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Reynders: « Des solutions à l’étranger valent mieux que des applaudissements en Belgique »

« En tant que ministre des Affaires étrangères il importe surtout de trouver des solutions aux dossiers à l’étranger plutôt que de récolter les applaudissements en Belgique », a rétorqué le vice-premier ministre MR Didier Reynders aux critiques émises quant au fait qu’il serait un chef de la diplomatie trop transparent. « Un campagne publique se révèle un choix contre-productif dans certains pays ».

« Je lis parfois que je ne parle pas d’une voix assez forte mais cela donnerait-il des résultats ? « , s’interroge Didier Reynders sur le chemin du retour de sa visite de trois jours en Iran. M. Reynders estime qu’il est très facile en tant que ministre de se rendre populaire par le biais de déclarations fortes mais cela ne permet pas toujours de débloquer un dossier. Il s’estime renforcé par le dénouement du dossier des enfants congolais destinés à l’adoption.

« J’ai demandé aux familles de rester discrètes et j’ai dit que je ne viendrai pas à l’aéroport », explique-t-il. Il ajoute que se « faire déclarer persona non grata dans certains pays ne contribue pas à aider la situation des populations locales ». Le vice-premier avait déjà fait savoir précédemment lors de sa visite en Iran préférer être plus discret en Belgique mais plus efficace à l’étranger, « au contraire de certains de mes prédécesseurs ».

Reynders ne veut pas citer de noms mais il semble faire allusion à Karel De Gucht (Open Vld) qui s’était jadis heurté de plein fouet au pouvoir à Kinshasa. Lors de ses discussions avec les autorités de Téhéran, il a également évoqué l’islam et l’islamisme. Il plaide pour que, dans notre pays et en Europe, de plus nombreux imams soient formés par la communauté musulmane locale, réputée prêcher un islam plus modéré, plus en phase avec les normes, les valeurs et les principes européens.

Didier Reynders cite ainsi l’exemple de l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, où l’islam cohabite parfaitement avec les traditions et coutumes locales et où on est parvenu à faire perdurer un islam modéré. Didier Reynders a également rappelé que dans certains quartiers en Belgique, l’intégration n’a pas réussi. « Cela ne signifie pas que je veuille mettre en doute une communauté dans son ensemble », insiste-t-il. Il tient d’ailleurs à balayer d’abord devant sa porte car du point de vue de l’accès au monde du travail ou de la formation, il y a encore des progrès à faire.

Le vice-premier est aussi revenu sur la question des droits de l’homme en Iran. Malgré le fait que le nombre de condamnations à mort se compte toujours en centaines chaque année, Didier Reynders dit avoir noté une évolution depuis sa précédente visite à Téhéran en février de l’an dernier. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré être prêt à un dialogue sur tous les sujets, également sur ceux où il persiste des désaccords. En ce qui concerne la peine capitale, Didier Reynders s’est laissé dire qu’elle est essentiellement appliquée pour des délits liés à la drogue. L’Iran se dit prêt à discuter avec l’Europe des expériences que celle-ci pourrait fournir en matière de lutte contre les trafics, précise encore M. Reynders.

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