Pascal Smet, Ben Weyts, Jacqueline Galant et Carlo Di Antonio autour de la table. © BELGA/Eric Lalmand

RER: La concertation est (re)lancée, les ministres feront le point tous les trois mois

Les ministres de la Mobilité des entités fédérale et régionales réunis vendredi au sein du Comité exécutif des Ministres de la Mobilité (CEMM) ont décidé de se voir désormais tous les trois mois pour aborder les questions relatives à l’intermodalité dans les déplacements à commencer la plus aiguë du moment: le Réseau express régional (RER) qui occupe le devant de la scène dans ce domaine, avec celui des tunnels bruxellois.

La concertation se fera au départ des structures simplifiées à trois niveaux: ministériel (le CEMM), intercabinets (les chefs de cabinet) pour préparer les réunions des ministres, et opérationnel (groupe technique réunissant essentiellement les opérateurs de transport).

La réunion de vendredi était la première de ce comité depuis 2003. Y participaient, outre la ministre fédérale Jacqueline Galant (MR) qui recevait ses collègues à son cabinet, les ministres régionaux Carlo Di Antonio (cdH/Wallonie); Pascal Smet (sp.a/Bruxelles) et Ben Weyts (N-VA/Flandre), les patrons de la SNCB et d’Infrabel, Jo Cornu et Luc Lallemand.

Ceux-ci ont ainsi dressé un état de lieux du dossier RER et notamment dans son volet financier. Pour achever le RER, il faut encore consacrer quelque 920 millions d’euros à cette pièce maîtresse pour la mobilité des navetteurs – dont l’écrasante majorité proviennent de la zone RER, selon Pascal Smet -, 277 millions pour la ligne 161 Bruxelles-Ottignies, 490 pour la ligne 124 Bruxelles-Nivelles et 153 millions pour les gares.

Il reste 100 millions d’euros dans le fonds RER. La Wallonie est prête à assurer un pré-financement à hauteur de 200 millions.

A l’issue de la réunion, Mme Galant a promis de venir au Conseil des ministres fédéral avec des propositions résoudre cette équation budgétaire. Selon la ministre fédérale, la simplification des organes devrait permettre de « de faciliter l’émergence d’une vision à long terme pour une politique de mobilité intégrée entre le Fédéral et les Régions ».

La plateforme d’intermodalité travaillera notamment à la définition des lignes de force des plans de transport 2017 et 2030, mais aussi à la vision à long terme de la mobilité intermodale et durable du pays dont les chemins de fer constituent l’épine dorsale du système de transport public.

Se félicitant, comme ses homologues wallon Carlo Di Antonio, et flamand, Ben Weyts, de la simplification des structures de concertation et de la transparence recherchée à travers l’état des lieux présenté, Pascal Smet a précisé qu’il avait été décidé de réserver une place aux Régions au sein des Conseils d’administration de la SNCB et d’Infrabel. Pour lui, « si les chemins de fer doivent constituer l’épine dorsale de la politique de mobilité, il faut impliquer les Régions dès le départ ».

« On est dans un dialogue constructif, mais le vrai test c’est 2017 (ndlr: et le plan transport). Sur les lignes de la zone RER, il faut au moins quatre trains par heure aux heures de pointe », a-t-il ajouté.

Ayant quitté la réunion plus discrètement, le ministre flamand de la Mobilité Ben Weyts s’est quant à lui déclaré satisfait de voir que le transport des personnes et des marchandises soit examiné séparément sur le plan des priorités, comme la Flandre le demande. Il a toutefois dit déplorer qu’il n’y ait pas d’accord sur la dissociation du dossier du RER autour de Bruxelles des RER d’Anvers et de Gand.

Selon M. Weyts, Jacquelin Galant était pourtant d’accord. « Bruxelles et la Wallonie s’en tiennent à une sorte de politique du gaufrier », a-t-il commenté.

La prochaine réunion du comité a été fixée au 27 mai.

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