© Image Globe / NICOLAS MAETERLINCK

Révélations sur les projets du prince Laurent en Angola

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Le fils cadet d’Albert II travaille sur des projets « environnementaux » en Angola. Ses contacts avec Isabel dos Santos, la fille du président angolais, ne seraient pas restés sans suites.

Ni le Palais, ni le gouvernement n’ont été informés : Laurent a eu des contacts, à Bruxelles, avec des diplomates angolais. L’Angola serait intéressé par les projets sur l’énergie renouvelable développés par la fondation du prince, assure ce matin le journal flamand De Morgen. Cela concernerait une offre globale pour la capitale Luanda. Mais « rien pour l’instant n’a été signé », signale Alex Tallon, le liquidateur du GRECT, la fondation – à vocation plus financière et immobilière qu’écologique – dont le prince est le président-fondateur.

L’affaire est délicate. En 2011, Laurent a séjourné en RDC et en Angola, un voyage non autorisé par le gouvernement et qui a suscité une vive controverse en Belgique. Son père, Albert, avait lui-même interdit au prince de partir. A son retour d’Afrique centrale, Laurent a été convoqué chez l’ancien Premier ministre Yves Leterme, qui lui a fait signer un document, sous peine de perdre sa dotation de quelque 300 000 euros. Laurent s’est engagé à consulter préalablement le ministre des Affaires étrangères pour tout déplacement à l’étranger impliquant des contacts politiques ou des projets de développement, mais aussi pour tout contact avec des officiels étrangers en Belgique en dehors de ses fonctions de représentation.

Le déplacement au Congo et en Angola, organisé au nom du GRECT, visait à mettre sur pied « l’une ou l’autre activité d’affaires », estime Pierre Chevalier, ex-député, ex-secrétaire d’Etat, senior vice-président du Groupe Forrest. Chevalier, cité par le journaliste et écrivain flamand Mario Danneels (auteur de l’ouvrage Le Pestiféré de Laeken), suppose aussi que les séjours de Laurent et de son entourage à Kinshasa et Lubumbashi n’ont été qu’ « un leurre destiné à cacher le déplacement dans un pays voisin. L’Angola était pour eux économiquement beaucoup plus intéressant. Car ils y ont eu sur place des contacts avec Isabel dos Santos ».

Fille aînée du président angolais, Isabel dos Santos est considéré comme la femme la plus puissante et la plus riche de l’Afrique subsaharienne. Elle a créé un empire financier et a des intérêts dans le pétrole notamment.

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