La réouverture des terrasses, point de mire des assouplissements en plein air © belga

Réouverture de l’horeca : « Vous n’imaginez pas la joie que j’éprouve »

Stagiaire Le Vif

Depuis la réouverture partielle il y a un mois, puis complète mercredi, l’horeca a été confronté à quelques difficultés. Malgré cela, le bilan reste positif et optimiste face à cet été déconfiné.

Depuis mercredi les établissements Horeca peuvent être ouverts tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ainsi que de 05h00 du matin à 23h30. En ce qui concerne les autres mesures sanitaires, elles restent les mêmes. Le nombre maximum de personnes par table restede quatre avec une distance d’au moins 1,5m entre elles et à l’intérieur il faudra surveiller la qualité de l’air et veiller à aérer les salles. Malgré ces restrictions, la situation ressemble à un « retour à la normale », mais cette réouverture complète est accompagnée de quelques difficultés que le secteur de l’Horeca affronte avec beaucoup d’optimisme.

Un manque de personnel

C’est surtout le manque d’effectifs qui se fait sentir en cette réouverture des bars et restaurants, un manque qui va s’accentuer avec la récente levée d’autres mesures sanitaires. Les établissements peuvent maintenant ouvrir plus longtemps, mais souffrent d’un manque de personnel.

Fabien Hermans, directeur de la fédération Horeca Bruxelles s’inquiète de cette situation qu’il qualifie de « souci catastrophique ». Le manque d’effectifs est entre autres dû à la réorientation du personnel pendant la période de fermeture , »ils ont quitté le secteur parce que ces gens ont besoin d’argent ». La réouverture, quant à elle, est une très bonne nouvelle, « vraiment très positive », même si ses débuts ont été compliqués à cause d’un temps moyen qui a persisté. « Il a fait mauvais pendant 3 semaines donc on a eu une réouverture en mode mineur, mais là on passe du mode mineur au mode super-sonic ».

Cependant, ce retour en masse des Belges dans les bars et restaurants pourrait mettre le personnel en surcharge de travail, « j’espère qu’on ne va pas épuiser le personnel qui est là aujourd’hui ». Concernant les solutions pour pallier cette situation, le président de la fédération Horeca Bruxelles parle d’une « réunion d’urgence » et de « se mettre autour de la table avec des organes régionaux de l’emploi ». Il blâme aussi le télétravail qui selon lui est une « catastrophe pour l’activité », car les bars et restaurants dans les zones de bureaux enregistrent beaucoup moins de fréquentation.

Du côté des serveurs, on observe les mêmes préoccupations. Kaïma a eu son premier jour de travail dans un restaurant qui a ouvert mercredi, elle explique que c’était « le rush total » car elle était toute seule en service. C’était tout aussi dur à gérer pour le cuisinier du restaurant dans lequel elle travaille, « La cuisine n’avait pas été utilisée depuis des mois donc le cuisinier galérait un peu ». Elsa, serveuse dans un bar restaurant à Bruxelles s’est retrouvée dans une position similaire, elle a dû demander à sa patronne de réduire ses horaires, « mine de rien hier je suis quand même restée toute la journée ». Cependant la charge de travail ne l’empêche pas de voir le positif, elle explique : « on ressent beaucoup de joie, que ce soit du côté des clients ou des patrons, ils sont contents que ça fonctionne ».

« On a un objectif, c’est de rester positif »

Les difficultés n’empêchent pas les travailleurs de l’horeca d’être heureux de pouvoir enfin revenir travailler. Concernant celles-ci, Arnaud, serveur depuis 4 ans dans un grand établissement bruxellois, préfère voir le bon côté des choses : « je n’ai pas envie de me plaindre parce qu’on a été tellement sans rien ». Les sept mois de fermeture ont été pesants, et cela se ressent beaucoup. L’établissement dans lequel travaille Arnaud est complet depuis l’ouverture, « ça manquait à tout le monde, aux clients et à nous ».

Alex, co-gérant d’un bar, a lui aussi adopté la stratégie du verre à moitié plein. La fermeture a été une période très difficile pour son établissement et son équipe : « La vente à emporter ce n’est pas un business qu’on fait d’habitude, il ne représente que 5 % de notre chiffre d’affaire », « on ne savait pas comment payer les factures ». Revenir au travail est un grand soulagement pour lui car le confinement a été une vraie claque financière pour son établissement « avec mon associé on s’est dit qu’on n’allait jamais oublier ». C’est de cette période sombre qu’il se souvient lorsque les difficultés apparaissent car sa philosophie est très simple : « on a des problèmes comme tous les autres, mais on a un objectif, c’est de rester positif ». Et même plus que du soulagement, Alex se dit heureux : « maintenant vous n’imaginez même pas la joie que j’éprouve » .

Angèle Bilégué.

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