CHU Brugmann

Réseau IRIS en grève: des groupes de travail pour aborder certaines revendications du personnel hospitalier

La réunion de lundi du « Comité C Iris », en parallèle de la grève de 24h d’une grande partie du personnel des hôpitaux bruxellois de ce réseau (CHU Brugmann, CHU Saint-Pierre, Institut Bordet, hôpital des enfants Reine Fabiola et Hôpitaux Iris Sud), a débouché sur l’organisation de « groupes de travail » qui vont se pencher sur différents points de tension qui n’impliquent pas de changements de l’enveloppe financière.

Le règlement sur la procédure de demande des congés annuels par le personnel, la gestion de l’absentéisme, etc. Les syndicats semblent tirer un bilan ni enthousiaste ni décevant de cette réunion avec des responsables de la faitière Iris et des différents hôpitaux de ce réseau, alors que le personnel hospitalier exprimait devant le bâtiment son ras-le-bol face à une charge de travail jugée trop lourde.

Selon Carine Rotseleur, secrétaire régionale de la CGSP et elle-même présente à la réunion, les directeurs généraux des cinq structures hospitalières (sur 11 sites) du réseau Iris ont été « surpris » par la mobilisation du personnel gréviste face au bâtiment de la rue Dejoncker, et par les récits de la vingtaine de travailleurs invités à venir s’exprimer en entame de réunion. Jusque là, les affirmations et revendications des syndicats pouvaient être balayées par les directions, accusées d’être peu réalistes. Mais la parole des infirmiers et autres travailleurs a permis de mettre des mots bien concrets sur la souffrance du personnel hospitalier, estime-t-elle.

« Vint-cinq travailleurs ont pris la parole à tour de rôle, expliquant pourquoi ils ont la boule au ventre, pourquoi ils pleurent quand ils rentrent de leur service, pourquoi ils envisagent de quitter le métier après un an, ils ont parlé de la cadence infernale du boulot, des patients qui meurent, des tâches administratives qu’ils doivent de plus en en plus effectuer, plutôt que de s’occuper des patients, de faire des soins, … », explique Carine Rotseleur. Les récits ont, selon elle, touché les responsables présents à la réunion, notamment les directeurs généraux des hôpitaux dont les syndicats avaient exceptionnellement demandé la présence en plus des représentants de la faitière Iris.

Des groupes de travail seront organisés de manière régulière, normalement jusqu’à une nouvelle assemblée générale des personnels en septembre, selon Carine Rotseleur. Les directions devraient pouvoir y faire des propositions, et recevoir l’avis des syndicats. L’objectif idéal est d’ailleurs de ne plus faire grève jusqu’à septembre, ajoute-t-elle, même si cela dépendra aussi de l’attitude et de l’écoute des directions locales. Parallèlement, il est prévu que chaque « secteur » ou « campus » (chaque hôpital ou site) compose son cahier de revendications. Le nerf de la guerre, l’argent, reste en très grande partie dans les mains du fédéral, et il faudra donc aussi attendre la formation d’un nouveau gouvernement à ce niveau, précise la secrétaire régionale CGSP. La situation tendue au sein des hôpitaux bruxellois ne date pas d’hier, mais « la situation s’est aggravée avec les économies de Maggie De Block », dernière ministre de la Santé publique, estime-t-elle. Les syndicats parlent d’économies forcées à hauteur de 15 millions d’euros pour les hôpitaux bruxellois en 2018. Sur ce point-là, le président du CA de la faitière Iris et son administrateur délégué n’ont pu qu’assurer les travailleurs de leur soutien, lundi, et « s’engager à porter nos messages auprès des politiques et à demander du financement », ajoute Carine Rotseleur.

Contenu partenaire