L'endroit où Beatrice Berlaimont a disparu. © BELGA

Que sait-on sur la disparition de Béatrice Berlaimont?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Lundi après-midi, le corps sans vie de Béatrice Berlaimont, 14 ans, portée disparue depuis 11 jours, a été découvert près d’Arlon, dans un bois non loin de son école. Chronologie de cette affaire qui ébranle la région.

Disparition le vendredi 21 novembre, Béatrice Berlaimont, une adolescente de 14 ans, demeurant à Schoppach, est partie pour l’école vers 7h30, mais n’est jamais arrivée à l’athénée royal d’Arlon, où elle était élève en 3e année secondaire. Entre son domicile et l’école, il y a pourtant à peine quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. Dès que ses condisciples et professeurs se rendent compte de sa disparition, d’importants moyens sont mobilisés. L’école, les environs immédiats, le trajet entre sa maison et l’école sont passés au peigne fin par la police.

Recherches intensives. Les recherches qui mobilisent policiers et citoyens se poursuivent sans relâche pendant tout le week-end des 22 et 23 novembre, elles sont seulement interrompues la nuit tombée. La disparition est prise très au sérieux par les policiers et les agents du département Nature et Forêt (DNF). Un hélicoptère des autorités grand-ducales est aussi mis à la disposition des policiers belges et des hélicoptères belges prennent le relais pour survoler la région, proche des frontières française et luxembourgeoise. Malgré ces recherches intensives, aucune trace de la jeune fille qui n’aurait, selon les autorités, pas eu « le profil d’une fugueuse ». Des affiches se répandent dans la région et dans tout le pays, elles décrivent une jeune fille aux cheveux bruns de corpulence mince et mesurant 1,60 m, portant au moment de sa disparition une veste en jeans à manches en similicuir, des bottes noires, un sac à dos bleu marine ainsi qu’un sac à main en jeans.

Premier bilan négatif. Le lundi 24 novembre, un premier bilan du parquet d’Arlon sur les recherches : elles se révèlent infructueuses. Sarah Pollet, magistrate presse du parquet du Luxembourg déclare qu’ « au stade actuel de l’enquête, aucune piste n’est privilégiée: fugue, enlèvement,…« .

L’armée en renfort. Le mercredi 26 novembre, l’Armée se joint aux recherches. Après le bois de l’Hydrion, proches de Schoppach, lieu de résidence de la jeune fille, une battue est effectuée dans les bois de Clairefontaine. Elle ne donne aucun résultat. Dans la population, l’hypothèse de la fugue laisse bientôt place à celles du suicide ou de l’enlèvement.

Distribution de tracts. Le samedi 29 novembre, la population continue les recherches et la mobilisation. Entre 100 et 150 citoyens prennent part à Arlon, à une distribution de quelque 5000 tracts d’avis de recherche de Béatrice Berlaimont. Cette initiative citoyenne, lancée à l’origine sur Facebook, est encadrée par la police.

Découverte du corps de l’adolescente. Le lundi 1 décembre, le corps sans vie de l’adolescente est découvert en fin d’après-midi de manière fortuite au terme de onze jours de recherches. C’est un promeneur qui aurait fait la macabre découverte, dans un bois proche de son école situé le long de la rue Marie Delcourt à Sesselich. Ce périmètre avait pourtant déjà fait l’objet de fouilles il y a quelques jours. Le parquet d’Arlon descend sur les lieux, en fin d’après-midi, avec un médecin légiste et le labo. Il ne donne pas de détails sur les circonstances de la découverte. Le médecin légiste a pratiqué un examen externe sommaire qui n’a pas permis de déterminer les causes du décès. « L’enquête se poursuit afin d’identifier, le cas échéant, le ou les auteurs. J’insiste bien sûr le cas échéant « , a précisé Sarah Pollet, la magistrate de presse du Luxembourg. La cause de la mort n’étant pas connue à ce jour, toutes les pistes restent ouvertes. Jacques Langlois a été chargé d’instruire le dossier. Ce juge d’instruction est loin d’être un inconnu dans le paysage judiciaire belge, son nom remonte à l’ affaire Julie et Melissa. Le 14 octobre 1996, il avait pris la succession de Jean-Marc Connerotte à la tête de l’épineuse affaire Dutroux, après le fameux « arrêt spaghetti ».

Autopsie planifiée. Une autopsie sera pratiquée ce mardi. Le médecin légiste va tenter de déterminer ce qui s’est réellement passé.

Une autre énigme à élucider. En plus des circonstances du décès de Béatrice Berlaimont, les enquêteurs devront en élucider une seconde : le petit bois de Sesselich où l’on a retrouvé le corps de la jeune fille avait déjà fait l’objet de fouilles il y a quelques jours. Selon une riveraine citée par Belga, tout le secteur – le bois, les champs et la rue – avait déjà été fouillé la semaine passée par des volontaires, l’armée et la police. D’où la question que beaucoup se posent : les chercheurs ne sont-ils pas passés à côté du corps lors des fouilles ou ce dernier a-t-il été déposé à cet endroit après la battue ? Plusieurs enquêteurs avancent la thèse de l’homicide comme une piste très sérieuse.

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