Annick De Ridder © Belga

Qui est Annick De Ridder, la nouvelle femme forte de la N-VA ?

Muriel Lefevre

Avec Annick De Ridder, Bart De Wever pourrait bien avoir trouvé sa nouvelle Liesbeth Homans. Sauf que sa réputation de retourneuse de veste ne fait pas l’unanimité chez les nationalistes flamands.

Annick De Ridder vient d’être propulsée deuxième sur la liste de la N-VA à Anvers. Cela n’a pas surpris les observateurs politiques en Flandre, puisqu’elle fait partie du premier cercle de Bart De Wever. Une telle avancée n’était pourtant pas une évidence. En passant deuxième, elle dame le pion à la seule autre échevine du parti à Anvers (Nabilla Aït Daoud) et grille la politesse au premier échevin actuel. Une telle promotion fait aussi gausser en coulisses, puisque De Ridder fait l’objet de nombreuses réticences au sein de son propre parti.

Une réputation de traîtresse

Elle fait partie de la vague d’anciens de l’Open VLD anversois qui ont retourné leur veste lorsque le parti se retrouva pris en tenaille dans le duel entre Bart De wever et Patrick Janssens.

Beaucoup pensent que son adhésion tardive était donc surtout de l’opportunisme. Il est vrai qu’on ne peut pas parler de vocation précoce pour le nationalisme flamand dans le cas de madame De Ridder. Étudiante, elle était au JongVLD et acquiert sa renommée nationale lorsqu’elle prend l’initiative d’organiser une conférence spéciale sur le vote des migrants en 2004. Une expérience qu’elle a détestée pourtant et qui mettra en lumières les déchirements internes de l’Open VLD et signera surtout le début de son déclin. Mais l’expérience va lui servir de tremplin pour se faire élire députée. Une fois dans la place, elle va vite devenir l’une des meilleurs. Son style décontracté et sa verve font mouche. Néanmoins, lorsque l’Open VLD atterrit dans l’opposition, elle quitte la politique et rejoint un bureau de consultance avant de revenir en politique à l’automne 2013. Mais ce ne sera que pour mieux rejoindre la N-VA.

Si la section locale de l’Open VLD d’Anvers a toujours été traditionnellement plus à droite, sa désertion va être une pilule particulièrement amère pour le parti qui avait placé en elle beaucoup d’espoir. On lui avait, en effet, en 2012, offert la place de tête de liste. Et lorsqu’elle quitte brusquement quelques mois plus tard le parti, Annemie Turtelboom devra la remplacer en urgence.

Parfait petit soldat

Aujourd’hui, De Ridder est un petit soldat de la N-VA parfaitement discipliné. Au parlement, elle se fait l’écho fidèle de la mairie d’Anvers, où elle intervient principalement dans les dossiers de mobilité et de port. Il n’est pas rare non plus qu’elle se métamorphose en supermilitante sur Twitter. En étant placé deuxième, il y a de très fortes chances que De Ridder obtienne un poste d’échevin. Mais de là à prendre la place de De Wever si, à tout hasard, il occuperait un poste dans un éventuel gouvernement fédéral après 2019 ? « Pas nécessairement », répond le principal intéressé qui garde sa confiance au premier échevin actuel Koen Kennis.

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