« Sans bagages il est plus facile de tomber éperdument amoureux « 

La grande majorité des amours et des amitiés de vacances s’effritent dès qu’on défait ses bagages. Et ce n’est pas tant à cause d’un emploi du temps trop chargé, mais parce que ces nouveaux amis ne cadrent pas du tout dans notre vie quotidienne. « Pourtant, ces rencontres présentent des avantages » estime notre consoeur de Knack Ann Peuteman.

Il était fils de boucher et je lui avais prêté un livre. Il me le rendrait quand nous nous reverrions. Mais en dépit de toutes les bonnes résolutions, ses parents et les miens ne se sont plus jamais vus après ces vacances en Yougoslavie. Je me souviens vaguement que nous passions des heures ensemble à la piscine et que nous jouions à des jeux de société sous un parasol. Je me demande s’il a toujours le livre et s’il se souvient de sa propriétaire.

Matelas durs

Les amitiés et les amours de vacances : généralement il n’en reste plus grand-chose une fois qu’on a défait ses bagages. Le dernier jour, on échange adresses e-mail et numéros de téléphone avec la promesse de se contacter. Parfois, on s’envoie encore quelques SMS, mais la plupart du temps on ne se voit plus. Une fois qu’on retourne à l’école ou au boulot, les souvenirs de ces amis de vacances s’estompent rapidement. Pas tant à cause de notre emploi du temps chargé, mais surtout parce que les personnes rencontrées en vacances ne cadrent pas du tout dans notre vie quotidienne. Qui plus est, si on les rencontrait au café en Belgique, on les regarderait à peine.

En voyage, ces différences frappent beaucoup moins. On est détendu, déconnecté de la réalité et les sujets de conversation sont très faciles. « Vous aussi vous trouvez que les matelas de l’hôtel sont trop durs? Est-ce une bonne idée de visiter ce vieux palais ? Combien avez-vous payé vos billets ? » Si en plus ils parlent la même langue, l’amitié est conclue dans les dix minutes. Tout à coup, la Belgique semble ridiculement petite et les gens qui habitent à deux provinces semblent presque voisins. « Tu viens de Bruges, sérieusement ? Ma cousine y a été à l’école » entend-on. C’est suffisant pour réserver une chaise longue le long de la piscine pour l’autre ou boire un Ricard ou un gin-tonic ensemble au bar. Et si les enfants s’entendent et s’amusent dans la piscine, plus rien ne peut gâcher les vacances.

Sans bagages, il est très facile de tomber éperdument amoureux

Le beau mec musclé

La même chose vaut pour les amours de vacances. Vous êtes en voyage, vous rencontrez un beau mec et le soleil, l’atmosphère détendue et les cocktails font le reste. Sans les bagages émotionnels et pratiques que l’on traîne dans sa vie quotidienne, il est nettement plus facile de tomber éperdument amoureux. Sans parents protecteurs ou un ex jaloux dans les parages, sans exaspérations et tracas quotidiens, il est beaucoup plus facile de réprimer ses démons et ses petits côtés désagréables. Et dans un endroit paradisiaque, la distance n’a aucune importance. Même si votre amoureux rencontré en vacances habite à des milliers de kilomètres, l’amour semble triompher de tout. Jusqu’à ce qu’on rentre chez soi, qu’on se retrouve confronté à la réalité et qu’on réalise qu’on n’a rien en commun avec cet adonis, même s’il habitait au coin de la rue.

Pourtant, il ne s’agit pas d’un plaidoyer pour éviter les amitiés de vacances. Bien au contraire. Parfois, ces quelques semaines de vacances sont la seule période de l’année où on discute vraiment avec des personnes de milieu, de conviction, de formation et de revenu différents. La plupart d’entre nous restent toute l’année avec des gens qui leur ressemblent. On travaille, on habite, on fait du sport et on fréquente des gens du même bord que nous, ce qui nous fait trop souvent oublier que chacun ne pense pas et ne vit pas comme nous. Sortir de son cocon en été peut donc avoir du bon, même si après coup, cette amitié se limite à un simple SMS.

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