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Rapprochement entre Resa et Ores? « Désavantageux pour le consommateur liégeois »

Le gestionnaire du réseau de distribution (GRD) d’électricité et de gaz en province de Liège, Resa, va sortir du groupe Nethys, a décidé le CA de Finanpart, filiale intermédiaire entre l’intercommunale Publifin et la société Nethys. Un éventuel rapprochement avec le GRD Ores est envisagé. Avec quelles conséquences pour le consommateur ?

Ceci se ferait au désavantage du consommateur liégeois, qui bénéficie de tarifs de distribution de l’énergie plus bas que dans les zones desservies par Ores, estime Damien Ernst, professeur à l’Université de Liège (ULiège), spécialisé dans le domaine de l’énergie. « Il est possible d’opérer une fusion (entre Ores et Resa, NDLR) sans impacter les tarifs de distribution mais c’est tout de même la porte ouverte à une uniformisation des tarifs », avance Damien Ernst. Or, Resa pratique un tarif de neuf centimes par kilowatt-heure distribué tandis que le maximum appliqué par Ores, comme à Verviers, s’élève à près de 15 centimes par kwh.

« Ceci ne concerne bien entendu que la distribution », insiste le professeur de l’ULiège. Pour donner un ordre de grandeur, payer six centimes supplémentaires par kwh distribué, « ce serait comme si la composante énergie de la facture du consommateur liégeois doublait », explique-t-il. « Ce serait la première étape vers une uniformisation des tarifs en Wallonie. »

Pour les autres consommateurs, en revanche, l’opération pourrait être bénéfique. « Les Liégeois paieront plus et les autres pourront moins débourser. Surtout pour les zones rurales où la distribution est plus chère. On se dirigerait alors vers un système où les villes paient davantage » pour permettre aux campagnes d’être fournies en électricité et gaz.

Le rapprochement entre Resa et Ores, déjà présent dans 75% des communes wallonnes, donnerait en tout cas naissance à un GRD géant. « Ores a déjà englobé d’autres gestionnaires par le passé. Resa entrerait très probablement dans Ores et en échange, Publifin deviendrait actionnaire d’une partie d’Ores », anticipe M. Ernst.

Il n’y aurait toutefois pas de conséquences sur un éventuel manque de concurrence car « il n’y a de toute façon pas de compétition entre GRD mais une situation de monopole » dans la région où ils sont établis, conclut-il.

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