo Francken, l’organisation se chargeant notamment d’assurer sa sécurité lors d’une conférence à l’université. Sur une photo, on voit également le secrétaire d’Etat fédéral prendre la pose avec le chef de file de l’organisation d’extrême droite lors d’un événement organisé par une association catholique conservatrice flamande. « Francken n’a jamais demandé une telle chose », réagit jeudi Bart De Wever. « Je sais à quel jeu vont à présent jouer les médias: (nous rendre) coupables par association. Ce n’est pas la première fois. Mais nous allons procéder à un nettoyage, puis nous continuerons » notre action, a ajouté le président du parti. « Si certains souhaitent vraiment s’infiltrer, ce sera la porte », a-t-il assuré.

Un juge d’instruction chargé de l’enquête

Un juge d’instruction gantois a été chargé de diriger l’enquête judiciaire visant le groupe Schild & Vrienden, au coeur d’un reportage de la VRT diffusé mercredi soir, annonce la section Gand du parquet de Flandre orientale. Le juge d’instruction a le pouvoir d’ordonner des devoirs d’enquête supplémentaires. Il pourrait notamment ordonner aux journalistes de la chaîne publique flamande de lui donner leurs informations concernant ce groupe.

Une enquête pénale avait déjà été ouverte à la suite du reportage de l’émission Pano, qui mettait au jour des propos sexistes, antisémite et l’exhibition d’armes par des membres du groupe sur les réseaux sociaux.

« C’est à présent une enquête judiciaire », indique le parquet de Flandre orientale. « Le parquet a demandé à un juge d’instruction de prendre en charge l’enquête. »

La VRT a déjà indiqué qu’elle transmettrait à la justice les informations dont elle dispose sur Schild & Vrienden, « si on le demandait ».

On ignore à ce stade si le fondateur Dries Van Langenhove sera auditionné.

Contenu partenaire