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Quelles réponses donner aux jeunes qui se mobilisent pour le climat?

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Des « héros ». Même le roi Philippe salue les marcheurs pour le climat, en particulier les étudiants. Pour sauver la planète, ils réclament un changement radical, de système politique et économique. Prêts qu’ils sont eux-mêmes, disent-ils, à changer leur mode de vie et de consommation. Voici déjà des pistes, concrètes, à leur soumettre.

Ils étaient 3 000, la première fois, début de l’année. Puis 12 500, mi-janvier. Et 35 000, encore, une semaine plus tard. Tous les jeudis, désormais, ces étudiants du secondaire défilent dans les rues de Bruxelles, brossant les cours pour réclamer une action urgente pour le climat. Ils seront désormais rejoints par ceux du supérieur, qui ont terminé leurs examens, alors que les adultes leur ont emboîté le pas le 27 janvier (70 000 manifestants à Bruxelles). Où donc ce mouvement, Youth for Climate, s’arrêtera-t-il ?  » Heroes ! « , s’est exclamée la Suédoise Greta Thunberg, 13 ans, à l’origine, l’année passée, de ce mouvement hors du commun. Ces marches entendent mettre les adultes devant leurs responsabilités. Parce que, clament les slogans des jeunes manifestants,  » il n’y a qu’une planète « . Et que,  » quand c’est fondu, c’est foutu « .

Ecoutez notre voix sinon, en mai, vous ne l’aurez pas.

Cette jeunesse belge lance un avertissement très clair au monde politique, en vue des élections régionales, fédérales et européennes qui se tiendront dans moins de quatre mois :  » Ecoutez notre voix sinon, en mai, vous ne l’aurez pas « . Un message reçu cinq sur cinq au Palais royal.  » Les jeunes montrent de l’ambition alliée à de profonds sentiments d’authenticité et de solidarité, a résumé le roi Philippe lors de son message aux autorités de la nation, le 29 janvier. Ils ont une conscience aiguë des besoins de notre planète ( lire aussi page 54 notre débat sur la conscience politique de ces jeunes). Donnons-leur la place qu’ils méritent et établissons avec eux le socle, solide, sur lequel ils pourront s’appuyer.  »

Comment les responsables politiques, économiques et sociaux entendent-ils ce mouvement citoyen spontané ? Et quelles réponses peut-on lui donner ?

Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique (Fonds mondial pour la nature).
Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique (Fonds mondial pour la nature).© dr

« Un mouvement juste et intelligent »

 » Ce mouvement est fantastique, s’enthousiasme Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique, l’organisation non gouvernementale qui propose des solutions pour protéger et restaurer la nature dans le monde entier. Il n’est pas du tout organisé par nous, ONG, mais il s’est créé de façon très spontanée en raison d’un sentiment de frustration né du manque d’ambition de la COP24 à Katowice, en décembre 2018. C’est vivifiant de voir les jeunes s’emparer de la question climatique et dénoncer un manque de considération pour leur futur. Ils en appellent à une vision politique à long terme, au lieu de la gestion actuelle, à la petite semaine.  » Un appel au long terme de plus en plus partagé.

 » Il y a eu des tas d’articles sur la jeune génération Y, qui passe sa journée sur son PC ou sur son smartphone, appuie Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. C’est très réjouissant de la voir se mettre en action pour prendre en main son avenir. La planète appartient à ces jeunes et ils veulent en être des acteurs. Pour l’exprimer, ils investissent l’espace public et ne font pas de pétitions virtuelles. Ils ringardisent les clichés sur leur génération amorphe et remettent au goût du jour des mots qui avaient pris une connotation très négative ces dernières années : manifestations, grèves…  » Ces actions spontanées, après celles des gilets jaunes, ne démontrent-elles pas à quel point les syndicats sont dépassés ?  » Je ne le vois pas du tout comme ça, rétorque Marie-Hélène Ska. Voilà quinze ans que l’on se penche sur le développement durable dans les entreprises.  » Sur la RTBF, Ariane Estenne, nouvelle présidente du Mouvement ouvrier chrétien (MOC), structure faîtière de la CSC, s’est félicitée, elle, de la  » convergence des luttes « . Le jour de gloire est arrivé.

Plus que toute mobilisation  » adulte  » les élèves défilant pour le climat attirent la sympathie. Ainsi, et notamment, Vincent Engel, écrivain et chroniqueur, les a rebaptisés les  » gilets jeunes  » :  » C’est un mouvement structuré, intelligent, qui prend le pari de la durée, de la longueur – comme ces mères argentines qui, pendant des années, sont venues sur la place de Mai, à Buenos Aires, réclamer la vérité sur la mort de leurs enfants. Là, les mères exigeaient justice et vérité sur le passé ; ici, les jeunes réclament justice et vérité pour leur avenir. Si les élites ne comprennent pas qu’il faut leur répondre concrètement et vite – pas comme le fait notre inénarrable ministre de l’Energie -, elles ne devront plus s’étonner d’être balayées…  »

Quelles réponses donner aux jeunes qui se mobilisent pour le climat?
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 » L’inénarrable ministre  » en question, Marie-Christine Marghem (MR), responsable au fédéral de l’Environnement et du Climat, voit dans ces marches climatiques une  » pression motivante  » pour agir davantage… alors que l’opposition ne cesse de dénoncer son inaction. Dans notre pays, ces questions sont, il est vrai, sujettes à de complexes discussions entre tous les niveaux de pouvoir (fédéral, flamand, bruxellois, wallon). Jean-Luc Crucke, son homologue wallon et collègue de parti, y voit  » un Mai 68 en moins violent « .  » C’est toujours difficile de qualifier quelque chose en quelque chose d’autre, sourit Min Reuchamps, politologue à l’UCLouvain. Mais il est vrai que ce mouvement semble avoir de l’énergie et que la conscience de l’enjeu semble toucher une part de plus en plus grande de la population. Ce qui impose le thème à l’agenda à quelques mois des élections. Et en ce qui concerne la citoyenneté et l’engagement dans l’action collective, ce qui se passe vaut beaucoup de cours théoriques.  » De nombreuses écoles approuvent le mouvement ou l’accompagnent de réflexions sur la mise en oeuvre d’une action écologique réaliste.

Pour la jeune activiste Greta Thunberg, les
Pour la jeune activiste Greta Thunberg, les  » gilets jeunes  » sont des héros.© FABRICE COFFRINI/belgaimage

« Il faut une révolution collective »

Certains responsables politiques épinglent les contradictions de cette jeunesse au mode de vie souvent très éloigné de leurs préoccupations climatiques. Georges-Louis Bouchez, délégué général du MR, ironise sur cette génération qui vole avec Ryanair ou qui change d’iPhone chaque année. Theo Francken s’amuse sur Twitter :  » Papa, où est mon gsm ? Parti. Quand allons-nous au ski ? Plus jamais. Où irons-nous en vacances cet été ? A la maison. Est-ce que le chauffage fonctionne ? Oui, sur 18. Mets ton pull. Peux-tu me conduire au foot ? Prends ton vélo. Papa, pourquoi tu fais ça ? Désolé fils, tu m’as convaincu qu’il fallait agir autrement pour le climat.  »  » Ces jeunes se rendent précisément compte qu’ils ont besoin d’un cadre législatif pour résoudre ces contradictions, rétorque Antoine Lebrun. Leur mobilisation est un appel à un changement de paradigme politique pour respecter les limites de la planète. C’est notre conviction : les bonnes volontés individuelles ne suffisent plus, il faut une révolution collective.  » Pour encourager les comportements vertueux.

L’époque, marquée par l’urgence climatique, est pourtant bien un voyage au coeur des contradictions humaines. Le mouvement des gilets jaunes, autre grande expression sociale du moment, n’est-il pas né, en France, pour s’opposer à une hausse du carburant décidée pour des raisons environnementales ?  » Il semble y avoir une opposition naturelle entre la vague verte et la vague jaune, c’est vrai, analyse Min Reuchamps. Pourtant, à la base, il s’agit d’une même expression pour dénoncer l’absence de réponse convaincante de la part du politique à des problèmes profonds, reconnus par une part importante de la population. Le ressort commun est le constat que notre démocratie faillit. Les gilets jaunes le disent de façon explicite en réclamant des démissions, là où les jeunes l’expriment de façon plus positive. Ils ne manifestent pas directement pour changer la démocratie, mais les réponses qu’ils attendent demandent en réalité ce changement de cap.  »

 » A l’heure où l’on tente d’opposer justice sociale et transition climatique, ces jeunes demandent que l’on mette fin à la dictature de la dépendance au réalisme prônée par les partisans du néolibéralisme, clame Marie-Hélène Ska. Quand on leur dit qu’il n’y a pas moyen de faire autrement, ou quand Marie-Christine Marghem explique son immobilisme par la difficulté de mettre tout le monde d’accord, ils rétorquent : « C’est à vous de trouver des alternatives ! »  »  » La question des inégalités est une des questions fondamentales de notre époque, souligne Antoine Lebrun. Le rapport d’Oxfam vient de rappeler que les 26 personnalités les plus riches de la planète possèdent autant d’argent que les 3,8 milliards les plus pauvres. La justice sociale participe au même enjeu de fond que la transition écologique : la question est de savoir jusqu’où on peut exploiter d’autres hommes ou la nature.  »

Gilets jeunes et gilets jaunes, même combat ?  » Si les gens, gilets jaunes en tête, mais pas seulement, veulent se libérer des élites, c’est parce que ces élites accumulent sur leurs têtes trois échecs, estime Vincent Engel. La croissance n’a pas servi à mettre en place une société plus juste – et j’ajouterai, à la lumière des essais de Harari (NDLR : Yuval Noah Harari, historien israélien et auteur de 21 leçons pour le xxie siècle ), une société plus heureuse ; les élites sont hypnotisées, tétanisées ; elles n’ont pu proposer aucune pensée, aucun scénario alternatif et se sont contentées de répéter qu’il n’y a pas d’alternative.  »  » There is no alternative  » : le slogan exprimé dans les années 1980 par la Première ministre britannique Margaret Thatcher demeure un repoussoir, plus de trente ans après…

L'économiste Pierre Larrouturou avance l'idée d'un Plan finance-climat européen.
L’économiste Pierre Larrouturou avance l’idée d’un Plan finance-climat européen.© JOEL SAGET/belgaimage

 » Rejoindre la coalition des ambitieux  »

Le monde politique reste-t-il les bras croisés ?  » Beaucoup a été fait pour le climat, beaucoup a été réalisé, mais peut-être pas assez expliqué, défend le Premier ministre, Charles Michel. Notre message est résolument optimiste : l’humanité dispose de suffisamment de ressources intellectuelles et d’ingéniosité pour garantir un avenir durable. Les éoliennes offshore en mer du Nord produisent de l’électricité pour un million de ménages, partout dans notre pays. En lien avec le pacte d’investissements, l’émission de Green Bonds permet de réaliser des projets environnementaux et de transition énergétique, à concurrence de pratiquement cinq milliards d’euros. Les travaux du RER sont relancés. Les investissements stratégiques pour le rail ont été approuvés au Parlement. Et en fin d’année passée, le Comité de concertation a validé notre Plan national climat avec des mesures concrètes et chiffrées pour réduire notre empreinte carbone.  »  » Bien essayé, Charles « , ironise Jean-Marc Nollet, coprésident d’Ecolo, qui ne cesse de dénoncer le manque d’ambition du gouvernement.

 » On se rend bien compte qu’entre le fédéral en affaires courantes et les Régions en fin de législature, il y a peu de chances que des mesures supplémentaires soient prises, constate Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition climat, organisatrice de la marche du 2 décembre dernier à Bruxelles ( NDLR : qui a rassemblé 75 000 personnes). L’ambition du premier projet de Plan national climat, présenté à la fin de 2018, était nettement insuffisante, mais il est intéressant de constater que la Région bruxelloise l’a reconnu : c’est un des premiers effets de la mobilisation du 2 décembre. Il est important que les citoyens se mobilisent pour faire pression au coeur de la campagne électorale.  »

Objectif ?  » Nous demandons que la Belgique rejoigne les pays européens les plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique, prolonge Nicolas Van Nuffel. Le Plan énergie-climat 2030 prévoit que, à l’horizon 2030, les Etats membres de l’UE réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % par rapport à 1990. Ce n’est pas compatible avec les accords de Paris et encore moins avec le dernier rapport alarmiste du Giec ( NDLR :Groupement des experts pour le climat de l’ONU, publié le 8 octobre 2018). En relevant ses ambitions, notre pays préparerait l’économie de demain. Ceux qui seront les plus rapides à engager cette transition auront de l’avance sur les autres.  » Une résolution a bien été votée en ce sens à la Chambre, dans les jours ayant suivi la chute du gouvernement Michel, fin d’année dernière. Mais elle n’a pas encore suffisamment secoué les consciences.

Quelles réponses donner aux jeunes qui se mobilisent pour le climat?
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« Un New Green Deal »

Concrètement, les jeunes manifestants rêvent au fond d’un autre monde, plus juste et moins destructeur.  » Je suis moi aussi convaincue que le modèle actuel est épuisé, souligne la syndicaliste Marie-Hélène Ska. On produit, on consomme sans fin parce qu’il faut que la croissance soit au rendez-vous. Aucune réflexion n’est menée pour faire croître ce qui est utile et faire décroître ce qui est inutile. Ce mouvement sur la transition reviendrait, par exemple, à se poser la question de la juste place de la digitalisation dans nos sociétés : elle doit rester une technique et un moyen, pas une fin en soi.  » Une allusion directe à la robotisation destructrice d’emplois ou à l’obsolescence programmée qui nous incite à consommer toujours plus, en épuisant les ressources de la Terre.

Au-delà du constat, comment construire ce nouveau monde, en plus de le rêver ?  » Ça fait vingt-six ans, depuis Rio en 1992, qu’on tente de faire face au problème avec une série de conférences multilatérales, constate Antoine Lebrun. Le monde scientifique démontre, chiffres à l’appui, que ça ne suffit pas. Le temps est venu de changer d’échelle d’action. Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, préconisait, le 7 janvier, l’adoption d’un New Green Deal. Il s’agit de sortir de l’orthodoxie budgétaire pour investir massivement dans des politiques favorables à l’environnement. Ce New Green Deal s’inscrit dans la logique d’un nouveau pacte social, économique et environnemental que de plus en plus d’acteurs appellent de leurs voeux. Il permettrait de répondre aux deux principales préoccupations du moment, exprimées par les gilets jaunes et les jeunes pour le climat parce que la justice sociale et l’enjeu climatique sont intrinsèquement liés. En réinvestissant massivement dans l’environnement, on peut aussi remettre à l’emploi des gens qui en sont actuellement exclus.  »

Un New Green Deal ? Nicolas Van Nuffel acquiesce :  » Jean-Pascal van Ypersele, le climatologue belge mondialement réputé, qui n’est tout de même pas un trotskiste, laisse aussi entendre qu’il faut des changements fondamentaux si on veut continuer à vivre en préservant notre bien-être. Nous devons imaginer ce qu’on risque de perdre, mais aussi ce qu’on va gagner en retour. Si on sort de la logique du tout à la voiture, on gagnera en qualité de vie et en santé. Ce n’est pas parce qu’on va tenter de limiter les excès du consumérisme qu’on retournera à l’époque de Cro-Magnon.  »

Delphine Batho, ex-ministre de l'Ecologie sous François Hollande.
Delphine Batho, ex-ministre de l’Ecologie sous François Hollande.© JOEL SAGET/belgaimage

« Un plan de 100 milliards »

Intuitivement, les élèves qui marchent dans les rues appellent, eux aussi, à un réinvestissement massif. Même s’ils balbutient forcément lorsqu’on leur demande où trouver l’argent.  » Ce n’est évidemment pas leur rôle, relève Antoine Lebrun. Le monde politique réfléchit aujourd’hui dans le cadre existant. Si on avait agi comme cela dans le passé, nous n’aurions pas eu un monde très intéressant. Il faut se remémorer des moments comme celui où Churchill avait eu le courage d’annoncer « du sang, de la sueur et des larmes ». Où trouver l’argent ? J’invite à regarder les milliards d’euros qui ont été massivement investis pour sauver les banques, il y a dix ans. La possibilité de créer de la monnaie est là. Le défi que représente l’enjeu climatique pour l’avenir de la planète ne mérite-t-il pas que l’on prenne cette décision ?  »

L’économiste Pierre Larrouturou et le climatologue Jean Jouzel font avancer l’idée d’un Plan finance-climat au niveau européen. Les deux Français veulent réorienter les euros émis par la Banque centrale européenne vers l’économie réelle et l’action climatique, en lieu et place des transactions financières ou spéculatives. Idée conjointe : créer une Banque européenne du climat et de la transition écologique. Et débloquer un budget de 100 milliards financé par un impôt européen de 5 % sur les bénéfices des entreprises. D’autres élus, à l’image du libéral francophone Georges-Louis Bouchez, réactivent l’idée d’une taxe sur le kérosène permettant, aussi, d’alléger la fiscalité sur le travail. La Française Delphine Batho, qui fut brièvement ministre de l’Ecologie sous François Hollande, estime que toutes les politiques devraient être jugées à l’aune de leur impact environnemental.

 » Il n’y a pas d’homme ou de femme politique qui puisse prétendre avoir une solution toute faite, pointe Min Reuchamps. Faire des promesses en l’air risque d’engendrer des frustrations. C’est bel et bien le cadre général qui doit être fondamentalement revu. La participation massive aux marches climatiques est une façon de secouer le cocotier et requiert une réponse plus rapide et plus forte.  »  » La pire des choses, pour n’importe quel mouvement social, c’est qu’il n’y ait pas de réponse, abonde Marie-Hélène Ska. C’est ce qui nous est arrivés après que 120 000 personnes sont descendues dans les rues, en 2014 ( NDLR : contre l’austérité, aux débuts du gouvernement Michel I). J’espère qu’il n’en sera pas de même avec ces jeunes…  »

Le risque de désabusement est d’autant plus grand que le chantier est pharaonique.  » La lutte contre le réchauffement climatique est certainement la bataille de ce siècle « , reconnaissait Charles Michel devant les autorités du pays, le 29 janvier.  » Nous vivons un moment charnière qui me fait penser à l’époque de la chute du mur de Berlin, il y a trente ans, conclut Antoine Lebrun. Il y a une remise en cause larvée du système néolibéral exigeant que l’on cesse de considérer que la seule valeur est le profit.  » Alors, seulement, ces jeunes marcheurs pourront reprendre les cours. Avec l’espoir de lendemains réellement meilleurs. La destinée de tout héros.

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