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« S’il y a des conditions claires, je suis prêt à envoyer des troupes au sol en Syrie »

Le ministre de la Défense Steven Vandeput s’inscrit en faveur d’une intervention militaire au sol en Syrie, et n’exclut pas la participation de soldats belges, déclare-t-il samedi dans plusieurs journaux. « Est-ce la position du gouvernement? Si c’est le cas, il faut d’urgence réunir le parlement », estime Elio Di Rupo.

Le Premier ministre Charles Michel et le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s’étaient exprimés plus tôt sur une éventuelle participation de la Belgique à des opérations militaires aériennes en Syrie.

Six chasseurs-bombardiers F-16 belges ont déjà participé aux opérations aériennes contre le groupe terroriste Etat islamique (EI) en Irak, rappelle le ministre de la Défense. « Si une coalition similaire se met en place pour la Syrie, nous ne pourrons pas rester à l’écart. »

« Il faut à terme déployer des troupes pour rétablir la paix, autrement une action militaire a peu de sens », indique-t-il dans une interview à De Morgen, se référant à la Libye, où les bombardements ont évincé Kadhafi mais n’ont pas mis un terme au chaos par la suite.

« Les soldats belges avec qui je parle sont prêts. Nous n’allons pas jouer les Rambo, mais s’il y a des conditions claires, je suis prêt à envoyer des troupes au sol en Syrie. »

« Une affaire d’une gravité sans nom »

Si la position exprimée par le ministre de la Défense, Steven Vandeput, est celle du gouvernement, le premier ministre doit venir s’expliquer au plus vite devant le parlement, a dès lors souligné le président du PS, Elio Di Rupo.

« Est-ce la position du gouvernement? Si c’est le cas, il faut d’urgence réunir le parlement. C’est une affaire d’une gravité sans nom. Le ministre de la Défense n’a pas vocation à s’aventurer comme ça et à engager le gouvernement de cette manière sans que le premier ministre ne présente une éventuelle proposition au parlement », a déclaré M. Di Rupo en marge d’une réunion de son parti.

Selon l’ancien premier ministre, la Belgique ne peut s’engager hors d’un mandat de l’ONU. « Nous, Belges, devons rester d’une grande prudence. Pour le PS, il faut une solution globale et durable. On ne peut concevoir une intervention sous l’angle purement militaire. Il faut aussi penser la reconstruction et le développement du pays, et rien ne peut être fait sans un mandat des Nations Unies. Cela implique un dialogue diplomatique intense entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et l’Union européenne en tant que telle, représentée par Federica Mogherini », a-t-il expliqué.

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