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Sauvegarde du parc Léopold à Namur : le projet repensé n’est pas acceptable

Alors que la majorité évoquait un large consensus lors de la présentation des conclusions du Comité de conciliation sur l’avenir du Square Léopold, le son de cloche est différent du côté de l’opposition PS qui estime que « rien de ce que les Namurois réclamaient n’a été pris en compte » et que « le collège a enterré les résultats de la consultation populaire » du 8 février dernier.

Le Collectif pour la sauvegarde du Parc Léopold n’adhère pas non plus à ces conclusions et s’est joint à la conférence de presse du parti socialiste namurois organisée vendredi après-midi. La cheffe de groupe socialiste, Eliane Tillieux, a résumé les points qui ont été « gommés » par le comité de conciliation. Un centre commercial à taille humaine et modeste, un espace public arboré ouvert à tous et gratuit, un lien avec le quartier de Bomel, des places de parking en suffisance, des arbres préservés, d’autres espaces que du commerce pour laisser place à la culture et à la mixité des services… « Toutes ces questions-là ne sont pas résolues. Nous allons y revenir lors du prochain conseil communal (le 25 juin) », a-t-elle prévenu.

Eliane Tillieux a d’abord déploré la composition de ce comité qui comptait entres autres sept échevins du collège communal et les associations de commerçants de Namur et de Jambes. « Pourquoi n’a-t-on pas demandé à l’association des commerçants de Bouge? Puisqu’ils seront directement impactés par ce projet », a-t-elle demandé. Pour elle, le PS et le Collectif n’étaient pas suffisamment représentés, « le choix des acteurs de ce comité n’était évidemment pas neutre » et le comité était « orienté dès le départ ».

Le PS a en outre épinglé 64 questions de sa part qui sont pour la plupart restées sans réponse, « balayées », tout comme la démocratie locale, selon le parti. « On a été enfermé dans un débat relativement restreint », regrette encore Eliane Tillieux. « Il y a eu un certain silence du promoteur immobilier », a poursuivi le conseiller socialiste Antoine Piret.

Alors que le président du comité, Henri Bogaert, a déclaré plus tôt dans la journée que tous les membres étaient ressortis de la dernière réunion de jeudi « très contents » et que le collège se réjouissait d’un accord sur 80% du projet, le PS estime que les travaux du comité se sont soldés par un échec et qu’aucun consensus n’a été trouvé.

Marcel Guillaume, porte-parole du Collectif, a fait notamment remarquer que le nouveau projet de centre commercial présenté par les promoteurs aux membres du comité « était déjà entériné bien avant les résultats de l’étude qui devait en fixer la superficie idéale ».

Concernant la promesse du collège de maintenir neuf arbres au parc Léopold et de planter six nouveaux arbres, le Collectif n’y croit pas. « Je me demande bien où ils vont mettre ces six arbres », a-t-il confié au terme de ce point presse. D’après lui, la réhabilitation de l’espace public n’a jamais été évoquée et le jardin urbain proposé sur le toit du centre commercial est un « projet aménagé et conçu par un privé qui se fait au détriment d’un vrai espace public ». « On nous propose de la nature et des arbustes en pots à 18 mètres de hauteur », a-t-il déploré. Pour lui, la Ville va dans le sens du promoteur en faisant fi de l’avis des citoyens.

La volonté du PS namurois est de continuer à négocier sur ce projet. Il souhaite que le promoteur immobilier et le collège acceptent de revoir leur copie en fonction des inquiétudes qui ont été émises. « Le projet en l’état n’est pas acceptable », a lancé Antoine Piret. Le PTB Namur partage la même opinion.

Même s’il salue le travail du président du comité, Henri Bogaert, le groupe PS considère par ailleurs que ce dernier a des responsabilités dans cet échec. « Sa responsabilité est d’avoir clôturé sans aucun compromis. Je n’ai pas vu de propositions alternatives. On regrette cette absence de proactivité », a encore indiqué Antoine Piret.

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