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Record du nombre de plaintes contre des policiers en 2018

Le Comité P, en charge du contrôle des forces de police, a reçu en 2018 un nombre record de plaintes à l’encontre de policiers, ressort-il du bilan annuel publié mardi par les services de police. Il y a eu au total 2.965 plaintes, soit une hausse d’environ 8,5% par rapport à 2017. Le précédent record datait de 2013 (2.885 plaintes).

Pour être précis, il s’agit du nombre de dossiers ouverts, il n’est pas tenu compte du jugement rendu par le Comité P. Dans 69,5% des cas, le Comité P conclut qu' »aucune faute » n’a été commise, dans 11,5% qu’il y en a bel et bien eu. Certaines affaires sont aussi clôturées car les corps de police concernés ont déjà pris leurs propres mesures, parce qu’elles sont prises en charge par la justice, parce que les preuves sont insuffisantes ou encore parce que le Comité P n’est pas compétent.

Les types de plaintes les plus fréquentes concernent la façon « injuste, incomplète, négligente ou non pertinente » (14,5% des cas) dont la police a exercé sa mission, la police qui s’est montrée partisane ou n’a pas traité les parties sur un pied d’égalité (12,9%). Des témoignages d’intimidation, de manque de politesse, de non présentation ou d’usage disproportionné de violence sont aussi rapportés.

Le Comité P souligne qu’il s’agit ici de faits mentionnés comme ils sont ressentis par les citoyens qui les dénoncent.

Dans son rapport annuel, le Comité P revient également sur quelques enquêtes concrètes même s’il elles n’ont pas fait l’objet de plaintes. Il souligne notamment qu’il n’existe encore aucun centre de traitement spécifique et bien situé où la police peut emmener les migrants. Ces derniers sont traités généralement correctement et humainement par les policiers qui collaborent de plus en plus avec l’Office des étrangers et les ONG. La communication entre toutes ces instances est néanmoins encore à améliorer, selon le rapport.

Il est également fait mention de la question des enquêtes médico-légales dans un environnement informatisé. Le soutien des unités de lutte contre la criminalité informatique (USC) de la police fédérale n’est pas suffisant et il n’y a pas de vision et de stratégie intégrées, de capacité en personnel, de gestion des connaissances et de ressources budgétaires et matérielles. La police fédérale et le SPF Intérieur sont conscients des problèmes, assurent-ils, et prennent des initiatives pour améliorer la situation.

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