Gwendolyn Rutten © BELGA

Rutten: « Les militaires n’ont rien à faire en rue, on n’est pas à Kaboul »

Interrogée par la VRT, la présidente de l’Open VLD Gwendolyn Rutten estime que les patrouilles militaires n’ont rien à faire dans un pays comme la Belgique.

Invitée à réagir au cinquième State of the Union du président américain Barack Obama dans lequel il a proposé d’augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés, la libérale Gwendolyn Rutten estime « qu’on ne peut copier ce qui se fait aux États-Unis. Nous cédons déjà plus de la moitié de ce que nous gagnons, les Américains un quart ».

« Ne pas céder à ceux qui veulent plus d’impôts »

Si Gwendolyn Rutten ne désire pas aller aussi loin que le président américain, elle suit Obama dans son aspiration à combler les vides dans la législation de sorte que les entreprises ne puissent plus échapper aux impôts. « Les constructions financières érigées dans le but de ne pas contribuer sont inacceptables » dit-elle, tout en mettant en garde contre « ceux qui appellent à plus d’impôts ». « Nous verrons ce que nous pouvons faire de plus au sein du gouvernement » a-t-elle ajouté.

« Il faut tirer des leçons du 11 septembre »

Gwendolyn Rutten s’est également exprimée sur le débat lié à la sécurité. « Quand le péril guette, nous devons intervenir, la sécurité passe avant tout. Cependant, il faut bien réfléchir à ce genre de mesures ». Rutten dit éprouver beaucoup de respect à l’égard des militaires tout en soulignant qu’ils n’ont rien à faire dans les rues d’un pays comme la Belgique. « La Belgique n’est pas Kaboul ».

Citant les États-Unis, elle met en garde contre l’excès de mesures antiterroristes. « Nous devons tirer des leçons du 11 septembre. Aux États-Unis, ils sont allés beaucoup trop loin ». En revanche, Rutten estime que l’idée du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) d’examiner davantage les données de vols est négociable.

A ce propos, le Secrétaire d’Etat à la Vie privée Bart Tommelein (Open VLD) a demandé à son collègue Jambon d’expliquer la mesure. « Je réalise qu’améliorer la sécurité est très important. Mais en même temps, il est de mon devoir de protéger la vie privée. Et c’est ce que je ferai. On ne peut pas conserver des données pendant des années sans but précis ». Les 12 mesures antiterroristes proposées par le gouvernement Michel font l’objet de critiques de la part de certains juristes et de la Ligue des droits de l’homme.

Rutten comprend l’inquiétude concernant le rassemblement de données personnelles. « Il faut se demander ce qu’on en fait. Que l’état et les services de renseignements possèdent ces données ne pose pas de problème, mais il est inacceptable de recevoir une facture plus chère de la part de son assureur parce qu’on doit suivre un régime sans sel. Il vaut mieux se montrer équilibré maintenant, que de devoir adapter la méthode plus tard ».

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