Didier Reynders. © Belga

Reynders : « Nous continuons à participer à une série d’opérations militaires »

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a assuré mardi que la Belgique participerait en 2015 aux « mesures de réassurance » décidées par l’Otan pour ses membres d’Europe de l’Est inquiets de l’expansionnisme manifesté par la Russie ainsi qu’à la future mission de l’Alliance atlantique en Afghanistan, répondant ainsi indirectement aux propos du chef de la diplomatie américaine, John Kerry.

« La Belgique participe en 2015 aux trois volets – maritime, aérien et terrestre. La décision est très claire. On a bien l’intention de poursuivre cela et c’est très clair aussi du côté de la Défense », a-t-il affirmé à la presse en marge d’une réunion des chefs de la diplomatie alliés à Bruxelles. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a quant à lui exhorté mardi en séance les Européens à cesser de réduire leurs budgets de défense, précisant s’exprimer « à la demande du Congrès américain », mais sans citer aucun pays en particulier, selon des diplomates. Les Etats-Unis, et le président Barack Obama en tête, pressent en effet leurs alliés d’en faire plus en matière de défense et que chaque pays contribue aux opérations de l’Alliance.

Et lors du dernier sommet atlantique, début septembre au Pays de Galles, les dirigeants alliés – dont à l’époque le Premier ministre belge démissionnaire Elio Di Rupo – ont convenu « d’inverser la tendance à la baisse des budgets de défense » et affiché l’intention « d’accroître les dépenses de défense en termes réels à mesure que le PIB augmentera », avec l’objectif de se rapprocher, dans les dix années à venir, des 2% du PIB consacrés à la défense. Or, le gouvernement Michel 1er a prévu une réduction du budget de la Défense de plus d’1,5 milliard d’euros sur la durée de la législature (dont 220 millions environ dès l’an prochain), avec le risque de tomber des 0,66% actuels du PIB en termes réels à 0,5% en 2019. Dans son exposé, M. Kerry n’a pas cité de pays en particulier, mais « on s’est senti un peu visé », a confié un diplomate belge au journal « La Libre Belgique ».

« Nous continuons à participer à une série d’opérations », a poursuivi M. Reynders en rappelant également que la Belgique était engagée avec des avions de combat F-16 dans la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique en Irak – même si le « patron » de l’armée, le général Van Caelenberge, a prévenu qu’il n’aurait plus d’argent pour financer cette opération au-delà de juin prochain. Le ministre de la Défense, Steven Vandeput, doit pour sa part présenter le 12 décembre sa « note sur les engagements opérationnels » en 2015 au Conseil des ministres. Dans le lot devrait figurer une participation à la nouvelle mission de l’Otan en Afghanistan, baptisée « Resolute Support » et que l’Alliance a lancée mardi. La contribution belge devrait aller de « 50 à 60 » personnes déployées principalement à Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, aux côtés de forces allemandes. M. Reynders a aussi insisté sur la volonté du gouvernement Michel de réaliser une série de gros investissements, dont le remplacement des F-16 et celui des frégates multifonctionnelles de la Marine. Il a appelé devant ses homologues de l’Otan et en présence de la nouvelle haute représentante pour la politique étrangère de l’Union européenne, Federica Mogherini, à une meilleure coopération entre l’Otan et l’UE en matière de défense et de programmes militaires.

Contenu partenaire