Rik Daems © Belga

« Reynders n’a pas été élu parce qu’il était trop fort »

Didier Reynders doit peut-être une partie de son échec au fait qu’il était un candidat « trop fort » pour des pays qui préfèrent un Conseil de l’Europe plus faible, ont laissé entendre jeudi Rik Daems (Open Vld) et Petra De Sutter (Groen) qui siègent dans l’assemblée parlementaire du Conseil.

La candidate croate Marija Pecjinovic Buric, ministre des Affaires étrangères de son pays, a été préférée mercredi soir à M. Reynders par 159 voix contre 105. Plusieurs motifs expliquent cette défaite du chef de la diplomatie belge, selon ces députés: le soutien du camp conservateur à Mme Buric, un effet « eurovision » – soit le soutien des pays proches de la Croatie -, le fait que ce poste ait été quasi-exclusivement occupé par des hommes depuis sa création, etc.

A entendre la députée écologiste, interrogée sur La Première, M. Reynders a perdu une partie du soutien qui lui paraissait acquis dans les dernières semaines, notamment dans les rangs socialistes et écologistes. Le ministre belge s’est peut-être montré trop sûr de lui, a-t-elle expliqué.

Le retour des Russes dans l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe n’a manifestement pas joué en faveur du candidat libéral. « C’est la figure de Didier Reynders, une personnalité forte et compétente, qui a peut-être effrayé certains », a souligné Mme De Sutter. « On a entendu que certaines délégations, les Russes notamment, préféraient un secrétaire général avec une personnalité moins forte et moins compétente que M. Reynders. C’est une évolution que l’on remarque en Europe: certains pays, certains partis trouvent que l’on a besoin d’un peu moins d’Europe et de droits de l’homme, que c’est le passé et qu’on peut passer à autre chose ».

« Certains préfèrent quelqu’un sur qui on peut exercer son influence. Et Didier Reynders est vu comme une personne qui veut tracer sa propre ligne et sur qui on n’a pas d’influence », a dit M. Daems, interrogé sur la VRT.

La politique du gouvernement fédéral sortant et la lettre de 150 académiciens envoyée au Conseil de l’Europe pour dénoncer le peu d’empressement du gouvernement belge à rapatrier les enfants de djihadistes coincés en Syrie a eu peu d’impact, estime Mme De Sutter. « Tous les pays ont des problèmes avec les droits de l’homme », a-t-elle fait remarquer.

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