Question(s) royale(s) : le Conseil de déontologie journalistique est-il compétent ?

Saisi ce mercredi par le Palais royal, après la publication du livre de Frédéric Deborsu, le CDJ tranchera sur sa compétence en la matière dans quinze jours.

« Notre prochaine réunion plénière a lieu à la mi-novembre. Nous y déciderons si, oui ou non, nous sommes compétents », nous a expliqué André Linard, le secrétaire général du Conseil de déontologie journalistique (CDJ). C’est que l’objet du litige est un livre et non un produit d’éditeur de presse (presse quotidienne, presse périodique, site d’info, blog journalistique personnel, radio, télévision). La requête introduite ce mercredi matin par le Palais royal – la saisie du CDJ sur d’éventuels manquements déontologiques de Frédéric Deborsu, auteur du livre Question(s) royale(s) – signifie soit une demande d’information fournie par le CDJ, soit une médiation, soit une plainte pure et simple (pour propos injurieux, qui constituent un manquement déontologique au code journalistique). Le Palais n’a pas précisé la nature de sa requête et « pour l’instant, le CDJ ne tient pas à s’exprimer à ce sujet », nous dit André Linard. Dans tous les cas, le durée moyenne d’une procédure déclenchée par le CDJ est de 4 à 5 mois.

Pendant ce temps, selon nos informations, au sein même de la RTBF, le service public employeur de Frédéric Deborsu, direction de l’information et société des journalistes (SDR), continuent à se tâter sur la même question : en substance, sommes-nous compétents pour rendre un avis, pour prendre une mesure, puisque Frédéric Deborsu est attaqué pour un travail qui n’entre pas dans l’exercice de ses fonctions à la RTBF ? Une solution pourrait dès lors être la saisie du Comité de déontologie interne à la RTBF. La SDR (12 membres) pourrait le décider lors de son prochain bureau, le 14 novembre. Ce Comité de déontologie est composé de 4 membres : le directeur de l’information (Jean-Pierre Jacqmin), le président de la SDR (François Louis), un journaliste extérieur et un magistrat retraité.

Il nous revient, par ailleurs, que parmi les journalistes de la RTBF, une majorité estime que Frédéric Deborsu a franchi, avec son livre, les limites de la déontologie journalistique. « Limites avec lesquelles il avait déjà flirté à plusieurs reprises, lors d’enquêtes télévisées passées », résume un membre de la rédaction. Au point que de plus en plus de ses collègues considèrent que « l’avenir de Deborsu n’est plus à la RTBF ». Certains allant même jusqu’à voir dans la charge anti-RTBF extrêmement violente des journaux Sud Presse, samedi dernier (« Deborsu envoyé au goulag par sa direction »), une semaine après la publication en primeur d’extraits de Question(s) Royale(s) dans ces mêmes journaux, préfigure l’arrivée prochaine du journaliste à Sud Presse…

Thierry Fiorilli

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